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Le(s) chiffre(s) du jour
946.
Sonnez trompettes, le commissaire Antoine Boutonnet, chef de la division nationale de lutte contre le hooliganisme et coordinateur national football au sein de la police nationale, vient d’annoncer les résultats de son action en 2010-2011.
Fidèle à la culture du chiffre, que dénonce tant de syndicats de policiers, le nombre de personnes interpellées s’élève à 946 (hausse de plus d’un tiers par rapport au précédent exercice), dont quasiment toutes ont été frappées d’interdiction de stade (elles les auront néanmoins pour la plupart purgées pour la reprise).
Seul petit hic, c’est que dans le lot sont indistinctement rassemblées des catégories d’incidents et de violences diverses, autant dans leur nature que dans leur gravité. Ainsi, 160 « coupables » le furent pour « pour usage de moyens pyrotechniques » . Ce qui revient un peu à mettre dans le même panier et au même niveau les fights entre indeps, les débordements racistes et le craquage de fumi, qui constitue, qu’on le veuille ou non, une part de la culture ultra.
A moins de deux mois du coup d’envoi de la saison 2011-2012, on compte « 389 personnes (toujours) interdites de stade, dont 226 sur mesure administrative (sic), les 163 autres à caractère judiciaire » . La lutte contre la violence dans le football, légitime et trop longtemps gonflée d’effets d’annonce inefficaces, ne gagnera pas en crédibilité dans l’amalgame et le maintien d’un certain arbitraire, largement amplifié par la Loppsi 2.
Cela dit, ce processus accompagne parfaitement la volonté de plus en plus en affirmée des présidents de clubs de se débarrasser d’un mouvement ultra que la peur de la répression fera bien plus facilement disparaître et refluer que les véritables passionnés de la violence qui ont déjà intégré le paramètre « répressif » dans leur « activité » .
NKM