Augenthaler d’en découdre
Giovanni Trappatoni peut mourir en paix, il a enfin trouvé son plus fidèle disciple. Ici, il n’est pas vraiment question de stratégie (quoique…) mais plutôt de faculté à transformer une banale conférence de presse en one man show. En 1998, le « Trap » , alors entraîneur du Bayern, avait volé dans les plumes des journalistes teutons afin qu’ils réalisent que son équipe proposait un jeu offensif, contrairement aux dires de la gente médiatique (à déguster sur Youtube, même si on ne pique rien à l’allemand). Le coach de Wolfsburg Klaus Augenthaler s’est hier lui aussi livré à cet exercice périlleux avec un certain sens de la dramaturgie. Menacé de licenciement par Volkswagen, le sponsor principal des verts et blancs, Augenthaler devait logiquement envisager les perspectives du match capital des « presque relégables » que Wolfsburg s’apprête à disputer contre Aix-la-Chapelle. Sitôt arrivé dans la salle de presse, il posa quatre courtes questions auxquelles il s’empressa de répondre lui-même, avant de quitter la pièce après … 42 secondes d’allocution. « Ce départ impromptu m’a beaucoup surpris » , glissait le manager du club Klaus Fuchs dans les colonnes du Welt. « Il est parfois compréhensible que des entraîneurs remis en question réagissent de la sorte. » Avant de tacler les mollets du sponsor : « Les facteurs qui déstabilisent le club sont plus à chercher sur le terrain administratif que dans le secteur sportif » , allusion au possible retrait du constructeur automobile allemand. « Augenthaler sera sur le banc samedi. J’espère que cette péripétie n’aura aucune influence sur le moral des troupes. » Au deuxième degré, la scène ressemblait pourtant à une bonne vieille comédie.
PA