Dijon anesthésie Lille

Dijon 1-0 Lille

But : Tavarès (47^e)

Le poing serré, Alfred Gomis exulte. Ses coéquipiers sont parvenus à faire la première partie du boulot, et le gardien sénégalais s’apprête à bien faire son travail pour ne jamais se laisser surprendre. Oui, dans le football, la surprise est bien la plus grande des armes à l’image de l’ouverture du score dijonnaise. Côté gauche, la longue touche de l’entrant Ahmad Ngouyamsa trouve la poitrine de Mama Baldé, auteur d’une parfaite déviation dans la course de Julio Tavarès. Au métier, le capitaine du DFCO fixe Mike Maignan et plante l’unique but du match. Voilà qui suffit au bonheur de Dijon et empêche Lille de monter sur la troisième marche du podium. Vainqueur du PSG et de Rennes à domicile cette saison, Dijon s’offre désormais Lille. Chapeau.

Mendyl, karaté kid

Il y avait de quoi positiver pour Dijon en ce début d’année. Après son succès en Coupe de France sur la pelouse de Valenciennes, l’équipe de Stéphane Jobard peut s’appuyer sur une statistique intéressante avec une série de sept matchs à domicile en Ligue 1 sans avoir connu l’amer goût de la défaite. En confiance, le DFCO accélère d’entrée grâce à la vivacité de Stephy Mavididi, dont le centre repoussé revient sur Mounir Chouiar qui allume la cage de Mike Maignan. Attentif, le gardien lillois capte le ballon en deux temps. Malgré son statut de piètre voyageur cette saison avec seulement cinq points pris sur vingt-sept possibles, le LOSC se met à prendre progressivement le dessus sur un adversaire moins talentueux au niveau des individualités. Dans le couloir gauche, Hamza Mendyl manque son dégagement à la suite d’une légère déviation de Luiz Araújo. Résultat ? Le pied gauche du défenseur latéral se loge dans le buffet du Brésilien et le geste de football se transforme en coup de pied façon karaté. Exclu logiquement, l’international marocain laisse ses partenaires en infériorité numérique.

Doucement, mais sûrement, les Dogues retroussent les babines et montrent leurs belles canines, à l’image d’une percée centrale conclue par un tir de Xeka. Malheureusement pour l’ancien de la maison dijonnaise, Alfred Gomis est à la parade et s’allonge sur la pelouse du stade Gaston-Gérard, heureux de voir le score rester nul et vierge. Plus le temps passe, plus Dijon subit. Si un coup franc à l’entrée de la surface donne de l’espoir aux locaux avec une puissante frappe de Bruno Ecuele Manga, personne ne parvient à trouver la clef d’une rencontre fermée à double tour. Mis en échec par Gomis, Jonathan Ikoné et Victor Osimhen peuvent aller réfléchir pendant quinze minutes à leur propre inefficacité offensive.

Ngouyamsa, la touche du plaisir

Hélas pour eux, la donne ne va pas changer pour les hommes de Christophe Galtier, au contraire. Cueillis à froid en première période, les visiteurs vont l’être également en début de deuxième période sur un but plein de spontanéité entre Ngouyamsa, Baldé et Tavarès (47^e, 1-0). Dans les cordes, Lille peine à retrouver de l’allant, au contraire d’un adversaire bien décidé à enfoncer le clou dans la foulée, comme en témoigne la frappe trop écrasée de Chouiar. La suite ? Galtier s’active sur son banc et propose une alternative offensive avec l’entrée de Loïc Rémy. Mais dans les faits, la mayonnaise ne prend pas. L’insaisissable Romain Amalfitano est retenu irrégulièrement par Boubakary Soumaré. Avec un deuxième avertissement synonyme d’expulsion, le milieu de terrain remet bien malgré lui les deux équipes à égalité sur le plan numérique. Une manière de mieux gérer son avance chez la formation bourguignonne afin de compter quatre points d’avance sur Amiens, barragiste actuel. La mayonnaise, c’est bien à Dijon qu’elle prend le mieux.

Dijon (4-3-3) : Gomis – Mendyl, Lautoa, Ecuele Manga, Chafik – Ndong, Amalfitano, Chouiar (Marié, 89^e) – Mavididi (Ngouyamsa, 36^e), Baldé (Cádiz, 65^e), Tavarès. Entraîneur : Stéphane Jobard.

Lille (4-2-3-1) : Maignan – Bradarić (Bamba, 79^e), Gabriel, Soumaoro, Pied – Soumaré, Xeka (Rémy, 61^e) – Sanches, Ikoné (André, 84^e), Araújo – Osimhen. Entraîneur : Christophe Galtier.