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Youri Djorkaeff : « Quand j’ai commencé le foot en France, il n’y avait pas de problème de racisme »

Propos recueillis par Alexis Buisson, à New-York
Youri Djorkaeff : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Quand j&rsquo;ai commencé le foot en France, il n&rsquo;y avait pas de problème de racisme<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Ses problèmes en Allemagne, son obsession du beau geste, son palmarès en équipe de France, sa relation avec Zidane, son rêve américain et même, et même, et même, la musique avec son morceau inoubliable : The Snake se livre comme jamais.

Comment tu fais pour brosser la balle comme ça ?

Je travaille. C’est un travail de tête, de bras, de cheville, de positionnement des jambes. C’est un équilibre à avoir. Ça serait bien de décomposer le geste. C’est aussi une volonté. Quand j’étais à l’entraînement, je disais au gardien : « Si tu la touches et qu’elle rentre, le but ne compte pas. » Ce sont des heures d’entraînement, de volonté de faire le geste parfait. De cadrer, toujours cadrer…

En parlant de beau geste, parlons de ton retourné à l’Inter, club que tu rejoins en 1996. Tu reprends quasi à l’horizontale une balle repoussée par le gardien pour la mettre dans la lucarne opposée. C’est ton plus beau but ?

Ma plus belle réalisation, c’est peut-être PSG-Auxerre au Parc. Je donne la balle à Raï, il me la remet en la piquant, et je fais une reprise pour la mettre dans la lucarne opposée. C’était pas mal. Pas mal parce que je regarde le ballon en permanence, du début jusqu’à la fin de l’action. Une fois au départ, quand je fais la talonnade pour la passer à Raï, et une fois à la fin quand je frappe. Le reste du temps, je suis concentré sur mon geste. Au moment où je donne le ballon en retrait, je ne regarde pas la cage. Je suis juste concentré sur l’appel de balle. Et au moment où je pense que le ballon va arriver, je frappe. Tout est dans l’instinct. C’était comme si j’étais dans mon lit et que je fermais les yeux, sauf que j’étais au Parc des Princes !


Le but parfait, c’était une obsession pour toi ?

Oui. Il ne fallait pas que le gardien la touche. Si j’avais pu faire des gamelles, comme au baby foot, j’en aurais fait. J’avais cette volonté de la foutre au fond. On disait : « Des 30 mètres, ce n’est pas possible de marquer » . Moi, je mettais une cacahuète, et voilà.

Parlons de Kaiserslautern. Ce n’est pas le moment le plus heureux de ta carrière. Pourquoi avoir rejoint le club ?

Kaiserslautern, c’est con, car j’ai adoré les débuts. Avec le coach Otto Rehhagel, c’était extraordinaire. Mon premier jour au stade, il y avait 40 000 spectateurs qui m’attendaient sur une ville de 100 000 habitants ! Le championnat anglais n’était pas développé et aller en Espagne ne m’attirait pas. J’avais aussi besoin de savoir ce que je valais. Kaiserslautern est arrivé. C’était l’opportunité d’aller au vert, de me ressourcer. Ma famille avait besoin de campagne après Monaco, le PSG, l’Italie. J’ai passé deux années super. C’est vraiment con qu’ils m’aient forcé à finir cette histoire.

Qu’est-ce qui n’a pas marché avec Andreas Brehme, le successeur de Rehhagel ?

Ce n’est pas une bonne personne. C’est con pour le club, qui est tombé en ruine par la suite. C’est con pour les fans, car il y avait une sacrée ambiance dans ce stade. J’étais le porte-drapeau pour Kaiserslautern pour l’attribution de la Coupe du monde. Et tant que la Coupe du monde n’avait pas été attribuée, je ne pouvais pas partir. C’était difficile d’être le porte-drapeau de la ville, car j’étais français. Brehme était allemand, champion du monde, il a joué là-bas. Il aurait dû être le représentant, mais c’était moi. Ça ne lui a pas plu. Je m’entraînais seul, je partais tous les jours une heure dans la forêt allemande. J’avais un entraîneur, j’étais sa vie. Je me mettais derrière lui. Je voulais qu’il sente le souffle sur sa nuque. J’en chiais, mais je voulais être sûr qu’il sache que j’étais là et que je ne lâcherai pas. Ils ont finalement craqué et m’ont laissé partir.

Ils t’ont même fait un contrôle fiscal.

