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Seko Fofana, l’Artois et la manière

Par Florent Caffery
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Seko Fofana, l’Artois et la manière

Inusable et épuisant pour ses adversaires, Seko Fofana a revêtu son costume des grands soirs pour contribuer au probant succès lensois face à Paris. Courtisé l’été dernier, finalement prolongé, l’un des meilleurs milieux de terrain de l’Hexagone est un guide en mission. Cette mission a un nom, Coupe d'Europe.

Vis ma vie de Seko Fofana. 20h45, ce 31 décembre. L’international ivoirien sait que 24 heures plus tard, le Paris Saint-Germain lui sera servi en digestif d’un réveillon qu’il entend célébrer sobrement. « Mon téléphone sera éteint à minuit, promet l’homme aux trois poumons, qui, s’il avait été môme à l’aube du XXe siècle, aurait été le Stakhanov des mines de l’Artois. Ça va être un match exceptionnel, après le réveillon en famille, les gens viendront assister à un grand spectacle, il n’y a rien de mieux. On va essayer de faire un grand match. » 7h30, le 1er janvier. Dans le dressing du milieu de terrain, le costume trois pièces est parfaitement repassé : pressing, cassage de reins, épaules de déménageur. L’attirail est de sortie. Seko, pourtant moins en vue avant la trêve Coupe du monde, sera le phare face à la ville lumière. C’est promis, c’est écrit.

Le coach est à l’écoute des joueurs, il y a énormément de communication. L’objectif était de bien les presser, on a été récompensés. Tout ce qui a été mis en place, on l’a réussi.

Les grands soirs sont ses friandises préférées. Un an plus tôt, déjà, il avait envoyé Keylor Navas ramasser sa dignité au fond des filets de Bollaert. Mais Paris avait in extremis sauvé les apparences (1-1). Hors de question, cette fois, de lâcher son os. 20h45, le boss est dans l’arène, rien ne l’arrêtera. 21h13. Devant sa propre surface, Fofana gratte un ballon, résiste à Soler, voit Verratti tacler comme dans un bac à sable. La suite est aussi savoureuse que rapide. Une passe laser de trente mètres direction Loïs Openda qui file en soliste claquer le deuxième. 22h30. Après six duels gagnés sur huit, 76% de passes réussies et avoir écœuré Fabian Ruiz et Carlos Soler, Fofana (trois buts et trois passes cette saison) est remplacé. Standing ovation. 22h35. Ultime dose de chicotage devant une tribune Marek incandescente. Seko, doudoune sur le dos, enlace Florian Sotoca et lâche, presque médusé, « c’est incroyable ». Quelques minutes plus tard, au micro de Prime Video, il sort sa dernière facette, celle de l’analyste. « À l’entraînement, la veille de match, on ne devait pas presser comme ça, mais on a fait un changement. Le coach est à l’écoute des joueurs, il y a énormément de communication. L’objectif était de bien les presser, on a été récompensés. Tout ce qui a été mis en place, on l’a réussi. Le troisième but ? On savait que le contre-pressing était important. Ils aiment jouer court, ils n’allaient pas jouer long. C’est ça qui est bien, on arrive à bien communiquer avec le coach. Et il arrive à trouver des solutions pour ressortir de derrière. On est très contents. » Fermez le rideau.

Niveau Ligue des champions

Ainsi va le quotidien du couteau suisse sang et or, infatigable machine à tout faire, dragouillé par les dirigeants parisiens l’été dernier pendant qu’à Lens, on charbonnait jour et nuit pour le faire rester. Son potentiel départ est devenu le feuilleton de l’été dans le Pas-de-Calais. « C’est toujours flatteur qu’un grand club s’intéresse à toi, mais en ce moment la réalité, c’est que je suis un joueur lensois, j’aime être à Lens, et ça me plaît beaucoup, rappelait l’ex-ferrailleur de l’Udinese, débarqué de la Botte italienne pour 10 millions d’euros à l’été 2020. On a un projet qui essaie de s’implanter, c’est flatteur qu’ils s’intéressent à moi, mais ça reste une fiction. » Quelques jours plus tard, avec un ultime clin d’œil au dos de sa veste où il était écrit « Not from Paris Madame » , le natif de la capitale paraphait, dans le rond central de Bollaert, une prolongation jusqu’en 2025. Pas d’émotions façon télénovelas, mais des larmes, des vraies. Celle d’un gamin passé par le vestiaire de Manchester City pour devenir sur les terres lensoises le footballeur responsabilisé et l’homme qu’il voulait être. « J’étais convaincu que la meilleure décision pour moi était de rester ici. Les gens voulaient que je continue. J’ai eu le sentiment de vouloir continuer. Même mes collègues m’ont demandé de continuer. C’était dur pour moi de partir. »

Sur et en dehors du terrain, Fofana est en mission. On pourrait chercher le caillou dans l’engrenage, il n’y en a pas. Le type est déterminé, et Franck Haise le gratifie dans son dispositif d’une liberté dont il aime jouir. Celui qui confiait récemment au média espagnol AS avoir le niveau pour la C1, compétition dont il n’a entendu la petite musique que depuis son canap’, veut ramener Lens en Coupe d’Europe. « Pour ce qui est de jouer ou non la Ligue des champions, je sais que j’ai le niveau pour ça, mais ne pas y être en ce moment, ce n’est pas un problème pour moi. Je sais que ça viendra. J’ai d’autres objectifs en tête en ce moment, mais tout viendra un jour. » Ultime clin d’œil – et parce qu’à Lens, la symbolique est encore peut-être plus forte qu’ailleurs –, ce dimanche soir, Fofana portait une tunique 100% or en hommage aux mineurs. La dernière de la sorte pour les Lensois remontait à la saison 2002-2003. Celle de l’ultime apparition du club en Ligue des champions.

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Par Florent Caffery

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