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Velud : «Forcément, ça choque»
Tabassé dans son garage par trois individus cagoulés au retour d'un match à Amiens le 18 mars dernier, Hubert Velud, entraîneur de Créteil, est toujours en arrêt de travail. Avant de revenir coacher l'équipe de National pour la fin de la saison, il revient sur les évènements, et évoque à demi-mots l'étrange climat qui règne au sein du club francilien.
Comment allez-vous ?
Ca va de mieux en mieux. On récupère petit à petit des petites douleurs, et surtout du choc psychologique. C’est simple : j’ai été victime d’un guet-apens, au retour du match contre Amiens. Trois individus cagoulés m’ont pris à partie dans mon garage. Donc forcément, ça choque.
Vous avez une idée de qui ça peut être ?
Je ne sais pas, je ne peux pas trop parler là-dessus. Il y a une enquête qui est en cours. Il y a des présomptions, c’est tout ce que je peux vous dire.
On a l’impression que l’affaire a un peu été étouffée au début.
Vous savez, dans les premiers instants qui ont suivi mon agression, il a fallu que je me soigne, et que je fasse les premières démarches avec la police. Tout ça a pris 48h, et dans ces moments-là, on ne pense pas à communiquer. On pense juste à régler les problèmes pratiques. Maintenant, il y a une enquête qui est en cours.
En 2005-2006, déjà à Créteil, vous aviez dû entrainer certaines séances sous la protection d’une équipe de sécurité privée.
C’est vrai, mais c’était préventif. À l’époque, il y avait des petites tensions, c’était oral plus qu’autre chose en fait. Ca ne venait pas du groupe, ça venait de l’extérieur. Mais ça n’avait strictement rien à voir, si la chose avait été grave je ne serais jamais revenu au club par la suite. Ce qui m’est arrivé, c’est un cran au-dessus.
Début 2011, Henri Camous, le directeur administratif du club, avait été attaqué dans les mêmes conditions.
C’est vrai aussi. On n’a pas retrouvé les coupables encore.
Les deux affaires sont liées ?
Je ne sais pas, je ne peux pas vous dire. C’est l’enquête qui le dira.
Et il y a quelques semaines, l’entraînement avait dû être interrompu après que des individus sont venus le perturber.
Exact. Mais ça n’arrive pas tous les jours non plus. C’est arrivé une fois en un an. Sur les 300 entraînements qu’on peut faire sur une saison, on a eu un problème. Il faut relativiser hein. Ce qui m’est arrivé n’a rien à voir avec ces petites choses habituelles.
C’est quoi le problème à Créteil, au juste ?
Je ne sais pas. Cette année, je peux vous assurer que l’ambiance est très bonne. Après, je me pose des questions : Est-ce que c’est moi qui suis visé personnellement ? Est-ce que je suis un bouc émissaire ?
Mais le problème, il vient d’où ? De l’équipe réserve ?
Non, non, je ne pense pas que ça vienne d’eux. Je ne sais pas, là-dessus honnêtement je ne sais rien. Il faut attendre.
Récemment, des supporters au stade réclamaient votre démission, vous pensez que ça peut venir d’eux ?
Non, non, pas du tout. S’il y a une chose dont je suis sûr, c’est que ça ne vient pas d’eux. C’est des jeunes, et ils réclamaient ma démission parce qu’après un match on a eu un problème de communication. Ca ne vient pas des supporters, c’est la seule certitude que j’ai.
Maintenant, vous comptez faire quoi ?
Revenir terminer la saison, déjà. Après, on va faire un point. Dans le métier d’entraîneur, il n’y a pas que ces problèmes qui rentrent en compte, au contraire. Donc on parlera en temps voulu de l’aspect sportif, même si c’est vrai que pour le moment, on n’a pas trop la tête à ça.
Propos recueillis par Lucas Duvernet-Coppola
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