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Trinity Rodman : « Kobe et mon père voulaient que je joue au basket »

Propos recueillis par Alexandre Delfau
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Dans la cour des grands, Trinity Rodman y plante déjà ses crampons. Récupérée en deuxième position par Washington Spirit, l'attaquante de 18 ans est devenue la plus jeune joueuse draftée de l'histoire de la NWSL, le championnat américain de football féminin. Mais la fille d'un certain Dennis débarque dans le monde du sport professionnel avec un nom et un héritage que tous les fans de basket connaissent. Entretien.

Comment te sens-tu après avoir été draftée par Washington Spirit, ce qui signifie que c’est le début de ta carrière professionnelle ?Je suis vraiment très excitée, comme jamais je ne l’ai été de toute ma vie. J’ai toujours attendu ce moment. Être draftée numéro deux par une équipe que j’ai admirée, c’est juste incroyable. J’ai hâte de pouvoir commencer les entraînements et la compétition.

Tu es devenue la plus jeune joueuse draftée de l’histoire. Pourquoi avoir décidé d’être draftée si tôt ?Quand la Covid-19 est arrivée, la saison universitaire a été repoussée de plusieurs mois, et j’ai réalisé que je n’allais pas pouvoir jouer et à quel point je voulais jouer, et cela à haut niveau. J’en ai parlé à ma famille et je me suis dit que j’avais le niveau suffisant pour pouvoir m’inscrire à la draft. J’ai travaillé en conséquence pour atteindre le niveau de la ligue professionnelle.

Comment as-tu vécu ces derniers mois sans compétition ?C’était dur d’encaisser le fait que la saison soit annulée pour nous, alors que plein d’autres universités continuaient de jouer. Mais on s’était déjà beaucoup et bien entraîné avec Washington State avant que je rentre chez moi en Californie. J’ai fait en sorte de bien m’entraîner toute seule.

C’était amusant de dire à deux stars NBA : « Le soccer, c’est mieux » !

Quel a été ton parcours dans le foot jusqu’ici ?J’ai commencé le soccer à quatre ans. Mais j’ai aussi essayé tous les sports, football américain, cheerleading, volley-ball et basket-ball. Mais quand je changeais de sport, je continuais de jouer au soccer et j’ai senti que je voulais jouer au foot toute ma vie. Je me sentais dans mon élément dans ce sport et j’ai compris que je pouvais devenir meilleure dans celui-ci plutôt que les autres. Et en grandissant et en devenant meilleure, j’ai réalisé que je voulais m’y mettre sérieusement.

Kobe Bryant aurait essayé de te faire pencher pour le basket.Quand j’étais toute petite, je me suis retrouvée dans la même équipe que sa fille Natalia lors d’un tournoi. Mon père et Kobe sont venus nous voir à plusieurs matchs. Ils nous regardaient jouer au foot, mais évidemment, ils voulaient qu’on joue au basket. (Rires.) Je leur ai dit que je pouvais jouer, mais juste occasionnellement pour m’amuser. Évidemment, c’était amusant de dire à deux stars NBA : « Le soccer, c’est mieux » !

Le fait d’être la fille d’une légende de la NBA implique-t-il de la pression pour ta carrière personnelle ?Je ne peux pas dire que je ressens de la pression, car nous ne faisons pas le même sport, mais évidemment, il a été exceptionnel en tant que basketteur, alors les gens se demandent si sa fille le sera aussi dans son sport. Mais je suis excitée de montrer que je peux jouer au plus haut niveau, être Trinity Rodman et prouver que je peux être encore meilleure que ce que les gens attendent.

Mon père était un joueur tellement différent des autres basketteurs, il était fou sur et en dehors du terrain. Je pense que j’ai un peu sa folie, j’apporte ma personnalité, mon humour, et je donne tout pour l’équipe.

Est-ce que ça t’a déjà agacée d’être considérée comme « la fille de » ?Je ne peux pas dire que ça m’a agacée, car ça reste mon père. Évidemment, certaines personnes me voient juste comme la fille de Dennis Rodman, car ça a été un athlète exceptionnel avec beaucoup de réussite dans sa carrière. Mais ça n’a pas d’importance, j’ai hâte de pouvoir prouver que je peux exceller en soccer.

Quel regard portes-tu sur la carrière de ton père ?Ça a été un athlète incroyable, avec énormément de succès. Il était un joueur tellement différent des autres basketteurs, il était fou sur et en dehors du terrain. Je pense que j’ai un peu sa folie sur le terrain, j’apporte ma personnalité, mon humour, et je donne tout pour l’équipe. Les gens ont pu voir qu’il n’était pas simplement un joueur de basket, il a aussi créé sa personnalité en dehors des parquets.

Quels sont les objectifs de ta carrière ?Tout d’abord, je veux être meilleure chaque jour et réussir à m’adapter à mon équipe et à toutes les joueuses avec qui je vais évoluer. Je vais jouer avec des joueuses qui ont quinze ans de plus que moi et je veux apprendre d’elles et en tirer le meilleur pour m’améliorer. Évidemment, j’ai des plus gros objectifs et comme toute footballeuse, je veux jouer les plus grandes compétitions et surtout les Jeux olympiques.

Tu as joué de nombreux matchs dans les catégories jeunes avec les États-Unis, avec qui tu as même remporté le dernier championnat CONCACAF U20. Qu’est-ce que ça t’a apporté ?Ça m’a appris des choses extrêmement importantes, j’ai mesuré ce qu’il fallait faire pour jouer au niveau supérieur, en jouant contre des équipes nationales avec un style de jeu différent à chaque fois. Ça a eu une importance capitale dans mon développement, ça m’a aidée à devenir une autre joueuse et voir le soccer d’une manière totalement différente de celle dont je le voyais avant.

Est-ce que la France est un pays qui pourrait t’attirer à l’avenir ?J’ai déjà réfléchi à l’idée d’aller jouer à l’étranger dans le futur, mais les États-Unis restent mon pays, ma maison, et je veux rester ici pour l’instant. C’est vrai que récemment, plusieurs joueuses américaines ont rejoint le championnat de France, et je trouve ça génial d’être capable de prendre une grande décision comme celle-ci. Qui sait, je prendrai peut-être la même décision à l’avenir, mais pour l’instant, je suis heureuse ici.

Est-ce que tu penses avoir un rôle à jouer pour les jeunes footballeuses ?Oui, bien sûr. Être la plus jeune joueuse du championnat va probablement ouvrir l’esprit de jeunes filles qui jouent au foot, et ça va peut-être leur donner envie d’y croire. C’est une bonne chose, car certains diront que je suis trop jeune, mais si tu as la chance de te développer et d’être une meilleure joueuse tôt, pourquoi ne pas le faire ? Les jeunes vont peut-être prendre conscience qu’on peut s’améliorer très jeune et dès chaque match et chaque entraînement.

Mes idoles sont Neymar et Tobin Heath.

Qui sont tes idoles ?Chez les hommes, c’est depuis longtemps Neymar. C’est un joueur incroyable, il est si rapide et est toujours en train d’innover, de trouver de nouvelles possibilités dans le jeu. Il sait tout faire et il marque beaucoup de buts. Chez les femmes, je dirais Tobin Heath. Elle apporte quelque chose que peu de joueuses ont, notamment sa technique et ses mouvements. Elle est capable de récupérer le ballon et éliminer trois défenseuses d’un coup. C’est essentiel d’avoir ce genre de joueuse dans une équipe.

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Propos recueillis par Alexandre Delfau

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