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The Micah Projet

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The Micah Projet

A chaque club son joueur emblématique. Le porte-drapeau de Chelsea s'appelle John Terry, Fabregas est l'incarnation même de la baby-class d'Arsenal, MU a bâti son palmarès sur des joueurs du cru tels Scholes ou Giggs, alors que Gerrard symbolise à lui seul le Liverpool des années 2000. Comme si appartenir au Big Four impliquait que la vedette locale soit home-made. Manchester City, qui aimerait bien s'inviter à la table des grands, a lui aussi trouvé son joueur-symbole. Micah Richards, 19 piges, la puissance du Thuram de la grande époque avec les qualités de contre-attaquant d'un Daniel Alves. Le gamin est déjà indiscutable en sélection. Gary Neville peut préparer son jubilé.

Né à Birmingham il y a 19 ans, élevé à Leeds, fan d’Arsenal depuis qu’il sait lire, Micah Richards est aujourd’hui la vedette de…Manchester City. Courtisé depuis quelques mois par les plus grosses écuries du Royaume, Richards a eu le tort de signer pour “l’autre club de Manchester” quand il avait 13 ans.

A peine pubère, il devint rapidement le poulain de tous les entraîneurs du club pour être finalement lancé dans le grand bain de la Premiership par Stuart Pearce le 22 octobre 2005 contre Arsenal, l’équipe où il aimerait poursuivre et pourquoi pas finir sa carrière.

L’ancien latéral gauche de l’équipe d’Angleterre expliquait alors « qu’ (il) n’avait jamais travaillé avec quelqu’un d’aussi fort si jeune » . Sa puissance athlétique, son jeu de tête, sa détente sèche exceptionnelle et, surtout, sa vitesse de course font de lui un défenseur complet, pour ne pas dire monstrueux. Il n’a pas fallu longtemps pour que le jeunot troque son numéro 45 de vulgaire stagiaire pro contre le 2 propre au latéral droit indéboulonnable.

Capable d’effectuer un sauvetage sur sa ligne et de se retrouver en position de centrer 10 secondes plus tard, Micah Richards est tout simplement le plus jeune défenseur à avoir été appelé en sélection nationale, à 18 ans et 144 jours, après seulement 28 matches dans l’élite. Il ne lui faudra pas longtemps pour faire ses preuves à un poste où la concurrence ne se bouscule pas. Dès ses premiers tacles en marine et blanc, les médias anglais s’emballent : « La meilleure chose qui soit arrivée à l’équipe d’Angleterre depuis Wayne Rooney » écrit le Times. Richards, qui fêtera ses vingt ans le 24 juin prochain, aurait pu être la révélation de l’Euro 2008, mais McClaren en a décidé autrement…

A défaut de pouvoir exhiber son talent dans les pâtures austro-helvètes avec la sélection aux Trois Lions en juin prochain, Richards brille avec City. A Téléfoot, on préfèrera toujours montrer les déboulés de Petrov et les buts d’Elano, mais la pierre angulaire du système d’Eriksson, c’est lui.

Grand amateur des victoires par 1 à 0, le manager suédois a décidé de replacer son bulldozer dans l’axe de la défense, afin de doter sa charnière centrale d’un stoppeur de classe mondiale. Déjà neuf clean sheets sont à mettre à l’actif des joueurs de City, et ce n’est pas un hasard. Preuve de la confiance que l’ancien sélectionneur briton accorde à son joyau, Richards se voit confier le brassard dès que le traditionnel capitaine Richard Dunne est absent. Le bon parcours des Citizens en championnat, actuellement 4èmes, doit beaucoup aux prestations de la défense mancunienne, notamment à domicile où City affiche un bilan quasi parfait. Il est arrivé une seule fois à Richards de passer à côté de son match depuis le début de saison. C’était à Stamford Bridge, et les Ciels et Blancs en ont pris six.

« Fucking Hell »

Du haut de son mètre 83, Richards dirige le back four des Ciels et Blancs avec l’assurance d’un vétéran. Il n’ignore rien des combines des vieux briscards : « Si vous taclez avec juste ce qu’il faut de vice, vous serez davantage respecté par vos adversaires » . Gamin, ses idoles s’appelaient Roy Keane et Pat Vieira, alors forcément, quand il rentre dans le tas, partenaires et adversaires sont logés à la même enseigne.

En fait, son manque d’expérience se fait surtout sentir dans sa relation avec les médias. Interviewé après son premier but en pro, Richards s’est fendu d’un bon vieux « Fucking hell » devant les caméras de télé, que le présentateur TV, un certain Gary Lineker, a mis sur le compte de la jeunesse. Quelques mois plus tard, il insulta Stuart Pearce, son entraîneur, coupable d’un mauvais coaching à ses yeux, sans remarquer que les micros et caméras de la Sky étaient braqués sur lui. Mais sa plus grosse gaffe date de décembre dernier. Richards a eu la grande idée de filmer ses exploits sexuels avec un comparse et une jeune fan à l’aide son téléphone portable et d’envoyer la vidéo à tous ses potes.

Evidemment, News of the World s’est chargé d’ébruiter l’affaire, images à l’appui. Il n’est pas sûr que Capello tolère à l’avenir de tels écarts de la part de ses vedettes. Ce serait bien dommage, vues les qualités du bonhomme.

Par Marc Hervez

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