Un bon huitième de finale
En supposant que l’Italie batte l’Irlande, l’Espagne ou la Croatie quittera l’Euro, à moins d’un match nul supérieur à 1-1 entre les deux équipes, qui les qualifierait alors toutes les deux. Une éventualité qui fait flipper Marcelo Lippi et quelques journalistes italiens. Mais, hormis peut-être Yannick Noah, personne en-dehors de la Botte ne croit sérieusement à un pacte de la sorte. Non, le match va être engagé, disputé, ouvert, comme un bon huitième de finale. La Roja est solide, confiante, sûre d’elle, mais son nul contre l’Italie laisse toute issue envisageable ce soir, y compris la plus folle de toutes : une élimination de l’Espagne dès le premier tour. La Squadra a réussi à mettre sérieusement en difficulté la défense espagnole lors du premier match de ce groupe C, ici-même à Gdańsk. Les Croates aussi en sont capables, notamment grâce à leur duo Modrić-Mandžukić qui fonctionne à merveille. Paraît-il observé par le Barça, tout comme le défenseur Ćorluka, l’actuel co-meilleur buteur de l’Euro ne fera aucun cadeau à Sergio Ramos, contrairement à Balotelli.
Mettre le doute
Alors, comment l’Espagne pourrait-elle perdre ce match ? En butant sur la défense croate, en tournant autour sans trouver la faille, avec un Torres version maladroit. À partir de là, les Croates auront un coup à jouer. Dans la défense espagnole, il y aura des espaces. Di Natale les avait trouvés facilement, se jouant deux-trois fois de la charnière centrale Piqué-Ramos, pas des plus complémentaires. Le trou dans le dos de Jordi Alba, plutôt milieu gauche qu’arrière latéral, n’aura pas non plus échappé à Slaven Bilić, fin analyste des qualités et défauts de l’adversaire. À Modrić de trouver ces espaces. À Jelavić et Mandžukić de se montrer efficaces devant le but. À tous les autres de faire un sans-faute, de mettre de la présence physique dans la surface de Casillas et le doute dans les têtes espagnoles. Menée au score, sous pression, la Roja peut se dérégler. « Nous sommes 23 lions » , prévient capitaine Srna. Des lions qui devront sortir le match parfait pour ne pas se faire dresser comme de vulgaires Irlandais. Et pourquoi pas réaliser la grande sensation de cet Euro, en sortant l’autre finaliste de 2010, et un des deux grands favoris de la compétition. Ils ont, en tous cas, tout le soutien de leur équipe de water-polo, qui vient, elle, de taper l’Espagne en finale de la ligue mondiale.
Par Léo Ruiz
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