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- PSG/Barcelone (2-2)
« Le PSG gagne le respect »
Sans fausse note, les violons de la presse espagnole se sont accordés : oui, ce 2-2 est un bon résultat. Sauf qu’entre les blessures de Messi et Mascherano et les erreurs du corps arbitral, la pilule a du mal à passer. Elle a aussi trouvé la place pour saluer la performance parisienne.
« Un nul bien trop cher » , « Un nul qui fait mal » , « Un bon résultat qui coûte cher » , « Bon match nul à prix d’or » … L’Espagne est en crise mais sa presse n’a semble-t-il jamais autant parlé de « prix » et de « coût » . Au lendemain du quart de finale aller, tous les quotidiens du pays titrent sur le « montant déboursé » par le Barça pour ramener ce si précieux match nul du Parc des Princes. Que ce soit dans les colonnes catalanes, madrilènes ou généralistes, le corps arbitral en prend pour son grade. Entre une première égalisation entachée d’un hors-jeu flagrant d’Ibrahimovic et des décisions jugées anti-Blaugranas, Wolfang Stark ne devrait pas être le bienvenu en Catalogne. Mais plus encore que ce résultat, ce sont les blessures de Lionel Messi et Javier Mascherano qui font couiner. Éloigné pour deux semaines des terrains, la Pulga ne sera pas du match retour. Pour son comparse argentin, le diagnostic annonce une absence de six semaines minimum. Et donc une charnière expérimentale pour le match retour. Le PSG dans tout ça ? « Il a confirmé qu’il était dangereux » , dixit le Mundo Deportivo.
En filigrane, la question du recrutement
L’excuse de l’arbitrage fait donc les gros titres de ce mercredi matin. Rien d’étonnant lorsque l’on connaît le parti pris des journaux espagnols. Pour autant, même le très madrilène Marca n’hésite pas à tacler le trio allemand qui « n’a pas vu un hors-jeu clair de Zlatan Ibrahimovic » . Par un subterfuge dont elle a le secret, la presse catalane s’en prend elle encore à… José Mourinho ! Que ce soit dans les pages du Mundo Deportivo ou de son concurrent Sport, on fait référence à la désormais célèbre du « Porque ? » mourinhesque. « L’arbitre que José Mourinho accusait d’être en faveur du Barça lors de la demi-finale de 2011 contre le Real Madrid a chipé hier le triomphe des Blaugranas » , explique Sport. Pour l’autre journal sportif catalan, « le plus scandaleux du match est venu du mouvement avant le but hors-jeu d’Ibra. Suite au choc entre Alba et Mascherano où les deux joueurs sont restés au sol, Stark a décidé de les envoyer en dehors du terrain pour qu’ils soient soignés. Une grave erreur car le règlement indique que si le choc est entre deux joueurs d’une même équipe, le match doit être arrêté » . Mouais, on préférait encore les « Porque » de José…
Une fois le costard de Stark taillé, la presse espagnole n’en reste pas moins inquiète de l’avalanche de blessures que subit actuellement le Barça. Après les absences de Puyol et Adriano, c’est au tour de Mascherano et de Messi de se péter. Selon La Vanguardia, il faut remonter « sept années en arrière pour retrouver Messi assister depuis le banc de touche à un match qu’il avait pourtant entamé » . Inquiétante, car le privant du match de retour, la blessure de la Pulga apparaît comme minime après le diagnostic sur son compatriote argentin. Avec une absence estimée à six semaines, Javier Mascherano plombe un peu plus les certitudes défensives du Barça. Pour Joan Josep, chroniqueur pour le Mundo Deportivo, « pour couvrir la blessure de Mascherano, Song pourrait prendre place comme pivot permettant à Busquets d’accompagner Piqué dans l’axe central » . Son confrère, Fernando Polo estime pour sa part que cet amoncellement de blessures sonne « l’heure des recrues » : « Villa se doit d’être plus décisif que jamais, Cesc pareillement. Alexis doit être moins brouillon tandis que Song peut sans aucun problème jouer en défense centrale » . Un jugement qui peut être remis en question : depuis l’erreur de casting Chygrynskiy, pas un défenseur central de métier n’est venu renforcer le Barça…
« Le PSG gagne le respect »
Face à tous ces tracas domestiques, le PSG n’a le droit qu’à quelques malheureuses lignes, à un encadré de-ci de-là. Pour le sérieux El País, « le PSG souhaite être comme le Real Madrid, avant tout pour son style de jeu mais aussi pour son style footballistique, ou tout du moins son look. Certains voient dans le club français la réincarnation des Galactiques de Florentino Perez. La titularisation de Beckham du haut de ses 37 ans fut spécialement illustrative du glamour de l’équipe parisienne » . Du sexy, mais pas que. Car comme le souligne La Vanguardia dans son édito, « Le PSG gagne le respect » , « le match d’hier fut un cadeau pour le Barça mais également pour le PSG, une équipe qui est en phase d’incorporation dans l’élite (…). Globalement, Paris a démontré qu’elle est une équipe que nous devons respecter, non seulement pour ce qu’elle est actuellement, mais principalement pour ce qu’elle aspire à être » . L’aspiration parisienne, malgré ce match nul, est toujours une qualification pour les demi-finales, aussi difficile soit-elle à aller décrocher.
Par Robin Delorme, à Madrid