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Touchez pas au Grealish

Par Julien Duez
Touchez pas au Grealish

Une baffe par derrière et un but victorieux dans le derby de Birmingham, sacrée journée pour Jack Grealish. Habitué à être secoué sur le terrain, le numéro 10 d’Aston Villa attend toujours qu’on parle de lui avant tout pour ce qu’il est vraiment : un jeune talent du football anglais.

Il y a plusieurs manières d’inscrire un but marquant : avec un geste technique exceptionnel, le jour de son anniversaire, à la dernière seconde, ou encore être décisif dans un derby. C’est la dernière option qu’a choisie Jack Grealish ce dimanche sur les coups de 14h22, dans le Second City Derby qui opposait son Aston Villa aux rivaux de Birmingham City. Et ce but est marquant pour plusieurs raisons : déjà parce que c’est le seul de la partie, qu’il a été inscrit à l’extérieur, qu’Aston Villa repasse devant City au classement et qu’une mi-temps plus tôt, Jack Grealish se prenait une grosse mandale en pleine tronche de la part d’un supporter des Blues.

Avec sa casquette plate, son blouson, son jean et ses baskets, l’olibrius, sapé comme un Peaky Blinder de chez TK Maxx, surgit de nulle part à la neuvième minute et inflige un coup de poing dans la mâchoire de Grealish. Par derrière, prenant ainsi son « adversaire » par surprise. Immédiatement maîtrisé par un steward, il est rapidement évacué de la pelouse, empêchant ainsi les partenaires du pauvre numéro 10 de s’en prendre à lui. Comme pour repasser une couche de provocation sur son tableau, le streaker envoie des baisers à la foule, complètement incrédule face à la scène qui vient de se dérouler sous ses yeux. Pendant que l’agresseur est extradé au commissariat par les forces de l’ordre, Grealish, de son côté, lui renvoie la monnaie de sa pièce en offrant le derby de Birmingham à Aston Villa. Avec le sourire. Et un carton jaune en prime pour avoir trop célébré avec le parcage.

Un précédent trois jours plus tôt

Dans la foulée, Charlie Adam, milieu de terrain de Stoke City, réagit sur Twitter : « Pour la deuxième fois en trois jours, on a vu des joueurs attaqués par des supporters, qu’est-ce qu’il se passe ? Le football doit rapidement mettre fin à cela, sans quoi, ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un ne soit sérieusement blessé. » Adam fait référence à l’incident qui a terni la rencontre de ce vendredi entre les Hibernians et les Glasgow Rangers, lors de laquelle le capitaine glaswégien James Tavernier avait failli en venir aux mains avec un supporter des Hibs, venu l’alpaguer au bord du terrain alors qu’il s’apprêtait à effectuer une remise en touche. Comme Grealish, Tavernier est resté d’un calme olympien, mais son équipe n’est revenue de son déplacement qu’avec le point du match nul.

De son côté, Birmingham City a fait amende honorable en publiant un communiqué post-match : « Nous déplorons le comportement de l’individu qui a commis cet acte et vous assurons qu’il sera banni à vie du stade de Saint-Andrew. Le club soutiendra également toute autre sanction que cet homme pourrait subir au regard de la loi. » Jack Grealish appréciera. Mais sa journée était déjà réussie, comme il l’attestait en conférence d’après-match : « C’est le plus beau jour de ma vie. Venir ici avec le brassard de capitaine et marquer le but de la victoire, c’est de cela que les rêves sont faits. Particulièrement pour moi, en tant que fan de Villa. » Du haut de ses 23 ans, le bonhomme a prouvé qu’il avait de la ressource.

Villa ’til I die ?

Car en dehors de l’incident de ce dimanche, Grealish avait déjà l’habitude d’être bousculé sur les terrains. Avant sa blessure au tibia qui lui a coûté deux mois d’absence, le natif de Birmingham était même le joueur de Championship à subir le plus de fautes par match (4,71), la dernière en date ayant valu un carton jaune à Maikel Kieftenbeld à peine cinq minutes après le coup d’envoi du derby. De quoi renforcer son image de meneur de jeu, combatif et provocateur, à l’image des nombreuses bonnes fautes qu’il parvient à créer pour son équipe. Et d’éclipser son faible nombre de buts (trois) et d’assists (quatre) inscrits en 23 rencontres de championnat depuis le début de la saison.

Même s’il n’est pas le genre de numéro 10 décisif face aux portiers adverses, Grealish s’en sort avec l’image d’un clubman, puisqu’en dehors d’un prêt à Notts County en 2013, il n’a jamais quitté Aston Villa, son équipe et celle de sa famille, où il a signé sa première licence à six ans et dont son arrière-grand père a porté les couleurs à l’occasion de la finale de la Cup en 1905. Et ce, malgré l’intérêt insistant de Tottenham, où on l’attendait au dernier mercato estival. Au lieu de quoi, Jack Grealish a préféré parapher un contrat de cinq ans avec son club formateur. Comme une manière de faire la paix, après avoir défrayé la chronique en 2014 en ingérant du protoxyde d’azote (le fameux gaz hilarant, que les Anglais surnomment « hippy crack » ) dans une boîte de nuit de Manchester, juste après une défaite 4-0 face à Everton. Ou un an plus tard, lorsqu’il apparaît passablement ivre dans la rue lors d’une virée estivale à Tenerife. Le football anglais croit alors avoir trouvé son nouvel enfant terrible.

D’autres, plus mesurés, verront seulement les conneries d’un môme à peine âgé de vingt ans et qui a dû gérer la bataille que se livraient l’Irlande et l’Angleterre pour l’attirer dans les rangs de leur équipe nationale respective. Comme Declan Rice, Grealish a commencé sa carrière internationale sous le maillot vert, avant d’être convaincu par un certain Gareth Southgate de prendre le virage de la Rose lorsqu’il joue encore en catégorie U21. Depuis, aucune apparition en équipe première, mais à « seulement » 23 ans, le gamin des Midlands a encore un long chemin devant lui. Même si celui-ci est particulièrement tortueux.

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Par Julien Duez

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