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Comme Julian Alaphilippe, j’ai célébré trop vite
S’il a célébré dimanche une victoire imaginaire sur la 15e étape du Tour de France alors qu’il sprintait en réalité pour la 3e place, Julian Alaphilippe n’est pas le seul sportif à avoir exulté trop tôt pour rien. Que ce soit pour un but, une qualification ou une promotion, les footeux ont aussi leur mot à dire en matière d’ascenseur émotionnel. Florilège.

→ Sterling, de demi-dieu à pas de demies
En 2019, alors qu’ils ont perdu le quart de finale aller de Ligue des champions face aux Spurs (1-0), les Citizens connaissent leur défi avant de recevoir les Londoniens à l’Etihad Stadium. Ils doivent absolument l’emporter et, dans l’idéal, sans prendre de but. À 4-2 à une petite vingtaine de minutes du coup de sifflet final, les hommes de Pep Guardiola entrevoient finalement le dernier carré. Un espoir en partie douché par la réduction du score de Fernando Llorente. Sauf que voilà, Sergio Agüero sert Raheem Sterling, qui redonne deux buts d’avance aux siens, qui filent pour de bon vers les demi-finales dans un stade en fusion. Oui, mais non en fait. La VAR vient ramener tout ce beau monde sur terre et c’est Tottenham qui s’en va finalement défier l’Ajax en demi-finales ! Un scénario à raconter dans tous les livres (Sterling) d’histoire.
✨ Oh what a night! 🤩 Looking back at our magical trip to Manchester in the @ChampionsLeague last season... #THFC ⚪️ #COYS pic.twitter.com/WFPdBNIhQX
— Tottenham Hotspur (@SpursOfficial) August 15, 2019
→ 3 célébrations, 0 but
On ne sait pas où il joue, qui il est, ni même son âge. Tout ce qu’on sait, c’est que s’il avait mis un peu plus de gouache dans sa frappe, ou s’il avait bu plus d’Actimel pour renforcer son calcium, ce jeune attaquant n’aurait pas été la risée d’internet. Trois célébrations dans le vide, qu’il ne pourra même pas reproduire la prochaine fois, l’effet de surprise étant passé.
→ Reboucher le prosecco
Bras dessus, bras dessous, les Italiens savourent. Devant grâce à un but de Marco Delvecchio, ils ne sont plus à quelques secondes du toit de l’Europe en finale de l’Euro 2000. 13 pour être très exact. Face aux champions du monde français, les joueurs de Dino Zoff sont tous proches du graal et il faudrait un sacré coup du sort pour qu’ils ne l’obtiennent pas. Ces derniers en sont bien conscients et commencent gentiment leurs célébrations depuis le banc de touche. Si Delvecchio lui-même, pour So Foot, ne se souvenait pas de célébrations anticipées sur le banc transalpin, Bixente Lizarazu auprès de L’Équipe s’est souvenu de chambrages italiens, alors que Thierry Henry s’est chargé de narguer ces derniers, aussitôt la prolongation assurée. La suite, ce sont Sylvain Wiltord et David Trezeguet qui se chargent de l’écrire pour l’histoire, et d’apporter un deuxième Euro aux Bleus.
Henry dans toute sa splendeur pic.twitter.com/5K54R1YdCI
— A. (@CarterChnine) March 19, 2021
→ Un péno, ça peut se jouer en deux temps
Il n’est pas le premier, pas le dernier, mais Gabriel Gasparotto a intégré en janvier dernier la longue liste des gardiens s’étant troués sur penalty. Ou plutôt, après un penalty. Face à l’Atlético Paranaense, le gardien a d’abord sorti une bien jolie parade, avant de logiquement célébrer sa prouesse face aux tribunes. Le problème ? En se désintéressant du ballon, le portier n’a pas vu qu’après avoir rebondi sur la barre, le ballon n’était pas reparti bien loin, et c’est Lucas Di Yorio qui s’est chargé de convertir l’offrande, en poussant le ballon au fond des filets du but vide…
Di Yorio completa no rebote e coloca as mãos no ouvido. Torcida do Athletico vaiou no momento da sua entrada em campo. pic.twitter.com/dRo1rhM0r4
— Vincenzo Dalicani (@Vincenzo_dali) January 11, 2025
→ Le rugissement prématuré des Lyonnais
Alors que Lyon et Manchester se sont quittés dos à dos (2-2) lors de la manche aller des quarts de finale de Ligue Europa, les deux équipes se retrouvent pour en découdre à Old Trafford une semaine plus tard. Malgré l’expulsion de Corentin Tolisso en fin de rencontre, le score est à nouveau de deux buts partout et l’on voit mal les visiteurs réaliser l’exploit à un de moins en prolongation. Pourtant, c’est bien Ryan Cherki qui donne l’avantage aux Gones, rapidement suivi par Alexandre Lacazette sur péno. Un but célébré comme une délivrance par tous les Lyonnais qui laissent éclater leur joie. La suite ? Trois buts mancuniens et une élimination au goût de crève-cœur (5-4). Dur de s’en remettre. KO debout comme ses joueurs, Paulo Fonseca regrettera amèrement la célébration du quatrième but, évoquant un manque « d’équilibre émotionnel ». Il aurait pu parler de manque d’équilibre tout court qu’on ne l’aurait pas repris.
