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Top 10 : les numéros 10 brésiliens moisis

par Mathieu Faure
6 minutes
Top 10 : les numéros 10 brésiliens moisis

Le Brésil, c'est avant tout le pays des beaux footballeurs. Celui du fameux numéro 10. Les Pelé, Zico, Ronaldinho, Rivaldo, Rivelino et autres joyaux du pays. Sauf que derrière, le pays a du se coltiner des quiches. Des types ayant squatté le numéro 10 en équipe nationale sans que personne ne s'en souvienne.

1 – Diego

Avec son pote Robinho, ils ont enflammé le Santos de Pelé il y a près de dix ans. On ne parlait que d’eux. Du black et du blanc. Du dribbleur et du métronome. Arrivé en Europe à 19 ans (Porto), le numéro 10 s’est depuis perdu. A Brême, il a repris du poil de la bête (jurisprudence Micoud) mais à côté, rien du tout. Que ce soit à la Juventus, à Madrid ou à Wolfsburg, le milieu de terrain n’a jamais réussi à confirmer tout son potentiel Hasard ou pas, il en va de même pour son pote Robinho. Dès lors, impossible de le voir briller en équipe nationale avec le numéro 10 sur les épaules malgré une trentaine de sélections. Le costume était trop grand. Beaucoup trop grand

2 – Edu Marangon

Le milieu de terrain formé au Portuguesa aura mis le temps avant de franchir l’Atlantique. Il a 25 ans lorsqu’il débarque au Torino avant de prendre la direction du FC Porto. Deux flops monumentaux. Pourtant, Edu Marangon est international brésilien depuis peu. C’est une valeur refuge au pays puisqu’il est le numéro 10 du Brésil lors de la Copa America 1987. Là, il partage la gonfle avec Valdo, Romario, Raï, Careca, Dunga et Müller. Tout sauf des manches. Mais Edu Marangon s’égare et son corps le lâche trop souvent. Il trainera ensuite son spleen dans tous les clubs du Brésil (Flamengo, Palmeiras, Santos) avant de rejoindre le Japon. Un parcours classique pour une carrière quelconque.

3 – Robert

Encore une escroquerie de Santos. On est en 2001 et Robert da Silva Almeida vient de souffler ses trente bougies avec la liquette du club brésilien sur les épaules. Sur son CV, une chiée de clubs (Guarani, Atlético Mineiro, Barueri) et aucune folie. Sauf que Leao, le coach de l’époque du Brésil, décide de lui confier le numéro 10 pour la Coupe des confédérations. Auteur d’une belle saison avec Santos, le milieu de terrain est supposé amener son expérience et sa vista au sein d’un Brésil sans saveur. Oui mais non. C’est donner de la confiture à des cochons. Robert braque trois sélections et continue son tour du pays dans l’anonymat le plus total.

4 – Ederson

Entre Ederson et le maillot jaune, il y a deux choses à retenir. La première, c’est un merveilleux titre de champion du monde des U17 en 2003. La seconde, c’est sa seule sélection chez les grands. Elle aura duré trois minutes. Le temps de gravement se blesser. Entre les deux, le numéro 10 de poche aura fait illusion dans le championnat de France, notamment à Nice où il régale le Ray pendant trois saisons avant d’exploser en vol à Lyon. Trop fragile, trop classique, trop banal. Son récent transfert vers la Lazio n’a rien changé. A 27 ans, le Brésilien ne fait plus rêver personne.

Vidéo

5 – Giuliano

Le parcours classique d’un jeune numéro 10 brésilien bourré de talents. Monstrueux dans toutes les sélections de jeunes, Giuliano est de toutes les aventures avec les U17 et U20. Notamment en 2009 ou il emmène les jeunes Brésiliens en finale du mondial des U20. Il est d’ailleurs élu troisième meilleur joueur du tournoi. On se régale de ce milieu de terrain. C’est un jouer caresse. Il joue le buste haut. Il est beau. Sauf qu’il fait n’importe quoi une fois ses deux premières sélections chez les A validées. Alors qu’il s’impose comme le patron de l’Internacional, Giuliano décide de rejoindre l’Europe et un club en bois : FC Dnipropetrovsk. Depuis, tout le monde l’a perdu de vue. Triste.

