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Obraniak : «On a des putain de gardiens»

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Obraniak : «On a des putain de gardiens»

Ludovic Obraniak est sur un nuage. En un mois, il vient de faire le doublé avec Lille, d'être papa d'une petite Mary et il boucle sa saison par un match amical entre son pays de naissance, la France, et la sélection qu'il a rejointe, la Pologne. Et comme c'est un mec à part, il est parti en sélection sans son portable qu'il a oublié en France. Alors forcément, pour le joindre, c'est funky. Mais Ludo vise toujours juste dans les arrêts de jeu et rappelle depuis sa chambre d'hôtel.

Bon, tu fais équipe avec qui dans la chambre en équipe de Pologne ?

Je suis tout seul. J’aime bien être tranquille. A Lille, c’est un peu le cas aussi. Avant, je faisais chambre commune avec Franck Béria, mais il ronflait comme un malade. Il a beau prendre des médicaments, ça ne sert à rien. Alors j’ai pris l’habitude de faire chambre unique. T’es tranquille (rires).

C’est spécial pour toi un Pologne-France ?

Quand même, oui. Je suis né en France, j’y habite, j’y joue, j’ai tous mes repères, mes affinités. Mais bon, j’aime aussi la Pologne. C’est le pays de mes ancêtres. J’ai un attachement à ce pays également. C’est un joli clin d’œil on va dire.

Comment ça se passe dans le groupe polonais ? Tu te fais bizuter ?

Pas tant que ça. L’ambiance est plutôt calme. Le plus important, ça reste le match. On a envie de bien finir l’année. De faire plaisir, de se faire plaisir. Dommage qu’il n’y ait pas d’enjeu par contre. Ça serait sympa de se retrouver dans le même groupe à l’Euro par exemple. Quoique non en fait, ça serait plutôt emmerdant. Surtout pour nous.

Ça chambre avec Rami ou Cabaye avant le match ?

Pas trop. De toute façon, vu que j’ai oublié mon portable en France, je suis tranquille. J’ai l’impression de me retrouver dans les années 60. T’es alone. Mais concernant Adil, je ne suis pas certain qu’il jouera. Au pire, je sais comment l’éviter. Mais c’est vrai que jouer contre ses partenaires de club, ça a ce côté sympa.

T’as dû être harcelé par les médias français pour ce match non ?

Pas tant que ça. L’Equipe, j’ai fait l’interview il y a trois semaines par exemple. Ils fonctionnent comme ça. Je trouve ça dommage car tu n’es plus dans l’instantanéité. Sinon j’ai eu les mecs d’UEFA.com aussi. Mais bon, je suis pas un mec très téléphone. Je choisis à qui je parle et, en général, ce sont des médias que j’apprécie.

Comment tu communiques avec tes coéquipiers polonais ?

Je galère un peu je dois t’avouer. Les Polonais parlent super vite. Je connais des verbes, des phrases, je les comprends. Mais c’est une langue avec beaucoup de déclinaisons. Alors je suis souvent largué. En général, je reste dans mon coin et j’écoute. Mais je fais de mon mieux. Et puis quand tu viens en stage pendant dix jours, t’as pas forcément envie d’emmener tes bouquins de polonais. T’as envie d’être pépère, de regarder des films, de te reposer, de te fondre dans le groupe. Mais j’ai fait beaucoup de progrès depuis mes débuts. Je me donne l’objectif de l’Euro 2012 pour être capable de tenir une conversation.

Tu t’es senti accueilli immédiatement dans le groupe ?

Tu sais que t’es le petit nouveau quand t’arrives. Tu piques la place d’un Polonais. Tu le sens. Les mecs sont chez eux, tu te fais discret. Mais comme j’ai marqué deux buts pour ma première sélection, tu gagnes une certaine crédibilité. Tu n’es plus seulement le petit Français. A chaque fois, je donne le meilleur de moi-même. J’essaie de faire des efforts. Par exemple, j’ai essayé de faire une interview en polonais. Mais je sens qu’aujourd’hui, il y a beaucoup d’amour à mon égard. Je ne suis pas encore intégré à 100%, mais j’y arrive.

Vous jouez dans le même schéma tactique qu’à Lille ?

Le coach aime bien le 4-3-3 ou le 4-2-3-1. Deux systèmes dans lesquels j’ai mes marques. Je joue soit en 9 et demi soit comme attaquant côté gauche. Ça me convient, je fais partie du collectif.

C’est qui les cracks dans la sélection ?

Déjà, on a des putain de gardiens. T’as les deux d’Arsenal (Fabianski et Szczesny) et Boruc. Des murs. Ensuite, t’as quand même des joueurs qui évoluent dans les grands championnats. On a tout le côté droit de Dortmund avec le défenseur Piszczek, le milieu Blaszczykowki et Robert Lewandowski devant. Trois mecs champions d’Allemagne mine de rien. Peszko, qui joue à Cologne, a du ballon aussi. Dommage que Guerrero, le Brésilien naturalisé, ne soit pas convoqué cette fois. C’est un peu mon professeur. Il est passé par les mêmes étapes que moi. C’est un mec plutôt cool. Il prend le temps de m’expliquer certaines choses.

Tu te sens polonais finalement ?

La Pologne, c’est un terre de football. Je n’ai aucun remord, aucun regret. L’histoire des bi-nationaux, c’est de la politique. Je ne m’y intéresse pas. Les Bleus n’ont raté personne. Point. Moi je vis une aventure extraordinaire.

Avec un Euro à la maison dans un an. Tu t’y vois ?

Ça va tellement vite en football. Tout peut arriver en un an. Une blessure, une méforme etc. Mais c’est clair que le but, c’est d’y être. Surtout qu’il y a des stades magnifiques. Le pays s’est donné les moyens.

Après le match de ce soir, c’est les vacances, mais tu vas reprendre à Lille ou ailleurs ?

C’est la question. C’est vrai que j’étais parti dans l’idée de ne pas refaire une année sur le banc, à uniquement jouer les jokers. Mais quand tu gagnes deux titres, ça fait réfléchir. On va jouer la Ligue des Champions. Je suis dans un groupe que je connais bien où l’on pratique un football agréable. Je me sens bien à Lille, j’ai mes amis, mes habitudes. Et puis il ne faut pas partir pour partir. Je sais que Rudi Garcia me voit comme un joueur qui entre pour faire des coups en fin de match. Sa réflexion n’évoluera pas. Même si Gervinho s’en va. Après, le doublé, ça change la donne. Je vais y réfléchir. Ce n’est pas si facile de partir. Si on n’avait rien gagné, le choix aurait été plus aisé.

Les vacances vont faire du bien…

Oh que oui. Quand tu gagnes, la fatigue psychologique est énorme aussi. On a fini la saison vidés. Par contre, la dernière semaine à Lille, entre notre titre de champion et la dernière journée, c’était du bonheur. A l’entrainement, c’était tennis-ballon tous les jours et on se faisait plaisir le soir. Avec ce doublé, on est entrés dans un cercle fermé. Et c’est mérité. Reste à terminer sur une bonne note : battre la France.

Même si c’est une France A’ ?

Que ce soit Benzema ou Hoarau titulaire, je m’en fous. C’est pareil pour moi. C’est la France. On a bien tapé une équipe Argentine B’ il y a quelques jours. De toute façon, il n’y a plus de petites équipes quand tu vois que l’on va perdre contre la Lituanie.

Propos recueillis par Mathieu Faure

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