Wake up !
Quelle image peut-on bien garder de Blatter, boss de la FIFA, sinon celle du paisible homme qu’il est, adepte d’un immobilisme que commence à peine à contester la déferlante Platini. Et pourtant, il semble que la marmotte suisse, menacée par le faucon français, est bien sortie de sa longue période d’hivernage. La voilà donc repartie de plus belle : « Aujourd’hui, notre football est malade. Il faut lui donner des médicaments, c’est de notre responsabilité. » Le diagnostic a le mérite d’être clair. La solution passerait donc par une FIFA providence, en ces temps de néo-libéralisme exacerbé. Et là, tout d’un coup, c’est la grande famille du football oublié depuis des lustres qui reprend espoir. Loin de s’arrêter à cet alarmiste constat, Sepp critique en outre les équipes cosmopolites, où « les joueurs ne peuvent pas parler ensemble, car ils ne parlent pas la même langue et ne se comprennent pas, ce n’est pas bien. » C’est vrai qu’entre Kalou l’Ivoirien et Pauleta le Portugais, on n’a jamais vraiment décelé d’échanges constructifs… Citant les exemples alléchants de la « Biélorussie » , où « on vient d’adopter la règle des 7-4 » , et de « l’Ukraine » , qui « veut faire la même chose » , Blatter conclut en beauté : « C’est un phénomène qui n’existe qu’en Europe, vous ne le trouvez nulle part ailleurs dans le monde. » En même temps, lorsque les clubs camerounais pourront se payer des Ronaldo et autres starlettes internationales, les navettes, comme l’affirmait sagement Aristote, tisseront toutes seules…
CSA