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Top 10 : les meilleurs 0-0 de 2018
Depuis le mois de juillet, la Ligue 2 en a déjà croisé 24. Sur toute l’année 2018, 27 se sont invités sur les plateaux de Ligue 1. Autre chose ? Oui, la France a offert au monde le seul 0-0 du dernier Mondial. Best-of.
Danemark-France 0-0 – 26 juin 2018, 16h
Les Bleus, ces briseurs de rêve. Alors qu’une série de trente-sept matchs sans 0-0 s’étirait depuis le début du Mondial russe, l’équipe de France est venue tout foutre en l’air lors de son troisième match de poules, en accrochant le Danemark par le col. Peut-on lui en vouloir ? Pas vraiment, Didier Deschamps ayant exigé la première place du groupe à ses hommes – ce qu’ils ont arraché – et le sélectionneur tricolore ayant fait du 0-0 lors du troisième match de poules sa spécialité (0-0 contre l’Équateur en 2014, 0-0 contre la Suisse en 2016…). On retiendra malgré tout deux choses : une séquence de conservation de balle d’une minute et quarante secondes dès le coup d’envoi (!) et les sifflets du stade Loujniki de Moscou. Didier, une réaction ? « Il n’y avait pas de risque outre mesure à prendre non plus hein… » Champion du monde, allez.
Lille-Strasbourg 0-0 – 09 novembre 2018, 20h45
Bras écartés, Christophe Galtier tire la tronche : « Bon, Thierry Laurey a réussi son coup. » En déplacement à Lille le 9 novembre dernier, Strasbourg ne cherche pas à comprendre : son coach pose un 5-4-1 sur la table, le Racing laisse la possession au LOSC (76%), ne s’aventure qu’à une ou deux reprises dans la surface de Mike Maignan, et voilà. Pour le reste, il y a Matz Sels. Après la rencontre, Pablo Martinez résume d’ailleurs pas mal l’idée : « On sait que ce n’était pas très beau à voir, mais c’est efficace. On va se réjouir de ça ! On a été un peu frustrés par la manière de défendre de Toulouse la semaine dernière, on a fait pire et c’est très bien. » Clinique.
Les Herbiers-Lens 0-0 – 27 février 2018, 21h
« Personne ne parlait dans le vestiaire, ce n’était pas la peine d’en rajouter… » Ce soir de février, Gervais Martel a la tête en vrac : à la ramasse en championnat, son RC Lens vient de se faire dompter en quarts de finale de la Coupe de France par… Les Herbiers, futurs finalistes contre le PSG (0-2). La manière ? Un bon vieux 0-0 pour commencer devant près de 22 000 personnes, une organisation locale construite pour laisser le moins d’espaces possibles à l’adversaire et Stéphane Masala, le coach des Herbiers, qui dicte le résumé : « La première mi-temps est bonne parce que sur nos attaques, on leur faisait mal. La deuxième, on a commencé à reculer. La prolongation, ça a été une souffrance. » Puis, une victoire aux tirs au but et un historique au tapis.
Stade Pontivyen-GSI Pontivy 0-0 – 1er septembre 2018, 18h
Un derby, un vrai, et des retrouvailles en championnat attendues depuis 1992. Voilà le tableau du fameux « match à ne pas perdre » . Lorsqu’on vient de Pontivy, il faut choisir son camp : le Stade ou la Garde Saint-Ivy. Et les deux se sont expliqués le 1er septembre dernier, au stade du faubourg de Verdun, devant 2200 personnes. Résultat ? 0-0. Quoi ? Oui, 0-0, dont une seule véritable occasion pour la GSI. Suffisant pour donner le premier point à chaque équipe dans l’enfer du National 3. Pour le spectacle, tant pis.
