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Marquinhos, le vrai boss de Paname

Par Andrea Chazy
Marquinhos, le vrai boss de Paname

Au cœur d’un effectif de stars plus brillantes les unes que les autres, il est l’un des rares, si ce n’est le seul, à faire l’unanimité. Lui, c’est Marquinhos. Capitaine incontestable et incontesté du Paris Saint-Germain, le défenseur brésilien de 27 ans s’est fait une place à part dans le cœur des fans parisiens. Portrait.

Un cri du cœur est souvent bourré d’excès. Il résonne dans les têtes, dégouline de passion et de sincérité. Regroupés dans la tribune Auteuil du Parc des Princes vendredi soir, les ultras du PSG sont tendus comme des piquets et crient leur ras-le-bol. Le match du soir, bouclé par une victoire face à Rennes (1-0), est au second plan. Les supporters parisiens ont la direction de leur club dans le viseur, mais aussi la qualité du jeu proposé par leur équipe depuis quelques mois. Au milieu d’un torrent de reproches, cependant, deux lanternes s’agitent. La première met en lumière Aminata Diallo, dont le nom a été injustement sali dans l’affaire Hamraoui. La seconde rend hommage au numéro 5 du PSG : « Marquinhos, l’exemple à suivre ». Si le Collectif Ultras Paris n’a pas le monopole de la pensée, difficile de le contredire sur ce point : le Brésilien est bien le seul homme, peut-être avec Kylian Mbappé et Marco Verratti, qui réchauffe le cœur de tous les supporters parisiens lorsque son nom est scandé. C’était le cas vendredi, ce devrait de nouveau être le cas mardi soir face au Real Madrid et quoi qu’il s’y passe, ce devrait aussi être le cas demain.

« L’âme de l’équipe »

Marquinhos a beau avoir fait sauter son appareil dentaire et se balader désormais avec des dents un peu trop blanches, l’énergie qui se dégage de son sourire est la même qu’à l’été 2013, celui où il a posé ses valises à Paris et où beaucoup de suiveurs se demandaient si 31,4 millions d’euros pour un gamin de 19 ans n’ayant facturé qu’une seule bonne saison en Europe avec la Roma n’était pas un peu trop. Ce débat est clos depuis longtemps, car dans la Ville Lumière, la touffe brésilienne, recrutée par Leonardo lors de son premier mandat, a affronté les épreuves sans rechigner, devenant au fil des saisons un leader indispensable du PSG version QSI, et ce, à tous les niveaux. Marquinhos a ainsi su se muer en buteur lors de certains sommets – comment oublier son Final 8 de légende en 2020 ou son but à Munich la saison dernière ? – ou en muraille infranchissable à de multiples reprises.

 Il faut que des mecs comme Marquinhos prennent de la place dans un effectif, qu’il soit capitaine. Dans une équipe de foot, on a besoin de ces joueurs qui captent les énergies positives, car quand ça va mal, c’est sur eux qu’on se repose, pas sur ceux qui ne pensent qu’à eux.

Si l’on enlève quelques jours de flottement lors de l’été 2014, l’épopée parisienne du natif de São Paulo est un modèle du genre. Malgré les sollicitations d’autres géants européens, un cambriolage violent pour sa famille, les moqueries de Guy Roux, les imitations de Julien Cazarre se plaisant à le naturaliser marocain ou la concurrence de ses compatriotes (Thiago Silva, Alex, David Luiz), le soldat a tracé sa route. Mieux : là où d’autres coéquipiers ont pu s’émouvoir de ne pas jouer à leur poste, lui n’a jamais trouvé aucun problème au fait de dépanner sur un côté ou au milieu. Quel que soit le poste, quel que soit le rôle, Marquinhos joue et joue bien, ce qui explique qu’Unai Emery le considérait comme « l’un des meilleurs éléments » de son effectif, tandis que Thomas Tuchel le désignait purement et simplement comme le « cœur et l’âme » de ce PSG. Laurent Blanc, qui a connu celui qui est aujourd’hui le quatrième joueur le plus capé de l’histoire du club parisien (348 matchs) entre 2013 et 2016, développe son propos : « Je crois que vous trouverez peu de personnes qui diront du mal de « Marqui ». Outre ses qualités footballistiques, c’est un garçon attachant, qui a un état d’esprit irréprochable. C’est pour ça qu’il fait l’unanimité. »

Sincère jusqu’au bout des ongles

Il est l’heure d’ausculter le cœur et d’en écouter les battements. Interrogé dans les colonnes de So Foot en février 2021, Marquinhos révélait sa plus grande peur : « Décevoir les gens. » Il y a quelques jours, entre deux sanglots face à la caméra de Téléfoot, le capitaine a été un cran plus loin : « Paris, c’est le club de ma vie. (…) Quand je regarde les débuts, j’étais un jeune qui rêvait d’être avec ses idoles, de jouer dans un grand club et de grandir. Quand je regarde en arrière, il n’y a aucun regret. » L’international brésilien (64 sélections) n’a pas peur d’exprimer ses sentiments, et dans une équipe qui n’a, dans son histoire, jamais paru aussi éloigné de la réalité de ses fans, cette humanité détonne et plaît. « Il faut que des mecs comme Marquinhos prennent de la place dans un effectif, qu’il soit capitaine, appuie Laurent Blanc. Dans une équipe de foot, on a besoin de ces joueurs qui captent les énergies positives, car quand ça va mal, c’est sur eux qu’on se repose, pas sur ceux qui ne pensent qu’à eux. »

