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Sturaro, un nouveau Gattuso ?

Par Ugo Bocchi
Sturaro, un nouveau Gattuso ?

Beaucoup lui prédisaient banquette à la Juve, et ça semblait justifié au vu de la concurrence et de son manque d'expérience. Pourtant, lors du match aller face au Real, Stefano a prouvé qu'il avait tout d'un grand. Et même d'un tout petit…

« Moi ? Le nouveau Gattuso ? La comparaison est flatteuse… Moi, je crois surtout que je suis juste Sturaro. » Peu de joueurs aiment les comparaisons, mais là, il faut dire que les ressemblances sont nombreuses. Pas forcément physiques, cinq centimètres et certainement des dizaines de kilos les séparent aujourd’hui. Mais des similitudes footballistiques et stylistiques. Ils ont tout les deux cette même hargne gravée à vie sur leur visage, à la limite de la brutalité, cette même grinta, cette même faim de ballon. Des caractéristiques de « joueur à l’ancienne » . Pas toujours beau à voir, la technique à la fois propre et sommaire, l’esprit collectif, bûcheur et même sacrificiel. À côté de Pirlo, Vidal, Pogba, Pereyra, Marchisio et Padoin, on peut le dire sans aucun risque : Stefano a trouvé sa place dans les plans d’Allegri. Il est la caution défensive du milieu de terrain, l’homme de l’ombre, l’aboyeur. Le fils caché de Gattuso. En presque mieux. Ou du moins avec une marge de progression encore énorme.

Marathonien/Secouriste/Kamikaze

C’est d’ailleurs ce que l’on reprochait à Allegri avant le match face au Real. En annonçant sa compo, le coach de la Vieille Dame a suscité l’incompréhension. Pourquoi Pereyra, auteur d’une saison plus que correcte, est-il relégué sur le banc ? Pourquoi aligner un jeune de 22 ans face au tenant du titre et, qui plus est, en demi-finale de C1 ? Et si on lit entre les lignes, pourquoi jouer cette carte défensive, reculer et refuser de jouer face au Real ? Si l’avenir lui a donné raison, Max a tout de même eu besoin de se justifier. Son premier argument : « Je l’ai choisi parce que j’avais besoin de jambes au milieu de terrain et parce qu’il était en forme. » Autrement dit, il savait, comme tout le monde, que le Real allait très vite avec et sans ballon, et qu’il avait donc besoin d’un marathonien associé à la créativité et la technique de Pirlo, Vidal et Marchisio. Deuxième argument : « Pereyra est de ceux qui peuvent faire la différence en entrant en cours de match. » Une façon élégante de dire que le profil de l’Argentin ne convenait pas. Tout s’explique. Cette composition, c’était surtout un pari. Risqué mais payant au vu du résultat.

Une récompense aussi et surtout au vu du match de Sturaro. On pourrait résumer sa prestation à ce geste défensif sur James Rodríguez. Plus qu’un sauvetage, une opération à cœur ouvert sans filet de sécurité.

Mais s’arrêter à cette action kamikaze, ce serait oublier toute la masse de travail qu’il a abattue avant et après cette 41e minute. Dès la troisième minute de jeu, le jeune Italien rassurait son monde avec une grosse praline pas loin de la surface. Non, il n’était pas le moins du monde impressionné par la ribambelle de stars autour de lui. Preuve en est avec ce duel de regards qu’il a tenu, voire gagné, avec Sergio Ramos. Preuve en est aussi avec la maigre performance de l’entrejeu madrilène. Certes, il manquait des joueurs en face, mais canaliser le milieu de terrain bis de cette équipe, c’est déjà pas mal. Et tout le reste de son match fut une succession de récupérations de balles, de duels gagnés et de relances pas seulement propres, mais aussi utiles et majoritairement tournées vers l’avant. En somme, un énorme match de 64 minutes pour un gamin de 22 ans, aux trois minutes d’expérience en C1.

Victime tactique

Depuis le début d’année civile, l’invité surprise du dernier mercato hivernal en provenance du Genoa ne cesse d’impressionner malgré sa position reculée dans la hiérarchie. Il répond présent à chaque fois qu’il est sollicité. Mais malheureusement pour lui, il est souvent sacrifié par les choix tactiques d’Allegri. Pour le moment, Stefano n’est entré que neuf fois sur le terrain (six titularisations, trois remplacements). C’est peu et c’est difficile de taper dans l’œil des observateurs avec aussi peu de pratique et surtout dans ce rôle-là, dans l’ombre. D’ailleurs, ce soir, il y a des chances pour qu’il soit encore éjecté du onze bianconero. Retour de Pogba et gros enjeu obligent. Mais il y a aussi des chances pour que cette demi-finale aller contre Madrid serve son CV à l’avenir. Surtout quand on connaît le goût prononcé d’Allegri à lancer des jeunes pépites. Et qui sait ? Peut-être qu’il aura besoin ce soir d’un Gattuso pour tenir un score, un but d’avance, pendant 90 minutes.

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