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L’AS Monaco décuve
La descente digérée, l'AS Monaco a pris le temps de vilipender les fautifs et se penche sur son nouvel objectif : remonter avec un effectif certes remanié mais compétitif.
Il y a peu, Monaco pouvait aligner Yaya Touré, Jérémy Menez et Nenê au milieu de terrain. Une équipe physique et technique. Demain, l’ASM enverra Stéphane Dumont et Thomas Mangani au feu. Un monde d’écart. Une division d’écart surtout. Voilà ce qui a changé à Monaco. Un mois et demi après la relégation du club à l’échelon inférieur, le réveil à été dur. Une gueule de bois intempestive a violemment gâché la fin de saison. Sans prévenir.
Derrière, il faut assumer. Comme en 1789, des têtes sont donc tombées. Question de crédibilité. La première fut celle de Marc Keller, le directeur sportif, et accusé de tous les maux. Incompétent, inutile, maladroit, l’ancien International en a pris plein la tronche. On lui a notamment reproché le mercato d’hiver, qualifié de dégueulasse : Feindouno, Diarra, Welcome ou encore Maazou. Avant de grimper sur l’échafaud, Keller s’est expliqué dans les colonnes de L’Equipe. « Quand le président dit qu’il faut remédier aux errements passés en matière de recrutement, je suis en colère. Il fallait faire des économies et j’ai ramené la masse salariale des pros à 20 millions d’euros. Question recrutement, je crois que Yaya Touré, Jeremy Menez, Nene, Nkoulou, Haruna ont été de bonnes affaires. Et puis, il y a la formation. Le club est classé deuxième centre de formation français derrière Rennes, il a gagné la Coupe Gambardella en mai et a formé 45 % de son effectif pro » . Ça, c’est pour plaider sa cause.
Ensuite vient systématiquement la théorie du complot. « Je refuse d’endosser des responsabilités qui ne sont pas les miennes. La vérité, c’est que j’ai pris des positions qui allaient à l’encontre des dirigeants et on me l’a fait payer » . Enfin, histoire de mourir en martyr, Keller balance son atout en indiquant qu’un administrateur lui a « mis des bâtons dans les roues. […] Son ingérence au quotidien désorganisait le club, et il menait un travail de sape » . Bien entendu, aucun nom. Voilà pour l’ambiance des dernières semaines.
Pourtant, l’ASM a semblé prendre la mesure de la merde dans laquelle il se trouvait. Il a tout d’abord fallu réduire la voilure, notamment salariale. Pour ce faire, une seule solution : vendre. A ce jeu-là, Ruffier, Nkoulou, Bonnart, Bulot et Haruna ont déjà trouvé des points de chute. Park, Mbokani, Moukandjo, Muratori et Mongongu devraient suivre. Sans parler des fins de contrats ou retour de prêts (Diarra, Feindouno, Gosso, Eduardo Coasta, Puygrenier). Bref, le ménage a été fait. Pour le moment, Laurent Banide veut surtout s’appuyer sur des jeunes talentueux (Mollo, Mangani, Mango, Diaz, et la recrue Edgar Salli dont on dit le plus grand bien) et des lascars expérimentés pour tenir la baraque (Helstad, Hansson, Chabbert, Dumont, Niculae, Marester). Sur le papier, l’ASM peut rêver à une montée imminente.
Buisine, symbole du renouveau ?
A objectif nouveau, organigramme nouveau. Dans le Monaco 2.0, la touche sexy s’appelle Jean-Luc Buisine, débauché du champion de France lillois. Chasseur de tête connu et reconnu, l’ancien nordiste aura la lourde tâche de répondre au sobriquet de directeur sportif. Une manière de stabiliser le club par le bas. « Cette arrivée constitue une étape importante dans la refondation des structures du club, destinée à remédier aux errements passés en matière de recrutement » , a expliqué Étienne Franzi dans le communiqué du club officialisant la nouvelle il y a quelques semaines. Après tout, le vivier monégasque est considérable. Les récents vainqueur de la Gambardella auront l’occasion de briller sur les pelouses de Ligue 2. Les Kurzawa, Mendy et Appiah sont promis à un bel avenir. Un mec comme Mollo, pourtant très bon à Caen l’an dernier, devra montrer qu’il peut être le leader technique d’une squad en manque d’ouvreur de défenses.
Le message envoyé est clair : plus jamais ça. Fini les transferts foireux, les recrutements sans queue ni tête et cette gestion ô combien nauséabonde du club. Un club sans pression pourtant. Car ce n’est pas les trois mots du Prince Albert II et la faible affluence de Louis-II qui risquent de perturber les troupes de Laurent Banide. Pour réussir, il faudra avant tout être solide dans les têtes et assumer ce statut de favori.
Sur le papier, Monaco a largement de quoi remonter si on se penche sur le onze qui pourrait débuter la saison. Chabbert dans les bois, une défense Marester-Adriano-Hansson-Kurzawa, un milieu compact avec Dumont-Mangani dans l’axe, Malonga et Mollo sur les côtés. Et, devant, une doublette Helstad-Niculae. En ligue 2, ça tient la route et ça peut démâter quelques défense balourdes.
Reste à se lancer dans la bataille. Et, surtout, ne pas faire comme le FC Nantes qui cherche encore la direction de la Ligue 1 depuis sa descente…
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