Serbie-France : des Serbes au top ?
Historiquement, la Serbie a longtemps été considérée comme la «Grande alliée de la France». Mais de là à croire que les Serbes vont se laisser tauler par les Bleus, faut pas rêver. Avantage psychologique pour eux puisqu'ils sont leaders de ce groupe 7. Ceci dit, les Bleus ont une belle carte à jouer. Il y a un an, la belle victoire de la bande à Henry 2-1 au SdF avait sauvé la tête de Ray Strange, encore très découpable ce soir. Même dénouement heureux vers 23h ?
Bon, on va pas se palucher sur le Marakana. OK, ambiance de feu, l’Enfer pour les visiteurs, etc. Mais, bon, un stade, c’est comme la lumière : ça s’allume et ça s’éteint. Si Niko Anelka ou Titi Henry, buteurs à l’aller (2-1), nous refont leur numéro, les 60 000 supporters devraient la mettre un peu en sourdine. Surtout que pour eux, l’affaire est déjà pliée. Alors un but des Bleus, ça les contrarierait forcément… Au Stade de France, le 10 septembre dernier, on n’avait pas été particulièrement impressionnés par cette équipe de Serbie : plutôt lourde, un poil lente et carrément désorganisée dès que Henry, mais surtout Govou et Gourcuff (admirables) puis Anelka avaient mis le dawa dans leur moitié. En plus, Ribéry n’avait pas joué. Bon, il faut dire que les Bleus avaient la pression après leur défaite honteuse à Vienne (1-3) et qu’au SdF, ils avaient les crocs… Un peu comme ce soir, d’ailleurs. C’est simple : si l’Equipe de France est aussi mordante que comme contre la Roumanie en première mi-temps, y’a pas de raison qu’elle ne marque pas. Problème : l’Equipe de France ne marque pas. Et puis soyons honnêtes : le taulier de la Serbie et pilier du milieu, l’Intériste Dejan Stankovic, avait dû quitter le terrain à la 4ème minute, sur blessure, remplacé par Kacar. Le trou un peu béant laissé au milieu par l’immense Stankovic avait sans doute dégagé des espaces que Gourcuff avait investis.
Ce soir, Stankovic sera là et bien là. Il fait partie intégrante de la redoutable colonne vertébrale serbe : Stojkovic-Vidic-Stankovic-Zigic. Le tout articulé en 4-3-3. Autant en club, le gardien Stojkovic n’a jamais vraiment convaincu (passage médiocre à Nantes, et actuellement prêté au Getafe par le Sporting Portugal), autant il assure en sélection. On ne présente plus le grand Vidic de MU, même si justement au Stade de France, il était souvent à la rue, battu par la vitesse de Govou. A sa droite, Ivanovic, qui fait son trou à Chelsea, et très fort de la tête (un coup de boule victorieux sur corner à l’aller). L’autre axial, Dragutinovic (FC Séville), et le latéral gauche Lukovic (Udinese) complètent la défense. En milieu, Stankovic, bien sûr, dans l’axe, avec à gauche Ninkovic (Dynamo Kiev) et Milijas (Wolverhampton) à droite. Devant, en l’absence de Marko Pantelic, c’est la montagne Zigic (2m02, Valence) qui pèsera sur les épaules de la paire Gallas-Abidal, avec Jovanovic (Standard de Liège) dans le couloir gauche et Krasic (CSKA Moscou) à droite. En gros, il y a eu six changements entre l’équipe pressentie pour jouer ce soir et celle battue à St-Denis, il y a un an. Les paramètres ont forcément changé : pour le meilleur ? A voir.
Voilà. On reste dans la culture yougoslave, physique et assez technique. Ça joue bien au milieu, ça écarte sur les côtés, où ça démarre avec beaucoup de vitesse et c’est très bon de la tête, notamment sur coups de pied arrêtés : Ivanovic, Zigic (un vrai poison dans ce registre) et Vidic en garçons d’ascenseur pour le 7ème ciel de la qualif directe… Le groupe est solide, costaud, conscient de sa chance historique de se qualifier dès ce soir directement pour sa première phase finale (on parle de la Serbie, pas de Serbie-Monténégro !). Super motivé par son public et drivé par le charismatique Radomir Antic, véritable “star” de la sélection serbe. La Serbie est sur une série de 5 victoires consécutives dans ce Groupe 7, depuis sa défaite au SdF, d’où sa place de leader. Reste que… Les Serbes ont perdu en amical à dom 1-0 contre la Pologne (14-12-08) et contre l’Ukraine (11-02-09). Moralité : un stade, c’est comme la lumière, ça s’allume et ça s’éteint. A l’heure qu’il est les Bleus ont encore la main sur l’interrupteur.
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