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Valentin Rongier, un capitaine en conquête

Par Clément Gavard, au Roazhon Park
5 minutes

Valentin Rongier s'attendait sans doute à vivre une soirée particulière pour sa première au Roazhon Park en tant que joueur du Stade rennais, elle l'aura été. Des banderoles hostiles déployées par les ultras, un succès contre son ancien club, l'OM, et un brassard de capitaine surprise : sacrée entrée en matière.

Valentin Rongier, un capitaine en conquête

C’est une scène que le public du Roazhon Park n’aurait sans doute pas imaginé connaître un jour : Valentin Rongier, maillot rouge et noir sur le dos, brassard de capitaine accroché au biceps, en première ligne pour le clapping d’une victoire décrochée au courage contre l’OM, aux côtés des trois autres recrues de l’été Quentin Merlin, Mahdi Camara et Przemysław Frankowski. Le milieu de terrain, absent la semaine dernière contre le Genoa après avoir reçu un petit coup à l’entraînement, s’attendait à vivre une soirée particulière pour sa première route de Lorient en tant que joueur du Stade rennais, quelques semaines après un transfert qui aura fait couler de l’encre, du communiqué salé balancé par les ultras du Roazhon Celtic Kop avant l’officialisation de son arrivée aux deux banderoles déployées ce vendredi dans la tribune Mordelles.

La première est justement arrivée très tôt, alors même que le stade continuait de se remplir tranquillement, et sera restée pendant l’intégralité de l’échauffement des Rouge et Noir : « Faire une Rongier (expr.) : jeter son honneur au caniveau, perdre toute crédibilité et respect pour sa propre personne. » La seconde a été présentée un peu plus tard, au début de la seconde période, avec un nouveau message pour l’ancien rival et les dirigeants du club breton, qui avait organisé fin juin un week-end consacré à l’identité du Stade rennais : « Rongier, dirigeants du SRFC : la culture club ne s’achète pas ! » 

Une contestation visible, mais finalement assez peu suivie, les mini sifflets accompagnant l’annonce du nom de Valentin Rongier avant le coup d’envoi ayant presque été masqués par des applaudissements venus d’un peu partout dans l’enceinte rennaise, à commencer peut-être par le parcage marseillais. « Rongier, ton maillot STP », pouvait même-t-on lire sur une pancarte cartonnée brandie par une supportrice rouge et noire. Il est bien trop tôt pour écrire que le joueur de 30 ans est désormais en terrain conquis, son passé d’enfant du FC Nantes (2001-2019) restant dans quelques têtes, mais cette première de la saison auréolée d’un succès héroïque des Rennais à 10 contre 11 a ressemblé à un début d’adoption par une grande partie du public.

« On est une famille, maintenant »

Depuis le début de cette nouvelle aventure le mois dernier, Rongier n’a pas d’autre choix que d’assumer ce que les supporters nantais ont vécu comme une trahison et les fans rennais comme une immense surprise, dans le meilleur des cas. Il avait joué la carte de l’auto-dérision, après en avoir discuté avec le club, qui lui avait offert une figurine de chèvre à son arrivée, en référence à la fois où il avait chambré sur Instagram en postant « Coucou les Rennais » sur une photo des animaux chers à M. Seguin. « J’ai vu, bien sûr, et pour être honnête, je m’y attendais un peu, on m’avait prévenu, a posé Rongier en zone mixte après la rencontre au sujet des banderoles qui lui étaient adressées. C’est leur choix, je peux comprendre certaines frustrations. Je l’ai déjà dit et je le répète, je suis ici au Stade pour tout donner, c’est la devise du club, je pense qu’ils s’en rendront compte au fur et à mesure. Je ne fais pas attention à ça, je donnerai tout sur le terrain. Je joue pour le Stade rennais et on est une famille, maintenant. »

Même les plus sceptiques, chez les ultras et ailleurs, ne pouvaient qu’admettre qu’ils accueillaient un joueur connu pour sa fiabilité et son intelligence de jeu. Rongier avait commencé à montrer ces caractéristiques lors des matchs de préparation, il a continué ce vendredi, face au club qui était encore le sien début juillet, en étant toujours propre (96% de passes réussies) et en abattant un travail de l’ombre, dans les compensations notamment, assez admirable. « C’était chouette, un bon moment à vivre, on est footballeur pour vivre ce genre de match, souriait-il, quelques secondes avant d’être interrompu par son pote Pierre-Emile Højbjerg pour une accolade. À 11 contre 11, notre plan fonctionnait. Cette exclusion nous a empêchés de continuer notre pressing, on a reculé sur le terrain, encore plus en deuxième période. On savait qu’on allait avoir des opportunités et qu’il fallait bien manœuvrer (…) Oui, j’espère que ce sera une victoire fondatrice. »

Le brassard, la surprise du chef Beye

Le milieu de terrain aura été précieux jusque dans la préparation du match, lui qui connait par cœur cette équipe de l’OM et Roberto De Zerbi s’est offert un tête à tête avec son entraîneur Habib Beye dans la semaine pour valider le plan imaginé et pointer les défauts de son ancienne bande. Un véritable «  joueur-coach », comme aime le présenter l’ancien du Red Star et comme le considérait aussi le technicien italien. Beye avait d’ailleurs brouillé les pistes sur le brassard de capitaine libre depuis le départ d’Adrien Truffert, envoyant Brice Samba en conférence de presse ce mercredi et faisant tourner le bout de tissu durant la préparation. « Mon comportement ne change aucunement que j’ai le brassard ou pas. Maintenant, je suis un joueur d’expérience, j’ai 30 ans, ça me fait chier de le dire, mais j’ai 30 ans, se marrait Rongier. C’est à nous, Brice, Seko, ceux qui ont de la bouteille d’accompagner du mieux qu’on peut ce groupe avec énormément de qualité et beaucoup de jeunes. »

« Il m’est apparu comme une évidence, j’ai dit à Brice que j’avais du mal à concevoir un gardien capitaine avec les nouvelles règles (seul le capitaine peut parler à l’arbitre pendant le match, NDLR). Valentin a l’expérience et à mon sens correspond à l’identité qu’on veut dans ce club, s’est justifié Beye en conférence de presse après avoir surpris son monde à la révélation de la feuille de match. Il est déjà rouge et noir et il a montré ce soir que la pression glisse sur lui. Je suis très content de son rôle ce soir et du capitaine qu’il sera pour cette équipe. » Un choix osé, mais assumé et pour l’instant payant pour un joueur qui n’a même pas besoin d’être en opération séduction après avoir séduit à Nantes comme à Marseille, revenant toujours dans les plans des coachs qui n’en voulaient pas. Il ne lui reste maintenant plus qu’à retourner les supporters rennais perplexes.

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Par Clément Gavard, au Roazhon Park

Tous propos recueillis par CG, à Rennes

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