Blowin’ in the wind
La girouette anglaise joue la toupie tant les vents contraires se bousculent au royaume de Sa Très Gracieuse Majesté. D’un côté, une bise de confiance, stable, identifiée, à laquelle Gary Lineker vient d’apporter un écot supplémentaire : « L’Angleterre a certainement les meilleures chances pour remporter la Coupe du Monde en Allemagne. Le Brésil a une très bonne équipe mais historiquement, quand le tournoi se déroule en Europe, c’est une équipe européenne qui gagne. Il y a bien l’exception de 58 en Suède mais ça date. Je ne crois pas trop à l’Allemagne (quid de la légendaire maxime du même Lineker : « Le football est un sport qui se joue à 11 contre 11 où ce sont les Allemands qui gagnent à la fin » ?). La France est pas mal, l’Italie et les Pays-Bas aussi, mais vraiment je crois que l’Angleterre est au-dessus. » Cette déclaration de confiance vient donc s’ajouter aux nombreuses autres parmi lesquelles celles de Sir Bobby Charlton, Wayne Rooney et l’ensemble des personnalités d’Albion. Jusqu’ici, aucune surprise donc : les Anglais se voient en champions du monde et s’imaginent être les meilleurs. Rien que du grand classique !
Pourtant, une bourrasque vient chahuter le beau paysage sous la forme d’une autocritique de Sir Trevor Brooking, responsable du développement du football anglais : « Les jeunes footballeurs anglais sont techniquement inférieurs à leurs voisins européens. Mon défi est de mener un programme de développement de talents de nos jeunes générations afin que les clubs du pays se tournent vers elles dans leurs recherches de talents techniquement accomplis. » Le diagnostic sans concession de Brooking faisait suite aux critiques d’Alan Pardew, manager de West Ham, à l’encontre d’Arsène Wenger coupable, selon lui, d’avoir qualifié Arsenal sans aucun joueur anglais sur la pelouse. Cette sortie décoiffante fait désordre dans un pays qui se rêve toujours en maître du monde du ballon rond. Si le temps n’est pas encore à l’orage, un petit avis de tempête n’est pas non plus à exclure.
DA