- C1
- Milan AC/Manchester United
Beckham retrouve les siens
Revanche de la demi-finale de 2007, Milan-MU marque les premières retrouvailles entre David Beckham et Manchester United. Le Spice Boy continue de clamer que son club formateur est le plus grand club du monde. Ça tombe bien, les Red Devils n'ont pas la réputation d'oublier les anciens. Le pincement au cœur sera, on l'imagine, présent des deux côtés.
« J’ai failli pleurer. Manchester, c’était ma vie. Même si je n’y joue plus, j’en reste un supporter acharné. Accepter de ne plus être un joueur de United a été l’une des choses les plus dures qu’il m’a fallu gérer » . Plus qu’une rencontre entre deux des trois derniers champions d’Europe, ce huitième de finale entre Milan et Manchester United marque la première confrontation entre Beckham et le club qui l’a vu devenir une star planétaire. Depuis son départ du club en 2003, peu dire que les choses ont évolué. MU a enrichi son palmarès de trois titres de champion et d’une C1, pendant que Beckham symbolisait malgré lui le déclin de l’empire galactique premier du nom.
Si l’émotion devrait être décuplée sur la pelouse du Théâtre des Rêves lors du match retour, on imagine que la larmichette ne sera pas loin dès ce soir pour le Spice Boy. Parce que si MU a évolué, Becks compte encore bon nombre d’anciens coéquipiers chez les Red Devils : Ferdinand, Neville, Scholes, O’Shea, Fletcher, sans oublier Ryan Giggs. Malheureusement, le Gallois ne sera pas de la fête, victime d’une fracture du bras. Mais les retrouvailles que tout le monde attend, ce sont évidemment celles entre Beckham et Alex Ferguson. Si personne n’a oublié l’épisode des crampons de 18 dans l’arcade sourcilière de l’Anglais un soir d’élimination en Cup contre Arsenal, l’une des causes premières du divorce entre les deux hommes, et donc du départ de Beckham pour Madrid, il est évident que les deux hommes ne chercheront pas à s’éviter. Car le milieu de terrain continue de considérer le manager écossais comme son « père » . Six ans après les “faits”, le respect, mutuel, est toujours là.
Le Mondial en ligne de mire
A vrai dire, on n’a pas souvenir de la moindre déclaration négative de Beckham à l’encontre de son mentor, chose qu’un joueur à l’ego démesuré se serait empressé de faire dès son arrivée à Madrid. Et on arrive au paradoxe entre l’image renvoyée par le Spice Boy et le joueur, voire l’homme, qu’il est réellement. Phénomène marketing, beau gosse, superstar dépassant le simple cadre du ballon rond, le Milanais n’en reste pas moins un coéquipier exemplaire. Un joueur qui pense d’abord au collectif avant de penser à sa tronche. Quand on y réfléchit, ce n’est pas un hasard si c’est par sa qualité de passe qu’il s’exprime le mieux. Mis sur la touche par Capello lors de sa dernière saison à Madrid, Beckham n’a jamais convoqué les journaux pour évoquer son mal-être et descendre son coach. Il a bossé, sans faire de vagues, et a répondu présent dès que le manager transalpin a fait appel à lui, pour ne plus lâcher sa place. Il était, au final, l’un des grands bonhommes de la reconquête du titre de la Maison Blanche après quatre ans de disette, en 2007.
Une situation qu’il est susceptible connaître à nouveau en Lombardie. Il est d’ailleurs pressenti pour débuter la rencontre de ce soir sur le banc. Encore une fois, pas le moindre remous médiatique : « Depuis que je suis arrivé au club, j’ai toujours dit que je m’attendais à ne démarrer aucun match » . Il ne faut pas oublier qu’on parle d’un mec qui habite sur la West Coast, et qui zappe ses vacances dans l’optique de disputer une dernière Coupe du Monde. Un huitième de finale de Champions face au vice-champion d’Europe, voilà exactement le genre de rencontre qui pourrait jouer en faveur de David Beckham. Espérons pour lui que Capello n’a pas la mémoire courte.
Traduit de l’anglais par Simon Capelli-Welter, source Evening Standard
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