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Rétro 86 : L’Argentine ? Jamais !

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3 minutes
Rétro 86 : L’Argentine ? Jamais !

L'Argentine de Maradona championne du monde 86, cela sonne aujourd'hui comme une évidence. Mais quand l'Albiceleste débarque au Mexique, peu la voient soulever le précieux trophée.

Carlos Bilardo avait prévenu : sa sélection tarderait à prendre forme. La Copa America 1983 confirmait le diagnostic du docteur, avec l’élimination de l’Albiceleste dès le premier tour, contrariée notamment par le petit Équateur (deux matches nuls). Après deux revers face à la Colombie et au Paraguay en éliminatoires, les coéquipiers de Maradona n’étaient pas loin de ruiner le chantier entamé par le sélectionneur et leurs chances d’accéder au Mondial 86. Scepticisme général autour des futurs champions du monde.

Devant ce manque de résultats, l’homme qui avait déjà échoué à qualifier la Colombie pour le Mondial 82 ne semblait alors pas avoir une espérance de vie supérieure à celle d’un bout de viande sur une grille d’asado. Une rumeur évoquait même un licenciement voulu par le chef du gouvernement, Raúl Alfonsín. Laborieuse voire déprimante, l’Albiceleste était également minée par le conflit ouvert entre Maradona et Passarella. Que Bilardo ait fait du Pibe de Oro son seul intouchable avait blessé l’ego du capitaine des Coupes du Monde 78 et 82. L’homme qui n’aimait pas les cheveux longs avait aussi vu son brassard filer autour du biceps du Pelusa.

Les deux personnalités antinomiques de la sélection se trouvaient chacune à la tête d’un clan, et des disputes éclataient à propos du rendement des deux stars, du respect de la discipline, mais aussi au moment de financer le voyage des hinchas de Boca Juniors au Mexique. En terre aztèque, les barras bravas feront honneur à leur réputation, en supportant bruyamment Maradona et consorts, mais aussi en faisant pleuvoir pierres et coups. Ex de River, Passarella rechignait évidemment à contribuer à la quête pour parrainer les pacifistes xeneizes. La tension à l’intérieur de la sélection se ferait sentir jusqu’à la veille du Mondial avant qu’une mystérieuse infection intestinale n’écarte des terrains aztèques le champion du monde 1978, qui récoltera tout de même sa médaille.

La douleur était la plus fidèle compagne de la future championne du monde. C’est en arrachant une égalisation à la dernière minute d’un match disputé à la maison face au Pérou que l’Argentine parvenait à s’assurer un mois de juin mexicain. Pas le moment de fanfaronner pour Bilardo qui prévenait dès l’issue du tirage : « Attention à la Corée ! » Devant la modestie de l’adversaire, les Argentins prirent l’avertissement pour une moquerie, mais El Narigon était surtout conscient du potentiel de son onze comme de ses limites.

La confiance de Bilardo culminait malgré tout bien au-dessus de la cheminée. “El doctor” déclarait que l’Argentine serait la première sélection à atterrir au Mexique mais aussi la dernière à en partir. Là encore, les faits lui donneront raison. Si l’ex-entraîneur d’Estudiantes était bardé de certitudes, c’est aussi qu’au cours de trois années accidentées, il entrevit la formule gagnante. Lors d’une tournée européenne, il installa un 3-5-2 (cf. interview) qui l’aida à ne faire qu’une bouchée de la Suisse, de la Belgique, puis de l’Allemagne fédérale.

Dans la dernière ligne droite, l’Albiceleste n’offrait toutefois aucun gage de consistance : elle enchaînait quatre amicaux et ne parvenait pas à accrocher la moindre victoire. Opposée aux Bleus, pourtant amputés de Giresse et Platini, la Maradona team dérapait (2-0), et un dernier carton face à Israël (7-1) ne suffisait pas à rendre l’espoir aux Argentins.

Voilà donc l’Albiceleste face à l’imposant mur du scepticisme, quand elle foule la pelouse du Stade Olympique de Mexico pour affronter la Corée du Sud, le 2 juin. Après seulement six minutes, Maradona balbutiait un coup-franc qui échouait dans le mur, mais le ballon revenait à son niveau, et d’une tête envoyée avec la souplesse d’un homme caoutchouc adressait une passe décisive pour Jorge Valdano, libre de tout marquage. L’Abiceleste fera le break avant même le cap de la vingtième minute, avant de s’offrir un confortable succès (3-1). L’histoire commençait à tourner. De beaux jours s’annonçaient. En ciel et blanc.

Par Marcelo Assaf, au Mexique

Le résumé du match :

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