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Jorge Sampaoli à l’OM, entre défis et défiance

Par Clément Gavard
Jorge Sampaoli à l’OM, entre défis et défiance

Malgré une solide place de dauphin en championnat, les récents revers de l'OM à Lyon et à Nice ont réveillé les critiques contre Jorge Sampaoli, qui aura bientôt bouclé sa première année dans le costume d'entraîneur du club phocéen. La double confrontation contre Qarabağ en Ligue Europa Conférence est une occasion pour l'Argentin de chasser les doutes autour de ses expérimentations tactiques et de son management.

le 17/02/2022 à 21:00
Ligue Europa Conférence
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Un an après l’arrivée de Jorge Sampaoli sur les bords de la Canebière et sur le banc d’un club qui l’avait choisi comme symbole de sa révolution institutionnelle et sportive, l’OM ne peut pas dire qu’il a été trompé sur la marchandise. Le technicien argentin n’est pas la version 2.0 de Marcelo Bielsa, dont il est toujours présenté comme le disciple, mais il a déjà imposé son style sur le terrain et posé son empreinte sur le club phocéen. Les résultats ? Après avoir sauvé les meubles avec une 5e place en championnat la saison dernière, l’OM de Sampaoli est pour l’instant solide dauphin du Paris Saint-Germain, avec un matelas de cinq points sur Strasbourg, 4e, et même une dizaine d’unités d’avance sur l’OL, Monaco et Lille, ses concurrents naturels au podium. Reste que la défaite inattendue à Lyon (2-1) couplée à la gifle reçue la semaine dernière à Nice en Coupe de France (4-1), un trophée que l’OM n’a plus soulevé depuis 1989, a réveillé les sceptiques et les critiques à l’encontre de l’entraîneur marseillais.

Mon intention est toujours de consolider mon idée de jeu, mais les résultats rendent notre profession vulnérable.

L’étiquette du savant fou

Après une belle période automnale pendant laquelle Sampaoli a rappelé qu’il n’était pas vraiment un dogmatique et qu’il savait s’adapter, les dernières secousses ont mis en avant les défauts des qualités du coach argentin. « Je devais attirer l’attention grâce à notre style de jeu », expliquait-il à SO FOOT en octobre pour parler de ses premières expériences sur un banc en Amérique du Sud. Près de quinze ans après son passage à O’Higgins, au Chili, où il a commencé à se faire remarquer, Sampaoli est toujours aussi doué pour susciter l’intérêt des supporters et des observateurs, quitte parfois à innover en inventant des systèmes alambiqués sur le papier. Ses récentes expérimentations ont fait couiner : William Saliba latéral droit à Nice, Pape Gueye latéral gauche à Metz, entre autres bizarreries sorties tout droit de son esprit. Personne ne découvre pourtant le bonhomme, dont la folie relative et la flexibilité tactique peuvent autant avantager que pénaliser l’OM sur un match. Ce chaos parfois calculé et organisé a porté ses fruits en début de saison, ou plus récemment face à Angers (5-2), alors que l’équipe de Sampaoli a surtout brillé défensivement pendant l’automne en championnat à la suite du traumatisme provoqué par la défaite contre Lens (2-3), en septembre, véritable tournant dans l’approche de l’ancien sélectionneur du Chili.

Entre l’élimination à Nice et le succès à Metz, Sampaoli a précisé en conférence de presse qu’il ne faisait attention ni aux éloges ni aux critiques, tout en trouvant le moyen de répondre à ces dernières. « En deuxième période, on a mis Saliba au centre et Rongier à droite, on a quand même encaissé deux buts, s’était-il agacé. C’est peut-être trop facile d’avoir une critique sur un résultat. Pour moi, l’analyse est plus profonde que celle qu’on peut faire au bar. » Comme Juan Manuel Lillo, père spirituel et actuel adjoint de Pep Guardiola, assurait que « personne ne rêve d’être entraîneur », Jorge Sampaoli connaît toutes les difficultés et l’instabilité du métier. « C’est la vie d’un coach de foot, a-t-il enchaîné face aux médias à la veille de Marseille-Qarabağ. Ce sont les résultats qui dirigent, on est jugé sur ça, si on ne gagne pas on est coupable de ce qui se passe sur le terrain. On joue notre place à chaque match. La pression, je l’ai connue partout, mais j’ai eu la chance de rester en place à chaque fois pendant un moment. Mon intention est toujours de consolider mon idée de jeu, mais les résultats rendent notre profession vulnérable. »

Le défi européen de Sampaoli

Sampaoli sait qu’une place dans les trois premiers en fin de saison sonnera comme une réussite sportive et économique pour l’OM, où il apparaît de plus en plus comme le patron. L’été dernier, le technicien a eu beaucoup d’influence sur le mercato piloté par Longoria, imposant ses envies et ses besoins. Sur le rectangle vert, les joueurs sont au service de ses idées, et rarement l’inverse. Le capitaine emblématique Steve Mandanda en a fait les frais, et les performances de Pau Lopez ont donné raison à Sampaoli. Plus récemment, Arkadiusz Milik n’a pas apprécié de débuter sur le banc des remplaçants à Metz, où il a répondu en marquant d’un superbe retourné avant de faire part de son incompréhension devant les micros. Dans un calendrier orphelin de la coupe nationale, la C4 ressemble à une compétition nécessaire à Sampaoli pour ne pas perdre son vestiaire. Le sexagénaire l’a compris et pourrait relancer Mandanda dans les cages ce jeudi soir, le champion du monde faisant « partie des joueurs qui peuvent profiter de cette compétition avec le calendrier chargé » ..

Une aventure européenne quatre ans après l’épopée de l’équipe de Rudi Garcia en Ligue Europa pourrait permettre à Sampaoli de respirer en parallèle de la routine du championnat, où l’OM est désormais un candidat très crédible au podium, ce qui n’était pas une évidence au moment de faire des pronostics pour la saison à venir au début du mois d’août. C’est un beau défi pour l’Argentin, dont la seule expérience sur le Vieux Continent, au FC Séville, s’était soldée par un huitième de finale de Ligue des champions perdu contre Leicester après une phase de poules sans grands frissons. Le bilan en C3 ressemble d’ailleurs à une petite tache sur la saison marseillaise (4 nuls, 1 victoire, 1 défaite), alors que le Vélodrome devrait étrangement sonner creux — 20 000 personnes sont attendues — pour la réception de Qarabağ ce jeudi soir en barrages de Ligue Europa Conférence, une sorte de consolante pour l’OM qui devrait plutôt y voir une opportunité de remettre au goût du jour le fameux slogan « À jamais les premiers ».

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Par Clément Gavard

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