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Top 10 : coups de coude

Par Quentin Coldefy et Théo Denmat
8 minutes
Top 10 : coups de coude

Longtemps renié, souvent puni, le coup de coude a retrouvé cette semaine quelques-unes de ses lettres de noblesse, pour autant qu'il serve de réceptacle à mucus. Florilège des plus beaux moments où Humérus, Radius et Ulna ont formé une meilleure triplette que la BBC.

CR7 sur Morteza Pouraliganji – Iran-Portugal, CDM 2018

Noir sur blanc, sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé : « Il est recommandé de se couvrir la bouche avec un mouchoir, un tissu (écharpe, manche…) ou le pli du coude quand on tousse ou éternue. » Bien. Mais la règle tient-elle pour tout le monde ? À en croire Carlos Queiroz, sélectionneur de l’Iran, ce soir du 25 juin 2018, pas vraiment. Car si le nul des siens contre le Portugal (1-1) lors du dernier match de la poule B du Mondial 2018 respire la bonne opération, il élimine pourtant la Team Melli sur fond de polémique : un bon vieux coup d’humérus de CR7 sur Morteza Pouraliganji à la 83e, sanctionné par un jaune. Queiroz sort la sulfateuse : « Un coup de coude, c’est carton rouge dans les règles. Dans les règles, il n’est pas précisé si c’est Messi ou Ronaldo… Je préfère ne pas trop parler parce que c’est sur mon pays et sur un joueur. Je sais qu’il y aura une guerre contre moi.(…)J’ai l’habitude d’être un homme contre une nation, et une nation contre un homme depuis l’Afrique du Sud. Je n’ai pas de problème avec cela. » Depuis, il a saisi la FIFA pour salaires impayés avec l’Iran. Un homme contre deux nations, donc.


Ramos sur Loris Karius – Real-Liverpool, mai 2018

Jouer des coudes, Sergio Ramos sait faire. Être décisif sur coup de pied arrêté en finale de Ligue des champions aussi. On joue la 49e minute de la finale de l’édition 2018 au Stade olympique de Kiev quand le défenseur espagnol décide de combiner ses spéciales. Sur une action anodine, il coupe au premier poteau et étend délicatement son bras droit au moment de croiser Loris Karius. Bim ! Touché à la tempe, le portier des Reds s’effondre. Pas le plus impressionnant, mais diablement efficace quand on connaît la suite : deux buts gags offerts par Karius et une victoire 3-1 de Madrid. Quelques jours après la finale, des examens passés par le gardien révéleront qu’il a été victime d’une commotion cérébrale. Mais aucune sanction pour Ramos pendant ou après la rencontre. C’est ça, avoir les coudées franches.


David Luiz sur Higuaín – Entraînement de Chelsea, mai 2019

Parce qu’on peut aussi s’en coller entre coéquipiers, surtout entre Brésilien et Argentin, surtout à la veille d’une finale de Ligue Europa 2019 face à Arsenal, surtout dans un duel à l’épaule. À vrai dire, on en a fait des caisses à la suite du lancer de casquette de Maurizio Sarri, alors que le bonhomme était agacé parce qu’il voulait « faire des coups francs, des coups de pied arrêtés et il ne pouvait pas car il y avait toutes les télévisions dans les tribunes. » Dans ce genre de cas, il est important de régler l’affaire comme on dit bonne nuit à son enfant : avec un gros câlin.

Vidéo

Leonardo sur Tab Ramos – Brésil-USA, juillet 1994

Un huitième de finale de Coupe du monde joué face aux hôtes, mais, même en tant qu’invité, pas question de faire preuve de politesse pour Leonardo à cette 43e minute de jeu. Il faut dire que Tab Ramos a d’abord eu le culot de tenter un petit pont sur le latéral brésilien avant de s’agripper à son maillot. Pensant sans doute que son adversaire cherchait de quoi se moucher et conscient des règles d’hygiène élémentaire, Leonardo lui offre son coude, qui finit malencontreusement sur la tempe de l’Américain. Ce dernier s’effondre avant que Joël Quiniou, qui était proche de l’action, ne se précipite pour sortir le rouge direct. Solidaire face à cette dure sanction, mais surtout blessé, Ramos rejoint son adversaire du jour aux vestiaires dès la mi-temps. Le Brésil s’imposera malgré tout 1-0 avant de filer vers une quatrième étoile, sans Leonardo suspendu quatre matchs. Quant à Ramos, il se verra diagnostiquer une fracture du crâne et sera hospitalisé plus de trois mois. La prochaine fois, il prendra des Kleenex.


Brandão sur Cabaye, PSG-Sainté, mars 2014

C’est ce que l’on appelle une leçon, comme on prendrait conseil auprès de Teheiura pour savoir cuisiner du manioc sur l’île des Johor : si la plus grande plume de l’histoire récente des coups de coude est Brandão, alors son Pulitzer serait ce PSG-Saint-Étienne du 16 mars 2014. Un récit en deux temps, d’abord sur Thiago Motta – six mois avant de lui coller un coup de crâne sur le pif – puis sur Yohan Cabaye, façon pantin désarticulé, sorte de Gulliver à la coupe afro régnant sur un monde de Lilliputiens. Réaction du milieu parisien : « C’est le foot qui veut ça. Ce sont de gros matchs. On est habitués. Je ne lui en veux pas. Je prendrai d’autres coups, j’en remettrai et la vie continuera. » D’où l’importance de se les serrer, les coudes.


