- C1
- Finale
- Barça/ManU (3-1)
On était à Wembley
"La finale du siècle" vue de l'Eurostar, du pub, des portes d'entrée au stade, des tribunes de Wembley et du métro aérien.
Gare du Nord, la salle d’embarquement de l’Eurostar ressemble à un pudding au chorizo. On ne voit que des maillots du Barça et des traits tirés. « Je me suis tapé le train depuis Barcelone, une nuit blanche puis l’Eurostar à cause du putain de volcan. Pareil au retour. J’espère au moins qu’on fêtera la victoire » , raconte un supporter à lunettes qui galère pour déchiffrer L’Equipe. Les autorités anglaises ont trouvé un moyen bien particulier pour s’éviter des bastons entre supporters : c’est bibine chacun de son côté, obligatoire. A l’entrée des pubs du quartier de Wembley, on peut lire ce message dans la langue des deux finalistes : « We are a dedicated Barça pub only » . Ça tombe bien, les Espagnols sont arrivés de bonne heure tandis que les fans de ManU squattent encore le centre-ville. D’ailleurs, leur tribune réservée ne se remplira qu’à trente minutes du coup d’envoi.
On a vu la classe anglaise… lorsque les joueurs sont entrés sur la pelouse en costume. Pour le reste, c’est le Barça qui régale tout le match. Messi fête son but la bave aux lèvres devant la caméra. Entre deux reprises de leur hymne légendaire, on jurerait que les cules hurlent « Messi, merci/Messi, merci » . Bah non, pas du tout.
Les joueurs de Barcelone font une haie d’honneur à l’équipe anglaise. Plus à l’aise dans l’autre position, Ferguson apprécie moyen. En conf de presse, un plumitif lui demande quel joueur barcelonais il aimerait recruter. Gloussement moqueur : « Mascherano ! » et il se casse avec son air fin. Toujours ça que les fans de Liverpool n’auront pas.
A la sortie du stade, on croise Ronald Koeman. Le héros de la première finale remportée par le Barça dans l’ancien Wembley a pris des joues mais gardé son teint de cochon-tirelire. Un peu plus loin, dans le métro, un sosie du Very British Gangster, Dominic Noonan, avise trois supporters du Barça peints en blaugrana jusqu’à l’orbite. Sûrement leur dialogue qui l’émeut :
« – Eh mec, j’ai la 3G qui marche dans le métro !
– Ouais bon, c’est le métro aérien en même temps.
– Ah.
– Je vais ouvrir ma bière sinon elle sera chaude le temps d’arriver au pub.
– Moi si j’en bois encore une, je vomis. »
On est malheureusement sorti de la rame avec de connaître la fin de cette histoire. Dommage pour une fois que cette belle soirée proposait un brin de suspense…
Par Mickaël Osganian, à Londres
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