Dès le départ, des bananes sous les pieds
Au contraire, le Portugais s'est creusé les méninges pour dégainer une réorganisation tactique. Un schéma idoine. Fabinho au milieu, Touré à droite, Dirar en capitaine de soirée. Et boum, ça marche. Alors qu'une partie de la France du football s'ennuie devant les matchs de Monaco, Jardim compte les points, les victoires et les clean sheets. Ce matin, il est presque en quart de finale de la Ligue des champions alors qu'il a passé son été à avaler des couleuvres. De la part de ses dirigeants, de la presse française et de certains consultants qui crachent sur l'absence de jeu au Louis-II. Il faut dire que lorsque Jardim débarque sur le Rocher, il signe dans l'idée d'avoir une attaque Falcao-James pour finalement se retrouver avec Dirar-Germain et des jeunes pousses pour combler l'effectif. S'est-il plaint ? Jamais. Même sans les stars, l'entraîneur a pour envie de jouer avec une défense haute et un jeu léché. Moralité, il prend six buts lors des deux premières journées de Ligue 1 et affiche zéro point au compteur. Dans certaines rédactions, on se marre. Jardim courbe alors l'échine, change son fusil d'épaule et se réfugie dans ce qu'il maîtrise le mieux : le travail. Son credo ? L'équilibre. « Le football est un art. Il faut savoir bien défendre avant d'attaquer. Une fois que l'équilibre est trouvé, vous pouvez faire mal » , lâche-t-il à la sortie de sa démonstration londonienne. Son équipe est ainsi : une défense de fer (2 buts encaissés en 7 matchs de C1) et une réussite maximale, notamment en seconde période, quand son équipe fait mal en contre-attaque. Mal. Mal. Très mal. Arsène Wenger en sait quelque chose, lui qui vient de se faire rosser par un coach méconnu et inexpérimenté en Ligue des champions. Alors oui, Jardim n'a pas le charisme de Mourinho ni l'intelligence de Villas-Boas. Jardim est un homme simple, qui salue ses interlocuteurs privilégiés d'un simple clin d'œil ou d'un contact du bras. Jardim ne parle pas beaucoup. On peut même dire qu'il ne dit rien face aux micros. Son truc, c'est le terrain. Là où les légendes s'écrivent. Mercredi soir, il a fait de la pelouse de l'Emirates sa chose. Sur son canapé, Falcao a dû apprécier…
Par Mathieu Faure, à l'Emirates Stadium
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