Mitroglou sur Pantelís Hatzidiákos – PSV-AZ Alkmaar, octobre 2019

Petit point pour les largués : Patrick Mouratoglou et Kostas Mitroglou n’ont rien d’autre en commun que le port de la barbe et un amour exacerbé pour Yannick Noah. Gentiment prêté par l’Olympique de Marseille à Galatasaray puis au PSV Eindhoven, le Grec n’avait d’ailleurs pas pu s’empêcher de refaire la tronche de Pantelís Hatzidiákos, défenseur de l’AZ Alkmaar, en octobre dernier, pour une interprétation contemporaine des dents du bonheur. Un coup de coude « involontaire » et voilà son compatriote délesté de deux incisives, délicatement conservées dans un sac congélation plastique par un staff médical aux airs de Petite Souris. Score final 4-0, et Vanessa Paradis est repartie ravie.


Alex Song sur Mario Mandžukić – Cameroun-Croatie, juin 2014

Un coup de Song. Mené 1 à 0 par la Croatie et sûrement frustré de voir se rapprocher une élimination dès la deuxième rencontre du groupe A du mondial 2014, Alex Song dégoupille quand il voit Mario Mandžukić bloquer sa course. Le Camerounais n’en oublie pas la touche artistique pour soigner sa sortie : un coup de coude vertical en plein milieu du dos du Croate qui s’écroule. Carton rouge synonyme d’adieu à la compétition après seulement un match et 40 minutes de jeu, mèche courte. Réduits à dix, ses coéquipiers s’inclinent 4-0 avant de quitter le Brésil sans le moindre point. Song, quant à lui, sera suspendu trois matchs par la FIFA. Juste le temps de s’excuser : « Je suis très triste, j’ai le sentiment d’avoir laissé tomber mon pays et de m’être laissé emporter. C’était un geste vraiment stupide et je suis sincèrement désolé. Si je pouvais faire n’importe quoi pour revenir en arrière, je le ferais. Je vous demande pardon. »


Carlos Andrés Sánchez sur Gago – River-Boca, mai 2015

Encore un huitième de finale et une affaire de rhume. Pour cette manche aller de Copa Libertadores 2015, River Plate reçoit Boca en ce mois de mai. Qui dit mai dit printemps et l’insupportable rhume des foins qui va avec. Comme beaucoup d’entre nous, Carlos Andrés Sánchez en est aussi victime. Alors que c’est la 83e minute et qu’il vient d’ouvrir le score, Sánchez se replie sur un dégagement de Boca. Pris par le pollen et sentant qu’il va éternuer, l’Uruguayen a le bon réflexe de sortir le coude. Manque de chance, Fernando Gago se trouve pile au mauvais endroit au mauvais moment et se prend l’articulation dans la nuque alors que l’arbitre tourne le dos. Conscient du geste involontaire, l’homme en jaune se montre pédagogue et ne sort qu’un carton jaune. Le milieu de River pourra terminer la rencontre et jouer le match retour qui verra son équipe s’imposer à nouveau. River file en quarts, Boca en quarantaine.


Quagliarella sur Aronica – Juventus-Napoli, mai 2012

Rage quit. Pour cette finale de Coupe d’Italie version 2012, la Juventus et le Napoli s’affrontent au Stadio Olimpico de Rome. On joue la 90e minute d’une rencontre que les Napolitains sont proches de remporter 2-0 quand Fabio Quagliarella, entré dix minutes plus tôt, se fait remarquer. Serré de très près par Aronica sur un coup de pied arrêté, l’attaquant turinois est en pleine forme et fait lui-même remarquer à son vis-à-vis que, non, il n’a pas besoin de pommade dans le dos pour rendre la défaite moins douloureuse. Dans le feu de l’action, difficile de le dire plus directement qu’avec un coude droit dans le nez. Une initiative saluée par l’arbitre qui épargne à Quagliarella les dernières minutes d’une finale perdue.


Akeem Humphrey sur Kadeem Corbin – Panama U20-Trinidad et Tobago U20, janvier 2015

« Les pouces en avant ! Les pouces en avant ! Les coudes en arrière ! Les coudes en arrière ! » Akeem Humphrey est certes footballeur, mais avant tout amateur de ces chansons qui mettent l’ambiance dans les meilleures soirées, de celles qui vous font danser maladroitement. Seulement, mélanger ses passions n’est pas toujours pertinent, Kadeem Corbin peut en témoigner. En pleine rencontre U20, Humphrey fait d’abord déguster son coude gauche au jeune Panaméen, avant de lui resservir du rab dans la foulée avec le droit. Un spectacle bien rodé, une synchronisation parfaite de ses coudes avec le visage de Corbin d’abord, puis de sa chute avec celle de son vis-à-vis. Le ralenti et les gros plans ne font que confirmer la beauté de la chorégraphie et de l’acteur. Beau gars, le Humphrey.


Bonus : Cicinho

Il y a George Best, Andreï Arshavin sur son cheval, Souleymane Diawara et ses soirées bordelaises, Sidney Govou, tant d’autres, et puis Cicinho, qui dit un jour : « J’ai vu Jésus après avoir bu 18 caïpirinhas et 14 bières. » On s’incline devant le lever de coude.

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L’Atlético Mineiro écarte River Plate et se qualifie en finale de Copa Libertadores
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