Niort-Nancy 0-0 – 12 janvier 2018, 20h
Lui, c’est le terrible « match stérile » doublé d’une couche de « match de reprise » . « Et ça s’est vu » , glisse après ce Niort-Nancy de janvier Denis Renaud, l’entraîneur des Chamois prolongé sur le banc niortais jusqu’en 2020 avant la rencontre. Résultat ? Peu de spectacle, peu d’occasions, beaucoup de froid : deux mois plus tard, Renaud est viré au milieu d’un jeu de pouvoirs internes aux Chamois, et Nancy se sauve de justesse. Et si tout avait commencé ici, à René-Gaillard ?
Troyes-Dijon 0-0 – 20 février 2018, 18h30
Un date entre malades pour un dialogue de sourds. Sur le papier, ce Troyes-Dijon, match décalé de la 24e journée de Ligue 1, n’excite personne. Et pour cause : le DFCO est au coup d’envoi la pire équipe à l’extérieur du moment (alors qu’il plaît énormément via son approche à domicile), et l’ESTAC se bat contre ses éternels démons. Bingo, la bagarre se termine par un 0-0 qui n’arrange personne, sans énormément d’occasions à l’exception d’un retour XXL de Christophe Hérelle avant de rentrer aux vestiaires à la pause…. La Ligue 1 des matchs décalés, pas la plus endiablée.
Bordeaux-Caen 0-0 – 11 novembre 2018, 15h
Est-ce le fameux match où « ça ne veut pas rentrer » ? Non, plutôt celui où « ça ne peut pas rentrer » . Des maladresses, des cafouillages, des erreurs techniques, des frappes dévissées : le Bordeaux-Caen du 11 novembre dernier a été un régal, un modèle du genre, marqué par un grand nombre d’avertissements (sept). Le genre de 0-0 à montrer dans toutes les écoles de 0-0 et à se repasser tous les dimanches à 15h. C’est quand même autre chose que de voir le Sergent Cordell Walker se battre aux côtés de James Trivette, non ?
Allemagne-France 0-0 – 6 septembre 2018, 20h45
De la pluie, un gardien (Areola) en feu pour son dépucelage, Rüdiger qui vient planter ses crampons dans le cou de Benjamin Pavard : quoi, un 0-0 remplacé par un film d’action ? Non, ne déconnons pas. En Allemagne, la rentrée des Bleus champions du monde aura été mitigée, faite de fatigue, de lenteur, et aurait pu mal se finir sans la maladresse de certains soldats allemands (Reus, Hummels, Müller, Ginter). Peu importe, Deschamps l’assure : « C’est un bon résultat. » Ça l’était, en tout cas, à l’époque.
AC Ajaccio-Paris FC 0-0 – 14 septembre 2018, 20h
Hop, lui, c’est le « bon point de pris » après un match « sans folie, ni enthousiasme » . Ce qu’il faut retenir de cet ACA-PFC, c’est surtout la manière avec laquelle le jeune Silas Wamangituka a décidé de célébrer la signature du premier contrat professionnel de sa carrière. Soit avec deux jaunes reçus en vingt minutes, synonymes d’un rouge pas forcément le bienvenu au cours d’une rencontre sans vie. Ah, sacré Silas.
Marseille-Reims 0-0 – 2 décembre 2018, 17h
Rudi Garcia est pourtant sûr de lui : trois jours après une branlée reçue à Francfort (4-0), le coach de l’OM s’avance face à Reims avec la conviction « qu’en Ligue 1, on est plutôt bien, on sait gagner des matchs comme la saison dernière » . Perdu. Sans rythme, avec des sifflets, sans intention, avec des embrouilles, l’OM se pète les dents contre le mur rémois et laisse Steve Mandanda sauver (un peu) les apparences sur les offensives du promu. Garcia, toujours : « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je ne sais pas.(…)Il faut rendre mérite à Reims qui défend vraiment très bien. » Oui d’accord, mais sûrement d’autant plus face à une équipe qui attaque vraiment très mal.
Par Maxime Brigand