J’ai tout eu. La police est venue. Ils ont essayé de me mettre les bâtons dans les roues. En fin de compte, j’ai eu gain de cause sur tout. C’est con parce que ça a vraiment été un tournant pour le club. Il a explosé alors que les cadres sont des amis d’enfance qui se connaissent depuis la maternelle. J’étais le témoin de ça. Je disais au président : « Vous vous tirez dans les pattes. Vous pouvez avoir des désaccords, mais là, vous vous tirez dans les pattes. »

Chez Ardisson, tu as dit que tu avais un traumatisme allemand. C’est pour cela d’ailleurs que tu n’es pas allé voir les Bleus en Allemagne en 2006. C’est toujours vrai ?

Ça reste, parce qu’ils ont essayé de me faire mal, à ma famille et moi.

Après l’Allemagne, l’Angleterre. Tu signes chez les Bolton Wanderers… À l’époque, tu étais champion du monde et d’Europe avec l’équipe de France. Que te restait-il à apprendre ?

Les Anglais, je les voyais de très loin. Depuis Napoléon, ils n’étaient pas mes amis. Mais qu’ils sont bonnards ! Je n’étais pas dans la ville la plus sexy : j’habitais à Manchester et je jouais à Bolton. Je suis resté trois ans et je n’ai que des bons souvenirs. Sur le terrain et en dehors. C’était super pour terminer le périple européen. Les fans, l’ambiance, tout… J’ai continué à progresser, car j’étais arrivé à un âge où tu redonnes. À 20 ans, t’es généreux d’une certaine façon. À 30 ans, tu l’es d’une différente manière. Tu es plus à l’écoute. J’étais en phase avec mon âge. J’étais entouré de gens bons. J’ai adoré ma fin de carrière à Bolton ou New York. Ces années m’ont amené à commencer une autre vie dans les meilleures conditions. À Bolton, je retournais à Grenoble en quelque sorte. La boucle était bouclée. C’était le même état d’esprit. On était bons. Lors de mon premier match, on était derniers. On a terminé 9es.

Et New York ?

Quand je suis arrivé en 2005, j’étais le premier français en MLS (Major League Soccer). À New York, les mecs, après l’entraînement, allaient au fast-food ! Véridique ! Tu hallucines ! Je suis allé voir « Titi » (Thierry Henry, qui a rejoint les New York Red Bulls en 2010, ndlr), et je lui ai dit : « La pelouse est tellement dure que t’as l’impression d’être sur la moquette de ton salon ! » Ils te disent que c’est la troisième génération de synthétique, mais tu te demandes de quelle génération ils parlent ! Mais à New York, j’étais encore avec Bruce Arena et d’autres références, des gars qui connaissaient le foot, même s’ils n’avaient pas les moyens. J’allais à l’entraînement et je prenais du plaisir.
À Bolton, je retournais à Grenoble en quelque sorte. La boucle était bouclée…

New York est en mouvement, internationale. C’est une ville qui te correspond ?

Oui. Les gens viennent du monde entier et avant d’imposer leurs choses, ils cherchent la liberté. Une fois qu’ils sont installés et qu’ils connaissent les codes de la ville, ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Tout le monde cohabite. Tu d’adaptes à New York, ce n’est pas New York qui s’adapte à toi. T’essayes de comprendre, de créer ta place. Pour avoir des papiers, un logement, c’est dur. Mais une fois que tu as ça, tu peux t’exprimer.

Le melting-pot new-yorkais te fait réfléchir à la montée de l’extrême-droite en France ?

Ici, tu ne poses pas la question de savoir si t’es voilé, noir, blanc, asiat’. T’es à New York ! Quand j’ai commencé le foot en France, il n’y avait pas de problème de racisme. Dès que tu dis quelque chose aujourd’hui, tu es raciste ! La France a changé. Il y a moins de mélange. Je le vois à mon club de Décines, dont je suis le président : pour mélanger les jeunes, c’est de plus en plus compliqué. Quand tu joues au foot, tu ne devrais pas avoir de problèmes. Quand tu portes le maillot du club, tout le monde est pareil. C’est ce qu’on essaye de faire.

