- États-Unis
Zohran Mamdani, son football est politique
Grand supporter d’Arsenal, fan de Thierry Henry, défenseur d’un "soccer" populaire et viscéral, Zohran Mamdani, le principal opposant de Donald Trump fraîchement arrivé à la mairie de New York, a joué la carte du ballon rond tout au long de sa campagne électorale.
Il pourrait y avoir un maillot des Gunners plié quelque part dans les tiroirs de la mairie de New York. Inconnu de l’opinion publique il y a encore un an, son nouveau locataire, Zohran Mamdani, s’est emparé de la capitale financière des États-Unis dans la nuit du 5 novembre, à seulement 34 ans. Une épopée politique qui s’est faite en adéquation avec son amour du football, pour celui qui est né et a grandi en Ouganda, à Kampala, dans une famille de confession musulmane.
Figure d’une nouvelle gauche new-yorkaise, proche d’Alexandria Ocasio-Cortez, qui conjugue justice sociale, antiracisme, redistribution – n’échappant donc pas au qualificatif de « communiste » de la part de Donald Trump –, Zohran Mamdani exprime son opposition contre le président jusque dans le sport. Si le locataire de la Maison-Blanche est plutôt un amateur de golf, de baseball ou de football – ça sent bon l’Amérique –, Mamdani s’illustre sur un autre terrain, moins convenu, plus viscéral, le soccer.
Le « Leicester City » des campagnes électorales
Son amour du ballon remonte à son enfance passée en Ouganda, où son oncle lui fait découvrir les Gunners. « Arsenal a été une partie fondamentale de ma vie et de mon identité », confie-t-il dans une interview donnée au Guardian. Parmi ses premiers souvenirs, il évoque Kanu, Lauren, Kolo Touré, Emmanuel Eboué, Alex Song… Et bien sûr, les magnets collés sur le frigo, en l’occurrence, l’équipe des Invincibles de 2003-2004.
Our time has come, New York. Our time is now. pic.twitter.com/9Sg8jwoBrs
— Zohran Kwame Mamdani (@ZohranKMamdani) November 4, 2025
Ces racines nourrissent une identité politique de gauche, où l’on veut rendre au football sa dimension essentielle, à la fois populaire, mixte, accessible. Il vante les mérites d’Arsène Wenger, selon lui l’un des premiers entraîneurs à avoir intégré des joueurs africains à son effectif. Sans oublier l’icône Thierry Henry.
Notre combat pour rendre la ville la plus chère des États-Unis abordable concerne aussi les moments qui procurent tant de joie aux New-Yorkais, comme la Coupe du monde l’année prochaine.
Et, comme qui dit football, dit politique, Zohran Mamdani ne tarde pas à filer la métaphore durant sa campagne. « Ma campagne a débuté avec seulement 1 %. Si je devais la décrire comme une surprise récente, je dirais que c’est le Leicester City des campagnes. » C’est bien en outsider qu’il s’est révélé, finissant par déclasser Andrew Cuomo, l’ancien gouverneur démocrate de l’État pourtant favori (41,6 %), et le Républicain Curtis Sliwa (7,1 %). Une franche réussite donc, mais pas vraiment un hasard si Mamdani est élu à New York, l’une des villes où la mixité et les croisements culturels sont au cœur de l’histoire.
Tu me parles pas de business
C’est bien en opposition au « sport business », prôné par Donald Trump, que s’est dressé Mamdani. Durant sa campagne, il critique les prix absurdes des billets pour assister à une Coupe du monde, qui prive des passionnés des stades : « Je suis depuis longtemps très préoccupé par le fait que ceux qui sont censés être les gardiens de ce sport ont, à maintes reprises, privilégié le profit au détriment des personnes qui aiment ce sport. » Et risque par ailleurs de transformer des stades bruyants en bibliothèques.
Et de poursuivre : « Or, ce genre de politiques de la FIFA risque d’exclure du marché le public même qui fait la richesse de ce sport. Notre combat pour rendre la ville la plus chère des États-Unis abordable ne se limite pas au logement, à la garde d’enfants et aux transports en commun. Il concerne aussi les moments qui procurent tant de joie aux New-Yorkais, comme la Coupe du monde l’année prochaine. » Dimanche, Madmani organisera d’ailleurs « The Cost of Living », un tournoi de football où les cinq arrondissements de New York s’affronteront, en partenariat avec la plus importante ligue amateur du pays. Making football great again.
Oui, il est possible de jouer en Ligue des champions à 15 ansPar Célia Merckens



























