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«En Liga comme en France, il y a des erreurs à l’entraînement»
La vie en rose, l'ancien Toulousain Jérémy Mathieu l'a trouvée du côté de Valence. En Espagne, pas dans la Drôme. Titulaire pour sa première saison en Liga, El Frances de Mestella fait le point à mi-parcours : Valence sur le podium, Messi, l'acclimatation, le niveau de la Liga, l'Equipe de France.
Entre le Barça et le Real, y a-t-il une place pour Valence ?
Il y a une place devant Madrid plus que devant Barcelone. Même si on a fait match nul contre Barcelone et qu’on a perdu face à Madrid, il y a plus de possibilités qu’on passe devant le Real. Ils sont moins réguliers dans leurs performances. Notre équipe est au même niveau que la leur. Ça se joue à pas grand-chose.
Pourquoi Valence marche si bien cette année ?
Parce qu’on a les joueurs pour. Au début de saison, tout le monde a eu beaucoup d’ambition. La mayonnaise a pris. Et tout le monde a envie de se donner à fond pour atteindre les objectifs du club.
Passer de la Ligue 1 à la Liga, du TFC à Valence, ça doit faire un choc ?
Ce sont deux mondes différents. T’arrives ici, t’as rien à faire. Juste à penser au foot. Tout le monde te prépare les affaires. On te chouchoute. Il faut juste gagner. D’un point de vue tactique après, la Ligue 1, c’est défendre, défendre. Alors qu’ici ça joue au foot pour la gagne. Aller de l’avant. Voilà pourquoi il y a beaucoup de buts. On joue pour marquer et pour faire le spectacle. Bien défendre, c’est bien mais au moins, nous, on s’éclate à jouer au foot et à marquer des buts. Avec Valence, si on en prend deux, on en marque trois ou quatre. On ne s’ennuie pas. Il n’y a pas d’arrêts de jeu. C’est le top.
Justement face à cet univers totalement dissemblable et dans la mesure où tu es le seul Français de l’effectif, comment se passe ton adaptation ?
J’ai encore des difficultés à parler. Ça ne fait que six mois que je suis là. Sur le terrain en revanche, j’ai prouvé que j’avais ma place et le niveau. En dehors, c’est différent. Je comprends à peu près ce qu’on me dit mais pour parler, c’est un peu plus difficile. J’ai encore un peu de temps pour m’adapter à la langue. Après je me sens bien dans le groupe. Tout le monde essaye de déconner avec moi. De toute façon, j’étais comme cela en France. Dans le vestiaire, je discutais pas trop. Je rigolais un peu plus qu’ici, mais c’est ma nature d’être timide.
Lors du transfert, t’as eu des doutes quant à ta capacité à avoir le niveau pour jouer à Valence ?
J’ai eu un petit doute, car je savais que c’était un grand club avec beaucoup d’ambition et beaucoup de monde. Après dans ma tête, ça a été très rapide. J’ai vu que c’était comme en France. Ça reste du football. C’était pas ce que j’imaginais à la base.
La différence de niveau entre la Ligue 1 et la Liga est-elle plus ou moins grande qu’on veut bien la présenter en France ?
L’Espagne, ça reste comme en France. A l’entraînement, il y a des erreurs. Ça reste des joueurs de foot. J’imaginais qu’il y avait des stars. En fait, ils se prennent pas la tête. Ça reste des bons mecs.
Quand même, footballistiquement parlant, qu’est-ce qui t’as le plus impressionné depuis ton arrivée en Liga ?
Le Barça et Madrid. C’étaient de très grands matchs. J’ai eu la chance de jouer les deux. Ça joue vraiment au ballon. Sinon, parmi les joueurs, Messi n’a pas été très bon. Enfin, contre nous, il a été en dessous de son niveau habituel donc je l’ai pas trop remarqué. Plus qu’un seul joueur, c’est l’ensemble qui m’a le plus impressionné.
Jouer contre Messi ou voir Cristiano Ronaldo en face, ça fait quoi ?
Bizarre de les voir en vrai, de jouer contre eux, alors que je les voyais qu’à la télé. Tu te dis, j’y suis. Je vais jouer contre le Barça. Après ça reste des hommes sur un terrain. Ça reste un match de football. Je connais pas trop la pression.
En Europa League, à quoi peut prétendre Valence ?
Comme en championnat, si on reste sérieux, on peut aller loin. Mais il y a du monde, notamment Liverpool, la Juve. Ça fait beaucoup. Avec l’équipe qu’on a, on a nos chances.
Quand on est titulaire de la 3ème meilleure équipe de Liga, est-ce qu’on pense à l’Equipe de France ?
Bien sûr. Après il y a du monde à ce poste. Le groupe est déjà fait. Comme je dis, je fais mes matchs. Si on jette un coup d’œil sur moi, je pense être performant. On verra s’il réserve une surprise pour la fin de la saison comme il a fait avec Chimbonda ou Gomis. C’est sûr que j’y pense. Je suis venu dans un grand club pour retrouver cela. J’ai joué une fois en A’ et ça m’a donné envie d’y retourner.
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