Alexander-Arnold, sur son Trent-et-un

Villarreal avait coulé la Juventus, le Bayern Munich, mais Liverpool ne s'est lui pas laissé surprendre et s'est ouvert le chemin de la finale de Ligue des champions dès la manche aller (2-0), ce mercredi soir à Anfield. Au cours de cette partie maîtrisée et sereine, il y aura eu le nouveau récital de Thiago Alcántara, le verrouillage terrible de Fabinho et de la paire Van Dijk-Konaté ou les éclats du nouveau trio Salah-Mané-Díaz prêt à marcher sur l'Europe. Et il y a eu, aussi, le match plein d'un Scouser qui pourrait disputer le 28 mai à Saint-Denis sa troisième finale de C1 du haut de ses 23 ans : Trent Alexander-Arnold, le brillant numéro 10 latéral des Reds. Et s'il a paru quelque peu bouder lors de son remplacement par Joe Gomez à dix minutes du terme, c'est avant tout parce qu'il a pris son pied face au Sous-Marin jaune.

Alexander-Arnold. Profession : latéral droit. pic.twitter.com/nrBOfS9O0l

— Thomas Bonnavent (@TBonnavent) April 27, 2022

TAA le look coco

Parfois décrié cette saison, notamment pour des errances défensives difficiles à nier et parfois encore visibles ce soir, l'international anglais (seize capes) n'en reste pas moins ce joueur différent, capable de dégripper les boulons depuis sa position reculée et excentrée. Contre l'équipe d'Unai Emery, qui avait décidé de sacrifier ses côtés pour sécuriser l'axe avec un Raúl Albiol des grands soirs, l'arrière droit s'est régalé. Joueur ayant touché le plus de ballons au moment de sa sortie à la 81^e (118, soit un de moins que le métronome Thiago qui a disputé les 90 minutes), il a distribué les passes clés (quatre, record avec son pendant à gauche Andrew Robertson), a fait parler son jeu long (6/9 dans l'exercice), a affiché la zone d'influence d'un ailier et a fait la loi face à Arnaut Danjuma et compagnie (cinq duels sur cinq remportés au sol, quatre tacles, aucun dribble subi). S'il n'augmentera pas ses statistiques personnelles ce mercredi, il n'est pas passé loin d'offrir une passe décisive d'anthologie sur son centre à Robertson, le latéral écossais ayant complètement mordu la ligne de hors-jeu.

? | FOCUSTrent Alexander-Arnold v Villarreal:⏱️ 81' played? 118 touches? 4 key passes? 6/9 accurate long balls? 68/79 accurate passes? 5/5 ground duels won? 4 tackles? 0 times dribbled past? 8.3 SofaScore ratingAn outstanding performance. ??#LIVVIL #UCL pic.twitter.com/hU4JljUzyF

— SofaScore (@SofaScoreINT) April 27, 2022

En homme de ballon, il a parfois emprunté l'axe pour se rapprocher du cœur du réacteur. Sur l'ouverture du score, alors que Mohamed Salah est à un carrefour au coin de la surface, TAA appelle d'ailleurs de l'intérieur pour laisser, en grand prince, son couloir à son capitaine Jordan Henderson qui ira mettre à mal Pervis Estupiñán et Geronimo Rulli. Et sur le break signé Sadio Mané, c'est lui qui prend une inspiration, scanne le jeu et effectue l'avant-dernière passe en trouvant l'Égyptien aux vingt mètres pour déclencher la machine. Trois ans après ses deux assists qui avaient fait couler le Barça, Trent Alexander-Arnold a confirmé qu'il aimait décidément les demies de Ligue des champions. Même quand, en sortant au moment où Divock Origi entre, il n'a pas l'occasion de combiner sur corner avec son partenaire belge.

Para mí, Alexander Arnold (sin trabajo defensivo), ha protagonizado una serie de pases y jugadas asociativas de un nivel que no se encuentra en ningún LATERAL. Lo merecía más el inglés, sin desmerecer el gran partido del mediocentro español, jugador como el buen vino. https://t.co/lmBAebk1A1

— Luis Muñoz (@lumure6) April 27, 2022

Par Jérémie Baron