Le black-blanc-beur, ça rappelle bien entendu l’équipe de France. Ton aventure avec les Bleus avait mal commencé…

Ça a mal commencé et ça s’est mal terminé. J’ai grandi avec l’équipe de France par mon père et ses potes. Il y a eu la génération 1982-86, avec des images fortes de l’équipe de France. Quand je suis arrivé, j’étais content, mais je me suis dit : « C’est quoi ce bordel ! » L’ambiance n’était pas géniale. Il y avait des tensions entre les uns et les autres, des clans de Marseillais et de Parisiens. Ce n’était pas l’image que j’en avais. Pour ma première sélection, France-Israël, j’étais sur le banc, puis il y a eu France-Bulgarie. Je pensais que j’avais accroché le wagon pour la Coupe du monde de 1994 aux États-Unis, mais ça n’a pas marché. Ça a été une déception. Je ne veux pas dire que j’étais affecté. Je ne connaissais pas les codes, les antécédents. Heureusement, Aimé Jacquet a pris les commandes et c’est reparti.

Il y a ce match contre la Pologne en 1995 où tu inscris le but décisif qui relance les Bleus pour les qualifications de l’Euro 1996. On a dit que ça avait sauvé la tête d’Aimé Jacquet. Tu es son sauveur ?

J’ai sauvé la tête de personne. Mais en voyant les titres des journaux, j’aimais bien dire au coach : « Si vous êtes là, Aimé, c’est grâce à moi » (rires). Aimé, c’est mon Dieu. Après, mon père, c’est la personne qui m’a le mieux compris dans ce sport. J’ai beaucoup d’admiration pour lui, et la manière dont il a su faire sortir le meilleur de chacun de nous.

Qu’est-ce qu’il a fait ressortir en toi ?

Il a été à l’essentiel. Il me disait : « Youri, tu me fais chier à venir chercher le ballon à 40 mètres. Reste devant. J’ai besoin de toi devant. Viens pas rechercher le ballon, reste à l’avant et marque ! » C’était d’une simplicité incroyable. C’est un sport compliqué, le foot. Rencontrer des gens simples, c’est incroyable !

L’association avec Zidane l’était aussi…

La discussion qu’Aimé a eue avec Zizou et moi à son arrivée a été la plus grande discussion que j’ai eue avec un entraîneur. Il nous a convoqués et il nous a expliqué son projet, notre association, ce qu’il attendait de nous et pourquoi il se passait de certains joueurs comme Cantona, Papin et Ginola. Quelque chose s’est passé ce jour-là : on ne voulait pas le décevoir.

C’est ton meilleur entraîneur ?

C’est Aimé, c’est Aimé.

Qu’est-ce qu’on ressent quand on soulève la Coupe du monde ?

(Silence) C’est… c’est… Mille choses, des milliards de choses, c’est irréel. On la voulait vraiment. Depuis 1996, on l’a voulue cette coupe. Si tu poses la question aux 40 joueurs qui se sont succédé dans l’équipe, ils la voulaient tous.
Aimé Jacquet, c’est mon Dieu. Après, mon père, c’est la personne qui m’a le mieux compris dans ce sport.

Dans Les yeux dans les Bleus, on te voit après la victoire rejoindre ta famille avec la Coupe dans les coulisses du stade de France. Tu te souviens de ce qu’ils t’ont dit ?

Déjà, je n’ai pas compris pourquoi ils étaient là. On est redescendu dans les vestiaires et ils étaient tous là, mes frères, mes parents, mes cousins. Ils étaient vingt ! Je ne me souviens pas ce que je leur ai dit. Je ne me souviens de rien avant la soirée avec les autres joueurs.

Il paraît que l’après a été difficile pour toi. Tu te demandais ce que tu allais faire…

Ouais. J’ai vécu un questionnement. J’ai souvent pensé à Henry et Trezeguet. Ils sont devenus champions du monde jeunes, à 20 ans. Moi, j’avais 30 ans et je cherchais encore quel allait être mon prochain défi. Eux commençaient leur carrière.

L’aventure en Bleu s’est mal terminée : une élimination au premier tour de la Coupe du monde en 2002. Tu as une pointe d’amertume ?

Non, même pas. Ça prouve que tout le monde peut faire des erreurs. On s’est bien plantés, on l’a vu arriver, on l’a senti. Je pense que ça a servi à ceux d’entre nous qui sont devenus entraîneurs. En revanche, ça n’a pas servi à la Fédération, car ça s’est reproduit en 2012. C’est dommage. On se dit toujours que quand ça arrive une fois, c’est pardonnable. Mais deux, ça ne l’est pas. C’est pourquoi l’échec de 2012 a eu du mal à passer pour les supporters, mais aussi pour beaucoup d’anciens joueurs. Il y a eu une cassure avec l’équipe de France.