Quand ça va mal, bonne nouvelle, Marquinhos n’hésite pas à monter au front pour défendre la meute. Nouvelle preuve lundi où, à la veille de recevoir le Real, on l’a vu dégainer à la question suivante : « Est-ce que la saison du PSG commence demain ? » Réponse : « Et tout ce qu’on a fait avant, on le jette à la poubelle ? Non, on se bat depuis le début de la saison. On a fait de bons et de mauvais matchs. Il ne faut pas oublier tout ce que l’on a fait avant. » Les supporters parisiens et les dirigeants savent depuis longtemps la place occupée par leur phare, si bien que le 14 septembre 2019, jour d’un PSG-Strasbourg joué dans un bain de soleil, un immense tifo à la gloire de Marquinhos avait été dévoilé au moment de promouvoir le troisième maillot du club. Moins d’un an plus tard, à la suite du départ de Thiago Silva, le brassard de capitaine est donc venu logiquement se serrer autour du biceps du chef de clan. Comme une évidence.

Paris pour la vie ?

Cette évolution est plus naturelle qu’une fin en soi pour un gars qui a tout donné pour toucher son rêve. Il faut se souvenir qu’à son arrivée au PSG, l’avenir de Marquinhos dans l’axe était tout sauf un acquis. Blanc : « C’était la grande question : pouvait-il faire une grande carrière dans l’axe ? Tout le monde vantait déjà ses appuis rapides, ce qui est intéressant pour un défenseur, mais l’interrogation était davantage sur sa taille et sur sa gestion des duels aériens. Marquinhos ne mesurera jamais 1,90m, mais il va compenser avec sa vivacité, avec son intelligence de jeu… » Un marqueur : cette saison, le Brésilien se situe toujours parmi les références européennes dans la protection de sa surface. « Un défenseur doit continuellement analyser toutes les lignes de passes possibles, déceler les zones qui peuvent être potentiellement dangereuses, suivre les déplacements des attaquants adverses, les anticiper, tout en gardant un œil sur le ballon et sur le placement de ses coéquipiers, détaillait-il. Pour que l’organisation défensive soit parfaite, tu dois traiter une multitude d’informations spatio-temporelles. Défendre, c’est mental. Parfois, j’ai tellement de choses à l’esprit que je finis les matchs avec des maux de tête. Quand je suis comme ça, je ne décroche pas un mot. Je ne veux pas qu’on me parle, je veux juste être tranquille, débrancher. »

Pour que l’organisation défensive soit parfaite, tu dois traiter une multitude d’informations spatio-temporelles. Défendre, c’est mental. Parfois, j’ai tellement de choses à l’esprit que je finis les matchs avec des maux de tête. Je ne veux pas qu’on me parle, je veux juste être tranquille, débrancher.

Face à lui, pas mal d’offensifs ont eu, eux aussi, l’envie de claquer un « Alt-F4 » : après 25 matchs toutes compétitions confondues cette saison, Marquinhos n’a commis que… cinq fautes, dont aucune dans sa moitié de terrain. L’occasion pour Laurent Blanc de poursuivre : « Marqui, ce n’est pas quelqu’un qui va refuser le duel. Il est solide, mais il a d’autres armes pour le gagner : l’anticipation, l’intelligence… Il a répondu à tout ça avec le temps et plutôt rapidement. » Une multitude d’atouts qui seront encore indispensables au PSG face au Real, mais aussi pour la suite. Si le contrat du joueur court jusqu’en juin 2024, ce dernier aimerait prolonger l’idylle : « Mon envie, c’est de rester. Je suis bien ici. Je suis content. J’ai encore de l’envie et de l’énergie pour essayer de ramener le Paris Saint-Germain le plus haut possible. Mon histoire n’est pas encore finie. » « Je ne sais pas s’il va rester à Paris, mais Marqui fait partie de ces joueurs qui peuvent jouer où ils veulent, conclut Blanc. Il peut jouer dans tous les clubs du monde et aujourd’hui, il n’a que 27 ans… Pour un défenseur central, si j’ose dire, les choses sérieuses vont commencer maintenant ! Si j’étais Paris, je n’hésiterais pas. » Les dirigeants parisiens n’ont plus qu’une chose à faire : permettre à Marquinhos de continuer à vivre son amour avec le Paris Saint-Germain. Certitude : il leur rendra au centuple.

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Par Andrea Chazy

Propos de LB recueillis par AC. Ceux de Marquinhos issus du numéro 183 de So Foot, de TF1 et conférences de presse.

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