6 – Bismarck

Oui, le mec a décidé de s’affubler du blase de l’ancien homme politique prussien. Sauf que l’ancien milieu de terrain de Vasco de Gama n’aura pas autant marqué ses contemporains. Comme souvent avec les milieux de terrain de poche sud-américains, le mec est bouillant très tôt. Avec les U20, il valide deux podiums. Avec les grands, il s’envole pour le Mondial italien de 1990 avec une solide réputation. Dommage pour lui, il ne rentrera pas une seule fois en jeu alors qu’il avait passé son année 1989 sur le pré (11 sélections avant la Coupe du Monde). Sentant le vent tourner, Bismarck prend un billet direct pour le Japon où il devient une star avec les Verdy Kawasaki et les Kashima Antlers (trois fois dans le meilleur onze de l’année du championnat). Il a définitivement renoncé au Brésil. Sa participation au remake du film « Jesus » avec Jorginho et Taffarel n’effacera pas l’essentiel. Bismarck n’avait pas le niveau pour driver l’équipe du Brésil.

7 – Palhinha

20. C’est le nombre de clubs squatté par Palhinha (Jorge Ferreira da Silva pour les puristes) durant sa carrière. Un parcours à la « fourchettes et sac à dos » qui montre que le milieu de terrain n’aimait pas l’immobilisme. Comme sur le pré où, très tôt, il fait étalage de son élégance avec le maillot de Sao Paulo (deux Copa Libertadores de suite, mine de rien). C’est ce qui lui vaut une convocation pour la Copa America 1993. Il y hérite du numéro 10 avec comme objectif de remporter le tournoi. Sauf que la compétition est un fiasco et Palhinha n’impressionne pas. Au contraire. Il a du mal à hisser son niveau de jeu. Tout ce qu’il fait est prévisible. Sa dernière sélection (1993) correspond à la fin de sa période dorée à Sao Paulo. Saloperie de cycle.

8 – Tita

Un surnom qui fait faussement penser à du pain libanais et une Copa America au compteur. A priori, Tita était fait pour régaler les gourmands. Enorme au Flamengo avant de s’envoler vers des taules obscures en Europe (Leverkusen, Pescara), le numéro 10 débarque dans l’équipe du Brésil au mauvais moment. Après les superbes génies des 80’s (Zico, Socrates, Falcao). Alors forcément, il essuie les plâtres et doit attendre son tour. Celui-ci ne viendra jamais en dépit de 32 sélections. Un homme de l’ombre a qui on a quand même filé le numéro 10 en 1989 lorsque le Brésil remporte sa quatrième Copa America. Beau souvenir.

9 – Silas

Encore un baroudeur du monde. Sampdoria, Sporting CP, Cesena, Kyoto, entre autres. C’est d’ailleurs durant son tour du monde qu’il s’invite régulièrement en équipe du Brésil (une trentaine de sélections entre 1986 et 1992). C’est vite oublié son dépucelage précoce avec le maillot jaune puisqu’il est élu ballon d’or du Mondial des U20 en 1985. A cette époque, le meneur de jeu a tout : sens de la passe, vitesse, technique et efficacité. Avec le temps, il va se reposer sur ses lauriers et mettre du temps à confirmer son supposé potentiel. Il n’arrivera jamais à tutoyer les A. Trop tendre. Malgré tout, il participe à deux Coupes du monde (1986, 1990). Respect.


10 – Ricardinho

Les supporters Bordelais doivent s’en souvenir. C’était en 1997 et l’homme à la gueule cassée façon Carlos Tevez débarque en Gironde à seulement 21 ans et un statut d’international. Il ne restera qu’un an. Pas assez pour se faire aimer. Suffisant pour ne plus revenir en France. A la place, il s’embarque dans un sacré périple (Corinthians, Santos, Besiktas, Qatar) et continue d’emmagasiner les sélections avec le Brésil. Il joue même quatre matches durant le Mondial 2002. Ce qui fait de lui un « champion du monde ». Fou. Parce qu’au final, Ricardinho n’avait rien d’exceptionnel. C’est Vampeta, la danse de salon en moins.

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par Mathieu Faure

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