L'OL MÈNE 4-2 À OLD TRAFFORD !!! 🤩🤩#MUFCOL | #UEL pic.twitter.com/StgpGFUDcu
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) April 17, 2025
→ Le karma de Kurzawa
Barrage retour de qualification pour l’Euro Espoirs 2015, octobre 2014. La France a enlevé la première manche 2-0 face à la Suède et se doit d’assumer son avantage au stade Örjans Vall de Halmstad. Malheureusement, les Bleuets sont menés 3-0 en fin de match et voient le précipice se rapprocher de très près. C’est alors que Layvin Kurzawa a la bonne idée de marquer pour réduire le score, puis la mauvaise de chambrer tous les Suédois qu’il croise sur son chemin, d’un salut aux airs d’au revoir. Sauf que voilà, la Suède en plante un quatrième presque dans la foulée et Kurzawa se mange un sacré retour de karma, alors que ses adversaires – et John Guidetti en premier lieu – ne manquent pas de se foutre de lui toute la soirée en reprenant sa célébration. Qualification des Scandinaves et c’est la France qui dit au revoir à l’Euro, ainsi qu’aux JO de Rio. Un petit chambrage un brin prématuré, qui poursuivra longtemps le latéral.
→ Thauvin : souriez, c’est pas signé
Élu meilleur espoir de Ligue 1 après une deuxième partie de saison tonitruante avec Bastia, Florian Thauvin doit débarquer au LOSC à l’été 2015. En effet, la nouvelle pépite du championnat a signé avec les Lillois depuis le mercato hivernal et ressemble à la très bonne pioche pour les Nordistes, qui se frottent les mains à mesure que les semaines avancent, s’imaginant avoir trouvé leur nouvel Eden Hazard. Problème, ces 6 mois ont attiré les prétendants, et notamment l’OM, qui finit par mettre le grapin sur le joueur à coups de quelques millions et d’un salaire revu à la hausse. Lille s’en mord les doigts, Marseille jubile, alors que Thauvin traînera longtemps cette histoire. Ne jamais célébrer une signature tant qu’un joueur n’a pas porté son nouveau maillot.
→ Hambourg en Bundesliga… 2 !
Relégué pour la première fois depuis la création de la Bundesliga à l’issue de la saison 2017-2018, le Hambourg SV retrouvera finalement la première division l’an prochain après sept saisons de purgatoire. Mais il a bien cru la retrouver il y a deux ans, alors qu’il a un temps pensé obtenir une remontée directe à la fin de la saison 2022-2023. Cette année-là, Hambourg profite d’une victoire 1-0 sur la pelouse de Sandhausen pour virtuellement se positionner parmi les promus directs en Bundesliga. À ce moment-là, Heidenheim, qui le précède au classement, est mené par Ratisbonne et doit donc passer par les barrages. Moment choisi par les fans du HSV pour envahir la pelouse et fêter le retour dans l’élite. Sauf qu’en deux temps, trois mouvements, Heidenheim en colle deux, gagne son match, passe devant Hambourg, prend la tête du championnat et empoche même le titre. Stupeur pour les champions d’Europe 1983, qui glissent en troisième position et doivent donc disputer les barrages. Deux défaites contre Stuttgart plus tard, Der Dino voit ses rêves de montée s’envoler et repart pour deux nouvelles saisons dans l’antichambre du foot allemand. Scheiße !
Hamburg fans on the pitch after Heidenheim scored 90+3’ and 90+9’ to beat them to automatic promotion https://t.co/28L4Y5bufv pic.twitter.com/whPQadYWtM
— . (@TheMengisKhan) May 28, 2023
Par Julien Faure