La folie équato-guinéenne face...
Un dessin d'un élève de CE2. S'il fallait imager le jeu de la Guinée équatoriale, voilà une image qui conviendrait parfaitement. Le coach argentin, Esteban Becker, avait ordonné d'emballer les rencontres pour « cacher un déficit physique certain » , le Nzalang Nacional a obéi. Des courses folles, une organisation absolument illisible encore une fois et cette volonté constante de tenter absolument tout ce dont on a envie. Exactement comme ce petit enfant devant sa feuille blanche. Et tel l'artiste dans ses plus jeunes années, la Guinée équatoriale est aussi capable de surprendre et de dévoiler par séquences, même infimes, son génie. Forcément de quoi mettre l'embarras dans une défense burkinabée exposée face aux dribbles de Javier Balboa ou aux feintes d'Emilio Nsue. Comme lors du premier match, le pensionnaire de Middlesbrough croit d'ailleurs trouver l'ouverture, mais il est repris à chaque fois (6', 44', 52'). Son danger numéro un bien cerné, la Guinée équatoriale sort d'autres crayons de sa trousse. Kike Boula et Douala ont ainsi des bonnes positions, mais ne convertissent pas (47', 56'). Des bribes d'occasions, certes, mais Picasso non plus n'a pas réalisé ses chefs-d'œuvre aux premiers coups de pinceau. Rendez-vous contre le Gabon pour le tableau final.
...au manque de maîtrise burkinabé
Face à tant d'inspirations quasiment mystiques, le Burkina Faso se prend la tête entre les mains à l'image d'un Alain Traoré pas verni. Mieux organisés - forcément - les Étalons mènent très rapidement aux points, mais ne concrétisent pas au tableau d'affichage, malheureusement pour eux. Que ce soit à cause du poteau par deux fois (19', 39'), d'un très bon Ovono (40', 51', 66') ou de ballons qui fuient le cadre pour quelques centimètres (76', 78'), les tentatives des hommes de Paul Put ne démontrent pas la nette supériorité burkinabée.
Un certain manque de réussite qui est aussi aggravé par un manque de maîtrise, la faute à Pitroipa et Bancé, constamment à la peine quand il s'agit de faire le bon choix. Pourtant dominateurs, les Étalons montent aussi trop vite sur leurs grands chevaux plutôt que de construire patiemment. Kaboré multiplie par exemple les pertes de balle en voulant jouer trop rapidement, et trop long, vers l'avant. Quinze dernières minutes sans frisson plus tard, l'heure est au constat. Le Burkina n'a pas trouvé la main pour attraper une partie, à cinq centimètres de sa portée. Il faudra désormais impérativement s'imposer lors de la dernière journée, face au Congo, pour entrevoir les quarts de finale.
Par Eric Marinelli
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