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« Villarreal est un excellent exemple à suivre »

Par Valentin Pauluzzi
6 minutes
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Il est le capitaine de l’actuel 5e de la Serie A. Une équipe qu’il a rejointe en 2005 en quatrième division et avec laquelle il a gravi tous les échelons avec la ferme intention de bouleverser la hiérarchie du football italien.

Racontez-nous votre arrivée à Sassuolo.

C’était il y a pile dix ans, et le coach était Remondina. Il y avait deux recrues, moi et Luca Baldo qui s’est un peu perdu par ailleurs. C’était un environnement totalement différent de celui-ci, beaucoup plus amateur, mais typique de ce que pouvait être la Serie C2 avec un groupe très soudé, composé d’habitués de ces divisions. On a d’ailleurs de suite remporté le championnat.

Quel était votre plan de carrière en venant ici ?

J’avais 20 ans, je restais sur deux années blanches avec le Chievo en Serie A et la Fiorentina en Serie B, et un prêt peu concluant à la Sangiovannese en C1. Je n’avais pas énormément d’alternatives, mais on s’est tout de suite plu avec Sassuolo. Je voulais repartir d’en bas pour tenter de gravir de nouveau les échelons. Et ce fut le cas.

Hormis la promotion en Serie A, quel a été le moment où vous avez senti que Sassuolo voyait les choses en grand.

La promotion en Serie B avec Allegri en 2007-08. D’autant que l’année précédente, on avait perdu les play-offs pour la montée et j’étais convaincu qu’on avait laissé passer notre chance. Mais on est repartis direct à fond, on a dominé le championnat et là, on est entré dans une nouvelle dimension. Quand une seule marche vous sépare de la Serie A, vous vous dites que tout est possible.

Il y a bien eu des moments difficiles au cours de cette incroyable escalade, non ?

La défaite en demies des play-offs pour la montée parmi l’élite contre le Torino et avec Pioli lors de la saison 2009-10. En outre, je ne savais pas si je restais, car le club avait décidé de réduire le budget après avoir beaucoup dépensé les années précédentes pour tenter la montée. On se sauve de justesse la saison suivante.

Si le Chievo, Carpi, Empoli, Frosinone sont considérés comme des miracles, beaucoup estiment que Sassuolo a été avant tout construit grâce à l’argent de son président.

C’est vrai qu’on a une histoire un peu particulière, mais il y a une structure et une programmation totalement différente. Ici, on vise sur le long terme et le degré d’exigence augmente saison après saison. Ceci explique peut-être cela.

N’est-ce pas difficile de construire une identité après une ascension aussi rapide ? Comment expliquez-vous ce qu’est « Sassuolo » aux nouveaux arrivants ?

Je me contente de donner l’exemple, car plus jeune, je choisissais des modèles parmi mes coéquipiers et j’essayais de les imiter. Ici, c’est un contexte totalement différent avec ses avantages et ses inconvénients. Le climat est serein, mais il n’y a pas cette pression qui peut vous aider à vous transcender. C’est étrange, presque surréel. Il faut être conscient de l’endroit où vous êtes. Il m’est arrivé de devoir le faire comprendre à certains coéquipiers. L’amour du maillot et l’investissement ne dépendent pas du nombre de supporters.
Defrel n’est pas encore à 100% et je pense qu’il ne s’est pas encore rendu compte de combien il est fort.

Vous avez déclaré être particulièrement fier de la politique autochtone du club.

J’ai toujours pensé que le niveau du foot italien n’avait pas baissé tant que ça. Il y a moins de champions étrangers certes, mais les Italiens sont là, il suffit de regarder nos espoirs qui sont parmi les meilleurs en Europe. Cela me chagrine de voir seulement 45% de sélectionnables en Serie A. Avoir beaucoup de joueurs italiens dans un effectif est une valeur ajoutée du point de vue de l’amour du maillot, de la tradition et du partage des idées. Les étrangers sont évidemment bienvenus, mais ils doivent faire la différence, sinon, on peut s’en passer.

Cette saison, Sassuolo a passé un nouveau cap en stagnant dans les places européennes. Peut-il encore faire mieux ?

Oui, grâce à sa programmation, on peut viser n’importe quel objectif, même s’il faudra faire de gros investissements pour être au top du top, mais je crois que c’est prévu. Penser d’abord à nous consolider dans cette partie de tableau, et après, ce sera plus simple de penser à des objectifs encore plus importants.

Cela dit, votre entraîneur, Di Francesco, a repris votre président quand ce dernier a parlé de Scudetto il y a deux mois.

On ne doit pas perdre de vue notre objectif, qui est celui de continuer à grandir. J’ai dit qu’on peut penser à certains objectifs certes, mais pas dans trois mois. Je parle en années et je suis convaincu que Sassuolo peut renverser la hiérarchie historique du football italien, il en a le potentiel. La trajectoire de Villarreal est un excellent exemple à suivre.

Vous êtes cinquièmes et pourtant vous avez joué de malchance et pourriez avoir quelques points en plus…

Tout à fait, mais on doit savoir maintenir un certain niveau sur plusieurs matchs, ne pas perdre les rencontres que vous ne pouvez pas gagner, ou ne pas se louper complètement sur un match. La continuité est un des caps que l’on doit encore franchir.

Que pouvez-vous nous dire sur votre coéquipier français Grégoire Defrel ?

Il a beaucoup d’envie et possède de grosses qualités. Le changement d’environnement entre Cesena et Sassuolo n’a pas été simple à encaisser, même si j’estime que ce climat lui sied parfaitement. Depuis son arrivée, il joue à un poste différent, non plus ailier, mais attaquant de pointe. Il n’est pas encore à 100% et je pense qu’il ne s’est pas encore rendu compte de combien il est fort.

Acerbi, Berardi, Sansone ont été convoqués en équipe d’Italie, qui pourrait être le prochain ?

Simone Missiroli. Il fait une excellente saison et combine parfaitement la phase défensive et offensive. C’est un joueur qui a pris de la caisse, j’espère que Conte s’en apercevra, car il peut être utile à la cause. Moi, en revanche, j’ai fait une croix dessus, je suis trop vieux désormais.

Avant de se mettre au foot, votre patron Squinzi a été à la tête d’une équipe cycliste légendaire, vous vous souvenez ?

Ah la Mapei, le Real Madrid du cyclisme ! Musseuw, Tafi, Bettini, Cadel Evans aussi. Il bosse sur un projet très intéressant qui consiste à analyser la transformation physique d’un cycliste une fois qu’il a pris sa retraite. Il a arrêté, et ne fait plus rien à part quelques petites sorties, et effectue des tests dans le centre Mapei. Je suis curieux de voir ce que cela va donner.
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