Tu as terminé ta carrière de footballeur de manière discrète, sans conférence de presse. Pourquoi ?

Parce que je m’en fous, la fanfare, je l’ai eue toute ma vie. J’étais dans la lumière toute ma carrière. J’ai marqué des buts, j’ai empêché qu’on coupe la tête des uns et des autres. J’étais le sauveur, tout ça. Après, partir sur une conférence de presse, non.

En parlant de « lumière » , un mot sur ton clip de rap Vivre dans ta lumière, sorti en 2000. Pourquoi l’as-tu fait ?

J’adore la musique, j’ai eu l’opportunité de m’éclater. Je ne l’ai pas fait pour être numéro 1 au top 50. Je l’ai fait pour aller dans un studio. Aujourd’hui, quand ils veulent me chambrer, les gosses me le ressortent. Ça reste un moment de fun.


Elle est sympa, la playlist de Youri Djorkaeff ?

Il y a de tout, et plus maintenant, car mon fils aîné est DJ. Il a pris le virus de l’électro. Il a 21 ans et fait des trucs super. Pour ma part, J’ai toujours habité loin des terrains d’entraînement. J’ai souvent fait de la route, avec de la musique.

Avant la finale de la Coupe du monde, qu’as-tu écouté dans le bus ?

Pendant la Coupe, des amis se réunissaient autour d’un ami pianiste. Avant les matchs, ils faisaient des morceaux arméniens autour du piano et ils chantaient. J’écoutais ça.

Aujourd’hui, ton quotidien, c’est ta fondation, la Youri Djorkaeff Foundation, établie aux États-Unis. Peux-tu en dire quelques mots ?

La fondation existe depuis trois ans. Nous venons de lancer un programme avec l’Inter pour aider les jeunes d’un quartier défavorisé de Manhattan à s’insérer par le foot. On est aussi en contact avec des associations new-yorkaises et américaines pour développer deux programmes d’ici mars. Le but premier, c’est sport et éducation. Deux fois par semaine, on veut que les jeunes sachent qu’on est présents de 16h à 18h, qu’il pleuve ou qu’il fasse chaud. Deuxième mission, c’est réfléchir aux moyens à mettre en place pour les aider dans leurs cursus scolaires. Les devoirs sont un vrai problème, car les parents parlent mal anglais. On va mettre en place un programme de tutorat avec des éducateurs qui viendront sur place, près des terrains de foot. On veut que les enfants restent dans leur quartier. C’est à nous de nous déplacer. Les enfants que nous aidons ne sont jamais venus à Times Square pour certains. Ils ne savent pas où est la Statue de la Liberté.

Entre la fondation, tes activités de président du club de Décines en France, tu arrives à tout gérer ? Tu as aussi lancé des terrains de foot à cinq à Nice…

Le foot à cinq, j’adore ça. On a développé un concept compétitif et ludique. Tu viens transpirer dans les meilleures conditions. Je l’ai fait comme si c’était pour moi. L’idée est venue quand je cherchais un terrain, sauf que j’ai fait quatre terrains ! J’ai installé la vidéo et ça marche du tonnerre. On a mis un buzzer qui te permet d’enregistrer les 30 secondes précédant la pression sur le bouton pour permettre aux mecs de voir leur but, leur petit pont, leur crochet, sur leur ordinateur.

New York te plaît toujours autant ?

Cela fait 10 ans. Je suis content. J’adore cette ville. Et mon programme est réel aujourd’hui. On a le budget pour les années qui viennent. Je me demande quel sera mon prochain défi. Le fait de me remettre sur la pelouse avec les jeunes, ça m’a ouvert l’appétit du terrain. Je ne sais pas sous quelle forme : passer mon diplôme d’entraîneur, rejoindre le staff d’une équipe, je ne sais pas… J’ai eu des propositions, que j’ai refusées, car ce n’était pas le moment. Et là, je réfléchis. Ça peut être monter un club à New York, rejoindre un club aux États-Unis ou en Europe. Il y a beaucoup de choses qui se passent aux États-Unis. À New York, les New York Cosmos ont signé Raúl. Je dirige la première fondation créée aux États-Unis par un champion du monde. Mais rien n’est fait.

⇒ À lire : la première partie de notre entretien avec Youri Djorkaeff.

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Propos recueillis par Alexis Buisson, à New-York

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