- Interview
- Youri Djorkaeff
Djorkaeff : « Grenoble et Monaco m’ont contacté »
Youri Djorkaeff, contrairement au reste de la bande France 98, ne squatte pas l'audimat. Très impliqué dans le foot amateur, en retrait dans le jeu médiatique, il s'autorise une petite sortie sur l'actu foot du moment. Parler peu, mais parler bien.
Alors, la vie de président de club à l’UGA Décines, c’est épanouissant ?
C’est passionnant, on est monté en Honneur cette année, c’est une vraie satisfaction, ça fait maintenant 10 ans que je suis président d’honneur, et 5 ans que je suis président actif. C’est du boulot. J’ai mis des gens en place, mais c’est un gros travail pour redéfinir un club de foot.
Votre retrait médiatique, c’est un choix ?
Non, je me mets pas en retrait, je suis intervenu sur les deux problèmes (les quotas et la coupe du monde, ndlr), je pense que ça suffit. J’aime bien prendre le temps de la réflexion.
L’équipe de France d’aujourd’hui, vous en pensez quoi ?
Je pense qu’elle a bien pris le grand virage qu’elle devait prendre, ce n’était pas facile de se relever après l’échec de la coupe du monde, je trouve que Laurent Blanc l’a fait tout en douceur, avec humilité. J’ai bien aimé sa première interview quand il a dit « faut arrêter de penser qu’on est une grande équipe » . Ca voulait tout dire. Il sait qu’il va avoir du mal à avoir des résultats. L’humilité, c’est ce qui nous manquait.
A l’Euro, l’équipe de France a quand même sa chance ?
A l’Euro, l’équipe de France a sa chance oui. Surtout que dans ses dernières sorties contre les grosses équipes, elle a bien fait, elle a joué de l’avant, ce qui était rare avant. Elle a enchainé les victoires et dans la manière de jouer, je trouve qu’elle est positive. Elle va encore s’améliorer.
L’arrivée des Qataris, une vraie bonne nouvelle pour le PSG ?
Le Qatar, c’était prévu depuis quelque temps, c’est bien pour le PSG, ça a été bien ficelé parce que Colony a bien apaisé la maison pour que derrière un investisseur puisse arriver dans les meilleures dispositions. Maintenant, le vrai regret, c’est le Parc des Princes. Il faut que les associations de supporters se reforment et réinvestissent le Parc d’une manière différente.
Vous avez une position un peu critique sur le Plan Leproux ?
Non, il a fait de l’austérité à Paris, ce qui n’était pas évident au niveau du club et des supporters, mais il n’avait pas le choix. C’était obligatoire que le PSG passe par cette étape. La transition a été bien faite, maintenant on sent qu’il y a du neuf, faut que les gens reviennent au Parc, les bons supporters. C’était bizarre d’aller dans un Parc vide cette saison, sans ambiance.
Peut-être que sportivement, l’arrivée potentielle de gros joueurs comme Berbatov pourrait remplir le Parc à nouveau ?
Ouais, il va y avoir du monde mais il faut que le Parc vibre parce qu’à Paris, le public est un vrai 12ème homme.
Avec Leonardo, vous vous êtes croisés au PSG, vous en pensez quoi ?
On s’est raté de peu. En très peu de temps, il a démontré de vraies capacités. A mon avis, il aura plus un rôle en retrait qu’à l’Inter ou au Milan, je pense que ça va fonctionner.
On ne vous a pas contacté ?
Non, non, on ne m’a pas contacté (rires).
Vos anciens clubs Grenoble, Strasbourg et Monaco ne traversent pas des périodes faciles…
En revanche, là, je suis contacté mais c’est trop compliqué. J’ai encore des contacts avec les trois clubs. C’est dramatique, on peut s’apercevoir comment un club de foot qui est mal géré pendant quelques années peut vite dégringoler. Quand on pense à Strasbourg et Monaco… A Grenoble, la montée a été trop rapide. Et puis ça s’est dégradé de jour en jour. Je vois de moins en moins de solutions viables.
On vous contacte pour quel poste ?
Plus comme joueur, je te rassure (rires). C’est plutôt pour donner un coup de main dans le domaine sportif.
Propos recueillis par Antoine Mestres et Léo Ruiz
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