Libertadores : la nuit du 10
Hier soir, à la Boca, cela sentait bon les grandes soirées de football. Celles qui font vibrer, celles qui, c’est écrit, resteront dans l’histoire.
Il y avait l’enjeu, poursuivre sa route en Libertadores, le défi impossible, en passer 5 à Maracaibo pour se qualifier quoi qu’il arrive, des héros prêts à en découdre, le retour de Roman, les promesses de but de Palermo.
D’entrée, la Doce pose le truc : « Esta noche cueste lo que cueste, tenes que ganar » (ce soir, quoi qu’il en coûte, il faut que tu gagnes). Petits papiers blancs, feu d’artifice, ambiance de superclasico avant l’heure.
Sur le terrain, Ischia reconduit sa formation habituelle 4-3-1-2, avec le seul trident offensif Riquelme – Palacio – Palermo pour planter.
Boca construit son jeu sans se précipiter, et ça marche.
Dès la 9ème, sur un maître coup franc de Riquelme, Paletta place sa tête, 1-0 pour Boca.
Dans une Bombonera en transe, l’équipe d’Ischia continue d’imposer une grosse pression, notamment grâce à un Battaglia impérial tout au long du match, et, à la 20ème minute, Dátolo déboule sur le côté gauche, trompe tout le monde d’une incroyable feinte de centre et plante le deuxième.
Comme dans l’autre match du groupe Colo-Colo gagne alors 1-0 contre Atlas de Mexico, Boca est à ce moment-là à deux buts d’une qualif de plus en plus envisageable.
Et puis, plus rien. Boca a sans doute un peu trop envoyé la sauce au début et, hormis durant les premières minutes de la seconde mi-temps, c’est un trou noir de 30 – 35 minutes.
Paradoxalement, c’est Atlas qui réveille les Argentins en égalisant contre Colo Colo. Dans cette configuration, un seul but suffit alors à Boca pour se qualifier.
A l’annonce du but mexicain, La Bombonera explose soudainement et furieusement, avant de devenir une nouvelle fois, pour reprendre Olé, « Le Colisée de Roman » . De la finesse, du génie, une petite pichenette, une caresse par-dessus le goal, et Boca était, à la 73ème, hypothétiquement qualifié.
C’était écrit, cela devait être une nuit magique. Chiliens et Mexicains décident de ne pas gâcher la fête en en restant à un partout.
Roman, le numéro 10 dans le dos, le monstre, le sauveur, le quasi-dieu qualifie donc son équipe, la Bombonera peut célébrer la victoire avec, dans ses tribunes, un autre 10, tout à fait Dieu lui, et complètement fou aussi, torse nu, agitant frénétiquement son maillot, acclamé et adulé par la foule. Viva Maradona, viva Riquelme…
PB