Grâce à une manita, Lyon se refait une Sainté

AS Saint-Étienne 0-5 Olympique lyonnais

Buts : Kadewere (16^e, 68^e), Marcelo (36^e, 59^e) et Bouanga CSC (82^e)

Au rayon des défaites, il y a celles qui possèdent un goût amer en bouche et celles qui ne souffrent aucune contestation possible. Ce dimanche à Geoffroy-Guichard, l’AS Saint-Étienne va devoir ranger son revers contre l’Olympique lyonnais dans la deuxième catégorie. Certes, il y a bien eu quelques raisons d’y croire. Mais dans l’ensemble, le constat est limpide : Lyon s’est baladé sur la pelouse de son voisin honni, et un gouffre sépare le niveau intrinsèque des deux équipes. Pour Claude Puel, cela ne sert à rien d’être vert de rage. La prochaine fois, il faudra manger du lion pour espérer mieux.

Kadewere, le rêve continue

À l’image de l’entrée des 22 acteurs sur O Fortuna de Carmina Burana, la partition de cette rencontre démarre façon rock’n’roll. Amputé d’une partie de son effectif à cause du maudit coronavirus, Saint-Étienne accélère par Romain Hamouma. Mais Aïmen Moueffek manque de justesse, au moment de cadrer son tir dès la première minute. Que se serait-il passé, en cas de but stéphanois ? Personne ne le sait, et Lyon n’a pas pris le temps de se poser la question : habile dribbleur devant Trauco, Memphis Depay oblige Jessy Moulin à sortir une première parade (4^e). Solide dans le jeu, l’ASSE contraint l’OL à passer à la vitesse supérieure. Si Thiago Mendes manque sa tête sur un puissant centre de Depay (15^e), Tino Kadewere fait preuve d’un réalisme froid pour convertir la nouvelle offrande du capitaine néerlandais et donner une suite à son « rêve » (16^e, 0-1).

En plein récital, Lyon maintient la tête de son ennemi sous l’eau pour le contraindre à l’asphyxie : Mattia De Sciglio arme une lourde frappe qui trouve la barre transversale (23^e), puis l’excellent Bruno Guimarães sert Toko Ekambi pour réaliser le break. Mais la sortie rapide de Moulin empêche l’international camerounais de conclure (33^e). Le disque ne change pas sur la cage des Verts, et les Lyonnais usent à bon escient des situations sur phases arrêtées. Très dynamique tout au long de la première période dans son couloir droit, Léo Dubois envoie une galette sur la tête de Marcelo pour creuser l’écart (36^e, 0-2). Avec un peu plus de cynisme, les Gones pouvaient même prendre le large avant la pause. Au lieu de cela, ils laissent encore leur adversaire blessé, mais vivant.

La paire Dubois-Marcelo, y en a bien deux

Saint-Étienne ne s’en plaint pas, bien au contraire. Grâce à la vitesse de Denis Bouanga et Arnaud Nordin entrés en jeu, les locaux touchent à leur tour la barre sur une frappe tendue du dernier cité (56^e). Sainté se met à y croire, puis reprend un coup de bambou dans la foulée avec la connexion Dubois-Marcelo une nouvelle fois efficace à la réalisation (59^e, 0-3). La suite ? Une longue agonie stéphanoise, pour transformer la défaite en véritable claque dans la tronche : Kadewere s’offre lui aussi un doublé (68^e, 0-4), puis Denis Bouanga prolonge de la tête un coup franc de Depay afin de plonger son club dans le noir profond (82^e, 0-5). Si Nabil Fekir était devant le match, ce résultat final a forcément dû lui rappeler de bons souvenirs. Voilà l’OL devant Saint-Étienne en matière de victoires dans le derby. Tout un symbole.

AS Saint-Étienne (4-4-2) : Moulin – Trauco (Sow, 69^e), Kolociedjczak, M. Camara, N. Sissoko (Nordin, 46^e) – Gourna-Douath, Moueffek, Neyou (Zaydou, 76^e), Gabard (Bouanga, 46^e) – Abi (Aouchiche, 69^e), Hamouma. Entraîneur : Claude Puel.

Olympique lyonnais (4-3-3) : Lopes – De Sciglio, Marcelo, Denayer, Dubois (Bard, 89^e) – Mendes (Diomandé, 86^e), Guimarães, Caqueret – Toko Ekambi (Cherki, 86^e), Kadewere (Slimani, 85^e), Depay. Entraîneur : Rudi Garcia.