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Dans la cave de Matthieu Chalmé
A Bordeaux depuis la saison 2007-2008, Matthieu Chalmé a eu le temps de goûter aux joies du terroir girondin. Et il s'est même acheté un petit vignoble avec son pote Johan Micoud. Assez pour justifier une interview viticole.
D’où te vient cette passion pour le vin ?
On est dans une région où le vin a une place importante. Je n’y touchais pas avant de revenir à Bordeaux en 2007. J’ai appris à l’apprécier grâce à Johan Micoud.
Justement, parle-nous de ce projet que tu as monté avec lui.
On a acheté une parcelle de Pomerol. C’est difficile à avoir parce que c’est l’appellation où il y a le moins d’hectares disponibles dans la région. C’est ce qui se fait de mieux. Notre vin s’appelle “Château La Connivence”. Les terres sont situées dans un petit village près de Bordeaux.
Une fois en bouche, il donne quoi ce vin ?
Je n’ai pas encore assez de technique mais c’est un vin de grande qualité. Il a été goûté par beaucoup de monde et tout le monde a reconnu que c’était un très grand vin.
Tu t’es vraiment investi dans sa création ?
Oui, il a fallu tout créer : les bouteilles, l’étiquette,… Tout ça jusqu’à la mise en vente. C’est ça qui est passionnant. On avait un but et on a réussi.
Mais t’as mis la main à la pâte pour les vendanges ?
Oui, un tout petit peu. Pour les vendanges, j’ai juste cueilli quelques grappes pour le souvenir et les photos. Mais après, une fois qu’il a été mis en barriques, je l’ai goûté plusieurs fois pour suivre son évolution.
Et avec quoi ce vin se marie-t-il le mieux ?
Comme la plupart des rouges, principalement avec la viande et le fromage. Il est d’ailleurs à la carte de l’hôtel de luxe “La Réserve” à Genève. Le sommelier l’a goûté et a vraiment beaucoup apprécié. Ça me rend vraiment fier de ce qu’on a fait. On a créé ce vin pour toucher ce genre d’établissement.
Tu le proposes dans la brasserie que tu possèdes à Libourne ?
Non, non, ce n’est pas du tout un vin de brasserie ! On en fait que 2000 bouteilles par an. En plus, le Pomerol c’est ce qui est le plus cher aujourd’hui. C’est 130 euros la bouteille, hors taxes…
A ce prix-là, tu l’as quand même fait goûter à tes coéquipiers ?
Oui et il y en a pas mal qui m’en ont acheté : Wendel, Jussiê, Fernando, Trémoulinas, Carrasso… Quand on joue à Bordeaux, on apprend à apprécier le vin.
A part le vin que tu produis, qu’est-ce qu’on trouve dans ta cave ? Que du Bordeaux ?
Pour l’instant que du Bordeaux, oui. Mais je commence à beaucoup apprécier le Bourgogne. Je m’ouvre vraiment, j’ai envie de découvrir autre chose.
Donc si on te donne le choix entre un Romanée-Conti et un Saint-Emilion, tu choisis quoi ?
Aujourd’hui je prends le Saint-Emilion. Mais quand j’aurai un peu plus d’expérience, pourquoi pas le Bourgogne ?
Propos recueillis par Alexandre Alain
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