Avant de penser à mai 2012, il fallait d'abord mettre les Helvètes au pas. Pour ce faire, Jupp Heynckes a décidé de faire tourner un peu. Rafinha, Tymoshchuk et Robben s'assoient sur le banc. Boateng, Luiz Gustavo et Kroos les remplacent. Malgré l'enjeu, c'est avec une pression moindre que les Bavarois abordent cette rencontre. Par « pression » , comprendre « les dirigeants, Uli Hoeness en tête, viennent voir les joueurs dans le vestiaire » . Heynckes a interdit l'accès dudit vestiaire à Hoeness, qui est allé taper le golf la veille à Davos. L'ennui chez les riches, tout un concept.
Les Suisses tentent de prendre le jeu à leur compte dès le début de la première mi-temps. Mais cela reste bien stérile, à l'image de la frappe du Tunisien Amine Chermiti (ex-Hertha Berlin) qui passe à côté (5è). Puis le Bayern se reprend, et le fait plutôt bien. Toni Kroos trouve Thomas Müller sur le côté droit, qui centre à ras de terre pour Mario Gomez. Le Germano-Espagnol ajuste Johnny Léoni d'une frappe du pied gauche, (1-0, 7è). Une occasion, un but. 100% de réussite, mais Gomez ne célèbre pas plus que ça. Etonnant pour un joueur qui d'habitude croque un max avant de marquer, en Bundesliga du moins.
Le rêve de Nils Petersen
La partie s'équilibre, le trio Schweinsteiger-Kroos-Müller joue serein, Ribéry est en jambes, et cherche plus à passer qu'à tirer. Les Suisses ne sont pas très dangereux, mis à part Rodriguez qui met Neuer à contribution sur coup franc (25è). En fin de première mi-temps, le Bayern a l'occasion de doubler la mise sur une contre-attaque. Gomez est à la conclusion d'un mouvement à quatre initié par Ribéry. Il enchaîne passement de jambe-frappe, Léoni détourne, corner (45è). Sur l'action, Gomez semble s'être fait bobo à la cuisse. Rien à dire, les gestes techniques, c'est vraiment pas pour lui.
Au retour des vestiaires, Gomez y reste, remplacé par Nils Petersen, qui jouait l'an dernier en 2.Bundesliga, du côté de l'Energie Cottbus. Du rêve, du vrai. Manuel Neuer, qui n'avait rien fait de spécial jusque là, décide de se faire remarquer avec une sortie peu académique, sans conséquence heureusement (48è). Comme en première mi-temps, le FC Zürich essaye d'avoir la mainmise sur le match, mais ça reste stérile, comme d'hab, avec un Chemiti qui continue à vendanger (55è). Petit à petit, le Bayern se dit qu'i faut arrêter les conneries, et reprend le contrôle du cuir. Petit à petit, Ribéry devient l'homme le plus dangereux du Bayern. Décalages, percées, passes en profondeur, centres... Le Français fait tout comme il faut, mais oublie toujours de frapper, alors qu'il a la place. Il finira par tenter sa chance à un quart d'heure de la fin, mais perdra son duel face à Léoni (76è). Une minute plus tôt, c'est Petersen qui voyait son tir repoussé par le portier suisse. Puis, plus rien. Le Bayer domine, garde le ballon, Zurich court après, en vain. Score final 1-0.
Le Bayern jouera les poules de C1. Un pas de plus effectué vers la finale, mine de rien. Mais celle-ci est encore loin. En plus, il n'est pas dit que les Bavarois y arrivent. La dernière équipe à s'être imposée sur sa pelouse en finale de Ligue des Champions, c'était l'Inter Milan, en 1965. Une éternité.
Par Ali Farhat
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