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Une affaire de fou(s)

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Une affaire de fou(s)

Humiliation contre le Barça, blessure d'Higuain, suspension de Mourinho en Champion's, amendes pour les autres : le Real vient de passer par une semaine apocalyptique. Mais ce soir c'est samedi et Valence débarque à Bernabeu. Attention, virage dangereux.

« C’est une défaite facile à digérer parce qu’à aucun moment nous n’avons eu l’option de gagner. (…). Quand tu en prends cinq, tu ne pleures pas. Tu pars t’entraîner » . Ces mots de Mourinho n’ont pas consolé grand monde à Madrid. La défaite historique –la « pire » selon Florentino himself– a tellement traumatisé les Meringues que le “Mou” a claquemuré le Real dans un silence médiéval toute la semaine. Même Iker, pourtant saint et capitaine à la fois, a refusé d’aborder le sujet en public. Ramos, lui, a juste pris le temps de s’excuser de son pétage de plomb de lundi soir. Du temps d’Alcorcon, de l’élimination contre Lyon ou des défaites 2-6, le Real avait pris l’habitude de prendre les devants. Raul, Guti et Casillas se chargeaient des excuses publiques et quelques semaines plus tard, la direction avalait l’entraîneur. Cette saison, tout a changé. Le boss c’est le “Mou”. Et le “Mou”, on ne l’avale pas. On le crache.

Cette fois-ci, le silence a été imposé à l’ensemble du groupe madrilène. Seul le directeur général, Jorgue Valdano, a pu s’approcher d’un journaliste. Mais là encore, pas d’excuse. Juste un constat en nullité et c’est peut-être bien pire : « Le Barça nous a été très, très supérieur » . Marca n’a pas fait de vagues non plus et s’en est remis à un classique des périodes de déprime : le shopping. Almeida (Werder), Adebayor (City), Lukaku (Anderlecht) ou Forlan (Atletico) étaient censés faire rêver le socio. Regarder ailleurs pour ne pas souffrir est humain. Mais vouloir expliquer une défaite humiliante face à l’ennemi héréditaire, c’est un casus belli. Encore plus en novembre. Encore plus quand c’est Mourinho qui manœuvre. Du coup, on fait comme dans les bonnes familles de province. On se tait et on prie.

Car pour le “Mou”, la vie c’est simple : « Une équipe a bien joué et a gagné. L’autre a mal joué et a perdu, c’est tout » . Pas de problème, donc pas de solution. Pourtant, les Madrilènes sont coincés entre deux sentiments irréconciliables et un choix impossible. D’un côté, si la défaite n’est la faute de personne, il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre que le Barça ne soit plus le meilleur. Mais souhaiter le pire au Barça, c’est déshonorer les joies d’hier. Car après tout, ceux qui ont collé une danse au Real lundi soir sont les mêmes que ceux qui ont envoyé deux millions de Madrilènes dans les rues le 12 juillet dernier. Xavi, Iniesta, Pedro, Busquets, Villa, Piqué et Puyol ont fait de l’Espagne la meilleure sélection du monde cet été. Impossible de les haïr, ces types sont des héros. Le Real de lundi soir n’est rien d’autre que la victime de l’histoire du foot espagnol. Si l’Espagne est championne du monde, ce n’est pas pour rien. Si Ronaldo et Özil ne le sont pas, ce n’est pas pour rien non plus.

Le fou de Valence

Du coup, vendredi matin, en conférence de presse, le “Mou” ne trouve pas mieux que de fracasser les fantômes merengues à grands coups de pragmatisme pour faire le ménage. Il a beau s’agir de la pire défaite de sa carrière, d’une humiliation chez son pire ennemi et d’un effondrement tactique collectif, lui est déjà passé à autre chose : « Pour moi, le clasico est terminé depuis longtemps. Je suis un entraineur pragmatique et le match de Barcelone n’est pas le plus important de la saison. Pour l’instant, le match le plus important de la saison, c’était celui contre Murcie (1/16ème de Coupe du Roi, ndlr) et le prochain, contre Levante (1/8ème de Coupe du Roi) » . Mais quand un journaliste veut lui parler pragmatisme et choix tactiques (Özil au lieu de Lass), bref football, “Mou” ressemble à un ex-sélectionneur français : « C’est une bonne question. Mais je ne peux pas y répondre » . C’était donc ça la méthode Mourinho ? Super.

Ce soir, le Real reçoit le cinquième de la Liga dans une drôle d’ambiance. Higuain bloqué du dos (pour au moins deux mois), Canalés blessé pour au moins trois semaines, Ramos et Carvalho suspendus, le Madrid de ce soir aura une allure très différente de celui qui s’est ridiculisé au Camp Nou. Mais ici c’est Madrid et Valence a beau débarquer le couteau entre les dents, le meilleur antidépresseur aux défaites honteuses, ce sont les victoires écrasantes. A deux points derrière le Barça, le Real ne peut se permettre le moindre match nul. Mais Joaquin, l’ailier de Valence, a bien senti qu’il y avait de la place. Peu importe qu’en deux saisons, Valence n’ait jamais réussi à faire mieux que deux nuls en treize déplacements chez les gros (Barça, Madrid, Séville, Villarreal, Atletico). Il y a un début à tout. « Ça ne m’étonnerait pas qu’on gagne à Bernabeu » a même glissé le fou de Valence. Dans cette affaire, un seul dit la vérité. Le fou. Comme toujours.

Thibaud Leplat, à Madrid

L’Union (plus que jamais) européenne

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