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Le mystère Lassana Diarra

Par Thibaud Leplat (avec Swann Borsellino)
4 minutes
Le mystère Lassana Diarra

Le dossier médical de Lass Diarra tient du cadavre exquis. Il devait faire son retour en équipe de France malgré un exil en Russie. Il ne viendra pas. Et il a une bonne excuse.

Dans la liste de Deschamps, il y a des disparus, mais il y avait aussi un ressuscité : « Il est titulaire dans un club qui marche bien. Il est performant et il a 28 sélections. Il a un vécu, il a porté les couleurs de grands clubs étrangers. » Lass profite des absences au milieu pour se glisser entre les noms des élus. Alors d’abord, on se dit que bien sûr, il faut se réjouir parce que Lass est loin d’être un espoir. C’est même plutôt quelqu’un qui s’y connaît en Espagnols. En trois saisons au Real, il a eu le temps de disputer 8 Clasicos (autant que Makélélé) et donc d’en savoir un peu plus sur les doubles contacts d’Iniesta, sur les hanches de Xavi ou sur les chevilles de Pedro. Lass, c’est le type parfait au parfait moment. Ensuite on se dit que le Makhatchkala, au Daghestan, finalement c’est au bord de la mer (Caspienne) et qu’il n’y a pas de raison. La Russie, ce n’est pas si loin et « le championnat de Russie n’est pas un championnat mineur » comme dit La Dèche. Difficile de voir les matchs du leader du championnat russe, mais quand nécessité fait loi, Lass passe du statut de mercenaire à celui de sauveur.

Mais Lass ne viendra pas. Il a mal au dos. Le communiqué de la fédération tombe dimanche soir. Le Docteur Grishanov, médecin de l’Anzhi, peut le jurer. La preuve, Guus Hiddink l’a sorti à la 90e minute de son match contre le Dynamo Moscou dimanche. Le lendemain, c’est Clément Chantôme qui s’incruste à Clairefontaine. Les douleurs l’empêchent de prendre l’avion. Aucun médecin de la fédération ne pourra donc constater la blessure. Deux ans après son départ de Tignes juste avant le Mondial sud-africain, le dossier médical en Equipe de France s’alourdit. À l’époque, c’est une drépanocytose qui le fait manquer le train. Cette drôle de maladie n’est en fait pas si rare. C’est une mutation génétique des globules rouges. Aux US, 8% de la population afro-américaine en serait porteuse. A l’époque d’ailleurs au Real, personne ne s’inquiète et cette malformation n’apparaîtra plus jamais sur les tableaux des blessures.

Un mot d’excuse

Au Real, les absences de Lass tiennent plus de l’ellipse poétique que de la science médicale. En novembre 2010, après plusieurs désaccords avec le club (sur son départ à l’été, sur son rôle avec Mourinho) et plusieurs non-convocations successives (alors que Mourinho lui a promis du temps de jeu à l’été), c’est une « adénopathie inguinale » qui apparaît au moment de jouer la Coupe du Roi avec les autres remplaçants. En mars dernier, le Real perd deux points à Villarreal et Lass est très nerveux. Averti dès la 3e minute, le Mou renvoie son lion dans sa cage dès la 30e. Lass est furieux. Une « surcharge musculaire » inattendue juste avant le quart de finale aller de Champions à Nicosie (alors que Xavi Alonso est suspendu) enrage Mourinho. En Espagne, les médecins mettent des muscles sur le mal-être des joueurs. Un coup de chaud se change en « une surcharge musculaire » , une grosse envie de tout plaquer en un « traitement conservatoire » . Les médecins sont des poètes. Les joueurs sont leurs muses.

Alors bien sûr, douter du mal de dos de Lass qui se déclare trois jours après la liste et la conférence de presse de Deschamps le soir d’un match duquel il est remplacé en toute fin serait mal intentionné. Tirer sur une ambulance a quelque chose d’infecte et en plus, c’est très difficile. Pourtant quand les amis de Lass racontent qu’il n’a plus très envie de venir en équipe de France, quand on sait qu’il n’a jamais apprécié l’ambiance ni la mentalité de la bande à Henry, quand sa dernière sélection remonte à un contrôle raté qui donne la victoire à la Norvège, quand enfin Deschamps « n’occulte pas que s’(il) avai(t) eu à disposition Abou Diaby et Rio Mavuba, peut-être (il) ne l’aurai(t) sélectionné » . Alors forcément, on se dit qu’être un troisième choix dans une équipe qui ne fait rêver personne est une très bonne raison d’avoir mal au dos. Il y a parfois des forfaits qui ressemblent à autre chose que des excuses.

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Par Thibaud Leplat (avec Swann Borsellino)

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