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Mounier n’avait plus de temps à perdre

Par Quentin Moynet
3 minutes
Mounier n’avait plus de temps à perdre

Ce lundi soir, Montpellier reçoit le Paris Saint-Germain sur ce qui reste de la pelouse de l'Altrad Stadium, en clôture des 32e de finale de la Coupe de France. Pour rééditer leur exploit réalisé au Parc des Princes en janvier dernier, les hommes de Rolland Courbis s'appuieront sur leur homme en forme, Anthony Mounier. À la rue depuis deux ans, le milieu offensif a enfin retrouvé son football. Il était temps.

Deux ans pour un premier match référence. Le 17 août dernier au stade Vélodrome, Anthony Mounier réalise une prestation majuscule contre l’Olympique de Marseille lors de la deuxième journée de Ligue 1. Un lob magnifique et une passe décisive pour une victoire 2-0 des siens, le gaucher de Montpellier est le bourreau des hommes de Marcelo Bielsa. C’est surtout son premier match plein depuis son arrivée du côté de la Paillade en 2012. Car pendant deux ans, il n’a été que l’ombre de lui-même.

« Je me posais trop de questions, je me bouffais le cerveau »

Pas aidé par deux blessures successives après une bonne préparation estivale en 2012, Mounier a traversé ses deux premières saisons dans l’Hérault comme un fantôme. Alors qu’il restait sur une saison pleine à Nice (8 buts en championnat), le milieu offensif n’a pas assumé son nouveau statut dans une équipe qui venait de remporter le premier titre de champion de France de son histoire. « La pression, je me la suis mise tout seul. J’ai voulu prouver trop rapidement, expliquait-il dans So Foot Junior en octobre. L’effectif avait peu changé par rapport au titre, je devais être une valeur ajoutée, et la saison s’est moyennement passée pour moi. » Souvent transparent, maladroit le reste du temps, le joueur de 27 ans a même été pris en grippe par une partie de ses supporters. « Comme les résultats n’étaient plus au rendez-vous, on s’en prenait à qui ? Aux nouveaux, forcément. C’est normal. »

Après une première année ratée et un transfert à Saint-Étienne avorté, Anthony Mounier a lâché mentalement. En panne de confiance, il a même perdu le plaisir de jouer. « Les qualités techniques et physiques représentent 30% pour un footballeur. Tu es censé les avoir si tu évolues à ce niveau. Les 70% restants, c’est uniquement dans la tête. La tête contrôle tout. À cette époque, je ne l’avais pas, reconnaît-il. J’arrivais à la maison et je tirais la gueule. Je me posais trop de questions, je me bouffais le cerveau. C’est arrivé à un point où parfois je n’avais plus envie d’aller à l’entraînement. »

Les mots de sa femme et l’effet Courbis

Considéré comme un flop au même titre que Charbonnier, Congré et Herrera, arrivés en même temps que lui, Mounier a pourtant su rebondir l’été dernier. Un rebond qu’il doit, selon lui, à son épouse. « Ma femme m’a dit d’arrêter de me prendre la tête, raconte-t-il. J’ai 27 ans, j’ai assez perdu de temps. Je suis en bonne santé, je gagne bien ma vie, il fallait que j’arrête de trop cogiter. » Sans enlever un quelconque mérite à Mme Mounier, le joueur formé à Lyon a surtout bénéficié du limogeage de Jean Fernandez, remplacé par Rolland Courbis en janvier dernier. « L’arrivée de Rolland Courbis m’a fait énormément de bien, a-t-il confirmé à Mlactu. Il m’a redonné confiance, il m’a permis d’enchaîner les matchs. »

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Homme de base de coach Courbis, Anthony Mounier a été titularisé lors des 19 premières rencontres de Ligue 1 de la saison. Et il n’a jamais été aussi décisif. Auteur de 5 buts, soit autant que lors des deux années précédentes, l’enfant d’Aubenas a également délivré 5 passes décisives, faisant de lui le deuxième meilleur passeur du championnat derrière Payet. Pour enchaîner ces prestations, il s’appuie sur une philosophie simple. « Maintenant, quand je suis bon, je vais plus me focaliser sur les gestes que j’ai pu rater, commente-t-il. Et inversement, après un mauvais match, je ne vais plus me dire que je suis le plus nul des nuls. » Mounier ne se prend plus la tête, mais n’oublie pas de s’en servir.

Dans cet article :
Un derby, deux grands corps malades
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Par Quentin Moynet

Propos d'Anthony Mounier recueillis par Alexandre Pedro dans SoFoot Junior #5

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