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L’Italie face à sa bête noire

Par Valentin Pauluzzi
L’Italie face à sa bête noire

72 ans, c'est l'âge de Denise Fabre. Mais c'est surtout le nombre d'années durant lesquelles l'Italie n'a plus battu la Croatie, qui visite ce dimanche soir San Siro.

Vous ne trouverez pas le nom d’Ante Pavelić dans les différents almanachs de football, mais plutôt dans les livres d’histoire. Ce triste personnage fut l’ex-leader du parti Ustaše, mouvement séparatiste croate d’extrême droite et premier dirigeant d’une Croatie indépendante. C’était en plein second conflit mondial entre 1941 et 1945. Le Royaume de Yougoslavie était alors occupé par les forces de l’Axe, Allemands et Italiens pouvaient compter sur les oustachis capables de perpétrer les pires crimes pour maintenir ce nouveau pays sous le joug fasciste. Les rapports géopolitiques étaient particulièrement étroits puisque le roi d’Italie Victor-Emmanuel III décida de nommer son petit cousin Aymon de Savoie sur le trône croate. Durant cette première existence, l’État indépendant de Croatie eut ainsi le temps de monter son équipe nationale, et ce, dès 1940. Pas moins de seize matchs amicaux ont été disputés en quelques années, dont un face à l’Italie de Pozzo, cette armada double championne du monde, et championne olympique en titre. En temps de guerre, peu de nations acceptaient d’affronter les Azzurri. La Croatie fut l’une d’entre elles. La rencontre se disputa à Gênes en avril 1942 et fut arbitrée par l’Allemand Fink. Bref, un petit match entre amis que la Nazionale remporte facilement 4-0. C’est à ce jour son seul succès contre la Croatie, cette dernière étant la véritable bête noire de la Squadra Azzurra.

« Vous n’aurez pas la Dalmatie et l’Istrie »

Après avoir restitué l’Istrie et la Dalmatie à la Yougoslavie, l’Italie a recroisé six fois la route de la Croatie depuis l’indépendance définitive de cette dernière en 1990, et sans jamais réussir à l’emporter. La limpidité du talent slave a toujours su mettre en difficulté l’excessif « tacticisme » italien au cours des deux dernières décennies. Des footballeurs pétris de qualités techniques qui ont également fait de rapides progrès tactiques au contact… des Italiens qu’ils fréquentaient régulièrement en club. Tudor, Boban, Jarni ou Bokšić ne sont que quelques-uns parmi la cinquantaine de Croates passés par l’Italie depuis le début des années 90. Généralement infaillible face aux grosses nations, l’Italie s’est souvent fait surprendre par une sélection qu’elle a volontiers sous-estimée à chaque fois qu’elle l’a croisée. C’était oublier que cette première sélection croate se basait en grande partie sur ces ex-Yougoslaves sacrés champions du monde U20 en 1987. Parmi les 18 convoqués, des éléments comme Jarni, Štimac, Boban, Prosinečki et Suker.

Ce sont eux qui composent le noyau dur de la Croatie disputant ses premiers matchs officiels après quatre ans d’amicaux. Les qualifications à l’Euro 96 permettront aux supporters italiens d’être incollables sur la géopolitique puisque l’Italie n’affronte que des nouvelles nations issues de l’ancien bloc de l’Est : Ukraine, Lituanie, Slovénie, Estonie et donc Croatie. Le premier affrontement a lieu à Palerme il y a pile vingt ans jour pour jour. Davor Šuker plante un doublé. La réduction du score de Dino Baggio ne suffira pas en fin de rencontre. Au retour, à Split, un an plus tard, Suker, toujours, répond à Albertini et une Italie à 10 pendant 81 minutes. La Nazionale arrache un nul et les deux équipes se qualifient. Elles se retrouvent en 2002 au Japon pour le Mondial, Olić – déjà – et Rapaić remontent le but de Vieri. Enfin plus récemment à l’Euro 2012, c’est Mandžukić qui répond à un coup franc de Pirlo. Les deux amicaux disputés entre-temps ne changeront pas la donne, 0-0 à Zagreb en 1990 et victoire 2-0 des Croates contre la première de l’Italie championne du monde, avec une formation B voire C cependant.

Une série positive pour annuler une série négative

Ces statistiques et la forme peu flamboyante de la Nazionale font ainsi de la Croatie la favorite de ce groupe H. Mais les Croates ne s’y fient pas, le capitaine Srna l’ayant dit lui-même dans laGazzetta dello Sport cette semaine : « Vous ne nous avez jamais battus durant notre histoire récente, mais vous êtes les favoris. » Igor Budan, 14 saisons en Italie dans 8 clubs différents, lui fait écho : « C’est vrai qu’on est votre bête noire, mais l’histoire et la tradition sont du côté desAzzurri, et puis ça se jouera à San Siro. » Il ne croit pas si bien dire. Ce dimanche soir, la Nazionale évolue dans son stade fétiche. En effet, elle ne s’y est jamais inclinée en 41 précédents et présente un bilan parfait de 31 victoires et 10 matchs nuls depuis 1927. Seule une équipe est parvenue à s’imposer dans la capitale lombarde : la Hongrie par deux fois, en 1911 à l’Arena Civica – toujours debout par ailleurs – et en 1925 au Stadio Viale Lombardia.

Quoi qu’il en soit, l’exploit est de taille pour la Croatie, puisque sur 76 adversaires différents rencontrés depuis sa naissance en 1910, la Nazionale a un bilan positif face à 66 d’entre eux. Cinq sélections ont des statistiques en parfait équilibre : l’Espagne, la République tchèque et la Slovaquie contre qui les stats peuvent encore bouger, mais pas face à l’Allemagne de l’Est et la Serbie-Monténégro que l’Italie n’affrontera plus. Ainsi, en plus de la Croatie, seulement cinq autres sélections dominent les quadruples champions du monde, dont le Brésil (8 victoires, 5 défaites et 3 nuls) et l’Uruguay grâce à son succès au dernier Mondial, le quatrième, contre autant de nuls et deux revers. À moins que l’ONU ne réussisse pas à stopper Poutine, c’est râpé pour l’URSS (4 victoires, 4 nuls et 4 défaites). Reste une nation inattendue, la Bosnie-Herzégovine, qui a remporté l’unique antécédent entre les deux équipes, un amical en novembre 96. Mais ce n’est pas forcément un hasard, car plus que la Croatie, c’est l’ensemble des nations slaves qui posent des difficultés à l’Italie. Là aussi, Serbes, Monténégrins et Slovènes ont parfaitement su mettre à profit leur expérience en Serie A.

C’est fait : Johan Cruyff à Barcelone !

Par Valentin Pauluzzi

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