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Vent de folie sur la Liga Adelante !

Par Pablo Garcia-Fons, à Madrid
Vent de folie sur la Liga Adelante !

Loin, très loin des paillettes du Clásico entre le Real et le Barça de demain dimanche et de ses droits tv, le purgatoire de la seconde division espagnole ressemble de l'extérieur à un enfer : fuite des talents, pression d'une dette faramineuse et plafonnement des salaires. Cette saison pourtant, un vent de folie souffle sur une compétition plus disputée que jamais et dominée par son plus petit budget.

Eibar, sorte de Guingamp à la française, est une petite bourgade du Pays basque, perdue entre Bilbao et San Sebastián, à quelques encablures de Guernica. 27 000 âmes, un stade qui peut en contenir 5 000 et le plus petit budget de la LFP (qui regroupe les équipes de première et seconde division), environ trois millions d’euros. La Sociedad Deportiva Eibar est le tout petit Poucet du foot pro espagnol. Promu l’année dernière en Liga Adelante, le club qui adule encore ses gloires David Silva et Xabi Alonso visait raisonnablement le maintien. Après 30 journées, il domine solidement l’antichambre de la Liga et file vers l’élite du football espagnol. Le tout sans un seul centime de dette. Cette incroyable situation est à l’image d’une compétition pourtant présentée comme à l’agonie ces dernières années. Improbable, totalement folle et surtout plus serrée que jamais, la Liga Adelante souffle un vent de fraîcheur sur le football espagnol.

Six points entre les play-offs et la descente !

Les statistiques, tout d’abord, sont surréalistes. Dans cette Liga Adelante, seuls six petits points séparent le premier relégable, Ponferradina, de la dernière équipe virtuellement qualifiée pour les play-offs d’ascension à la Liga, le Real Murcie. Respectivement dixième et onzième avec 40 points, le Real Majorque et Lugo sont à trois points d’une place qualificative pour les play-offs et à la même distance de la 19e place, synonyme de relégation (la seconde division espagnole compte 22 équipes). Plus fou encore, Alavès, avant-dernier du championnat, possède aussi la deuxième meilleure attaque de la compétition. Juan Antonio Anquella, coach de Numancia, tente d’expliquer cet énorme bordel : « Avant la crise, il y avait deux catégories d’équipes. Les grosses écuries qui avaient un budget et des joueurs faits pour viser la montée et les petites équipes qui faisaient avec les moyens du bord pour éviter la relégation en troisième division. Aujourd’hui, tout le monde connaît la même galère. Une équipe qui travaille sérieusement peut donc très vite prendre la tête. »
Pour réduire la dette de ses clubs, la LFP va effectivement mettre en place dès cet été un plafonnement des salaires. Une sorte de fairplay financier à petite échelle, puisque les clubs devront ajuster leur enveloppe salariale en fonction de leurs revenus. Obligés d’anticiper ce changement de fonctionnement et de rembourser leurs créanciers, les équipes du haut du panier (Sporting, La Corogne, Real Saragosse) ne peuvent plus garder leurs meilleurs footballeurs. Par exemple, il ne reste que deux des dix meilleurs buteurs de la compétition l’année dernière. De plus en plus de joueurs sont payés au salaire minimum légal que la LFP vient une nouvelle fois de baisser pour la « Segunda » . Il plafonne maintenant à 54 000 euros brut, soit un peu moins de 40 000 net. Par an, bien sûr. Un peu plus de 3 000 balles par mois, en somme. Cette situation a progressivement fait disparaître toute hiérarchie et explique cet incroyable suspens. « Cette compétition est incroyablement serrée. Pour le suspens et pour le spectacle, c’est positif, mais je vous assure qu’en tant que coach, je frôle l’infarctus » , ironise Sergi Barjuan, entraîneur du Recreativo de Huelva. Ces restrictions budgétaires permettent aussi aux clubs de doucement et progressivement se désendetter. Sur l’année 2013, les entités de première et de seconde division ont réduit leur dette de 156 millions d’euros. Pas mal.

Pour 20 euros d’achats chez l’épicier, une place au stade

Dans un contexte économique toujours difficile, la promesse de suspense ne suffit pas à remplir les stades. Alors que la Liga Adelante était sur une dynamique terrible ces dernières années (presque au niveau de la troisième division anglaise) et que la première division continue de perdre des spectateurs, les chiffres qui viennent de tomber pour les 25 premières journées de l’édition 2013-2014 annoncent une hausse presque miraculeuse de 15% ! En réalité, cette hausse du nombre de supporters dans les stades n’a rien de prodigieux, elle traduit simplement les efforts énormes entrepris par de nombreux clubs pour entretenir la ferveur populaire autour de leurs équipes. Bon dernier du classement, le Girona Futbol Club galère sportivement, ce qui n’empêche pas ses dirigeants de faire preuve d’une belle dose d’imagination pour occuper les 9 000 places de son stade. Ainsi, la campagne « Tots Som Girona » ( « Nous sommes tous pour Gérone » en VF) permet aux habitants de la cité catalane de se voir offrir des invitations pour le stade à partir de 20 euros d’achats chez les 1 200 commerçants de la ville qui participent à l’opération. Un stade plein, un coup de pub pour le club et un coup de pouce pour le commerce local, la Liga Adelante fait décidément bien plus que survivre !

Par Pablo Garcia-Fons, à Madrid

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