Corruption au Vietnam
La sélection vietnamienne est peut-être complètement larguée (142e au
classement FIFA, aucune participation en compétition internationale), son championnat local déchaîne, lui, de plus en plus les passions. Au point que,
comme souvent, les enjeux financiers ont pris le pas sur le sportif.
Hier à Hanoï, pas moins de quatre arbitres, dont un officiant à l’international, ont été condamnés à des peines de quatre à sept ans de prison ferme pour malversations dans le championnat national V-League.
Trois autres arbitres et deux officiels ont, quant à eux, écopé de peines de deux à trois ans de prison avec sursis. Tous comparaissaient pour avoir reçu ou versé des pots-de-vin, ou pour avoir servi d’intermédiaires entre équipes.
Le Vietnam n’en est pas à son coup d’essai : en janvier, la justice locale avait déjà condamné huit joueurs, dont deux à de la prison ferme, pour avoir arrangé un match international des espoirs contre la Birmanie, lors des Jeux du Sud-Est asiatique, qui s’étaient déroulés aux Philippines fin 2005.
La corruption, premier sport national dans ce pays communiste en déliquescence, se développerait d’autant mieux dans le monde du ballon rond que les paris sont théoriquement interdits par le régime du président Nguyên Minh Triêt. Un projet de légalisation de cette pratique pour le seul football serait actuellement à l’étude afin d’en assurer un meilleur contrôle.
En attendant sa mise en place, cette nouvelle affaire impliquant des arbitres tombe plutôt mal à moins d’une semaine de l’ouverture de la Coupe d’Asie, co-organisée par le Vietnam.
Régis Delanoë