- Coupe de France
- 8e
Ce qu’il faut retenir
Et si la L1 n'avait pas tant morflé ? Et si Rennes-Reims était sélectionné au festival de Cannes ? Et si Chambéry était un gros club avec un faux nez ? Et si on ne parlait pas du PSG quand il gagne contre une équipe de CFA réduite à dix ?
L1, je m’appelle L1
Si vous avez regardé Lille-Nantes sur France 3 ce mercredi soir, vous avez dû l’entendre une dizaine de fois (à une vache près, on n’a pas compté) : « dieu que ces huitièmes de finale furent meurtrier pour les clubs de Ligue 1, oulala que c’est bien de voir les petites équipes montrer les dents » . Ce n’est pas totalement faux. Avec quatre représentants en quarts, la Ligue 1 n’est pas au mieux de sa forme. Mais de là sortir le label « inédit » , il y a un gap, et on ne parle pas du magasin de vilains vêtements. Sur les dix éditions précédentes, la moyenne des VRP de l’élite ne s’élève qu’à 4,9, chiffre rehaussé par la performance exceptionnelle de la saison dernière (sept clubs de L1). Plus étonnant (ou pas, d’ailleurs), huit fois sur dix était présente une équipe de CFA ou CFA 2. Donc, pour la révolution, il faudra attendre 2012.
Cinéma indépendant
La coupe de France a offert la meilleure des réponses aux sceptiques qui osent remettre en cause son intérêt : un match à ranger dans les dingo-dossiers, alias Rennes-Reims. Comme tous les bons films, il a d’abord offert un scénario sympa mais classique. En résumé : la « petite » équipe s’en prend un mais égalise puis prend suffisamment le large pour y croire, avant de se faire rejoindre par le favori qui finit par l’emporter, rétablissant l’ordre normal des choses. Voilà où on croit arriver, à 3-3, lorsqu’Olivier Thual siffle un penalty dans les arrêts de jeu. Et non, coup de génie de l’auteur : on va faire louper un penalty au favori, puis un deuxième, désignant du coup un nouveau personnage principal (en l’occurrence Agassa, le gardien rémois). Le « petit » en met un dans la foulée et finit par l’emporter dans la sueur, la liesse et les larmes de joie. Bien joué, Polanski.
Chambéry, grand poucet ?
Voilà, la Coupe a son petit poucet. Sa belle histoire. Martigues (CFA) et Drancy (CFA) out of the game, Chambéry (CFA 2) est donc plus que jamais la curiosité de cette édition de la coupe de France. Place aux rencontres avec le joueur-garagiste et les reportages dans une ville décorée de 10 000 fanions jaune et noir fabriqués pour l’occasion par la mairie. Et pourtant, on sent quelque chose de différent chez les Savoyards. On sent l’équipe constituée de joueurs ayant échoué à la toute dernière porte avant le professionnalisme, décidant finalement de faire un « vrai métier » tout en continuant à « vivre foot ». Ce n’est pas un hasard si le SOC est la première équipe de CFA2 à vaincre trois clubs de Ligue 1 en une coupe de France. Dans les sauvetages sûrs de Bemenou et dans le mental qu’il leur a fallu pour l’emporter après avoir été menés, on sent davantage qu’un petit poucet. Cela étant, on parle d’une équipe qui est allé faire 1-1 à Saint-Marcel samedi dernier et pointe à la septième place du groupe D de CFA 2.
Miscellanées
– Nice, Drancy, Courneuve : ou comment un article obtient un référencement douteux.
– Le FC Martigues était en première division il y a moins de quinze ans. Aujourd’hui, il joue en CFA, se prend des triplés par Hoarau et son entraineur est Franck Priou.
– Lille qualifié aux tirs au but grâce à deux parades de Landreau. C’était histoire de foutre encore plus le cafard aux supporters nantais ?
– En 2007-2008, il y avait un Lorient-Metz en huitièmes de finale et les quarts réunissaient quatre L1, trois L2 et une CFA2, exactement comme cette saison.
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