Sifflez les joueurs !
George Bereta, ancienne gloire des Verts et de l’OM, croit fermement en l’importance des supporters. Il l’a clamé lors de la journée “Douzième homme” organisée samedi dernier à Saint-Étienne. Parrain de l’événement, il a d’abord, classiquement, insisté sur l’utilité des encouragements, qui permettent aux joueurs de se transcender et de repousser les limites de la fatigue. A la stupéfaction générale, il a également invité les supporters à siffler leurs joueurs quand ceux-ci ne s’avèrent pas performants, histoire de leur donner un salutaire coup de fouet. D’autres intervenants ayant préalablement souligné l’absence d’amour du maillot des footballeurs d’aujourd’hui, il y avait sans doute là une critique envers les joueurs contemporains, sortes de mercenaires souvent plus préoccupés par leur avenir personnel que par le sort de l’équipe dans laquelle ils évoluent à un moment donné. « Même si mon départ à l’OM a choqué à l’époque, j’étais très attaché au maillot vert » s’est justifié au passage Bereta.
Sa diatribe a manifestement donné des idées aux supporters présents, un responsable des Green Angels (le groupe ultra du kop sud) affirmant peu après : « Il faut que les dirigeants dirigent, les supporters jouent » … Face aux réactions de l’assistance, il s’est cependant rapidement repris : « il faut que les supporters supportent et les joueurs jouent » . Comment interpréter cet acte manqué ? Est-ce un reproche implicite aux joueurs ? Du style : vous roulez sur l’or mais stagnez dans le ventre mou depuis des années, pendant que nous caracolons en tête du championnat des tribunes mais que nous préférons reverser les sommes gagnées à des associations caritatives ? En attendant, si les Green Angels veulent être crédibles comme joueurs, il faudrait qu’ils évitent, comme samedi dernier, de se faire battre en finale du tournoi à 7 par une équipe formée d’employés de Casino. Comme quoi, de nos jours, c’est toujours le foot-business qui gagne !
WK