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Reggae Night

Alexandre Pauwels
Reggae Night

Pendant qu’Usain Bolt déclarait sa flamme à Manchester United, son pays, la Jamaïque, tapait les États-Unis pour la première fois de son histoire, réalisant, par la même occasion, un parcours sans faute aux éliminatoires du Mondial. Et si c'était le tour des Reggae Boyz ?

« Les joueurs savent ce qu’ils doivent faire. C’est l’objectif pour le 50e anniversaire de notre indépendance. Il est temps, maintenant. » Le discours du sélectionneur jamaïcain Theodore Whitmore, en marge de la rencontre face aux États-Unis vendredi dernier, révèlait l’importance de la confrontation. D’une part, du point de vue sportif, une victoire signifiait prendre la tête du groupe A, en troisième et avant-dernier tour de qualification au Mondial 2014. Ensuite et surtout, une victoire jamaïcaine était historique. En 21 confrontations face aux Ricains, jamais les Reggae Boyz n’avaient remporté le moindre match. Alors signe prémonitoire ou pas, « Tappa » Whitmore a vu juste. La Jamaïque vogue désormais en tête de poule, et si on attend confirmation dès ce soir pour la rencontre retour aux USA, on ne peut qu’admirer la prestation. La victoire (2-1) ne peut être prise pour un « coup de bol » , car le football jamaïcain progresse, se structure. Comme on peut s’en douter, avec les moyens du bord. Mais après tout, ça peut marcher.

Foot rudimentaire en progrès

Ceux qui gardent un souvenir mémorable de la Coupe du monde 98 doivent également se rappeler de la présence de la Jamaïque. Son unique participation à un Mondial, soldée par une sortie au premier tour après des revers contre la Croatie (3-1) ou l’Argentine (5-0), mais clôturée avec honneur, grâce à une victoire face au Japon (2-1). Depuis cette présence à un événement footballistique majeur, on n’a plus aucune nouvelle des Reggae Boyz. 5es sur 6 lors du dernier tour qualificatif de CONCACAF en 2002, éliminés au 3e tour en 2006 et 2010. Pas bien folichon. Mais sis cette fois-ci, on peut évoquer une progression, ce n’est pas pour rien. C’est parce que le football, là-bas au pays, prend de l’ampleur. Quand bien même le professionnalisme et les infrastructures ne sont pas au rendez-vous. Il y a peu de clubs, peu de moyens pour former les jeunes ? Alors ces jeunes se disputent des tournois entre eux. En gros, selon le système ricain des high schools. Du côté de la Jamaïque, c’est l’lnter-Secondary Schools Sports Association (ISSA) qui gère les compétitions scolaires (aussi en athlétisme, cricket ou basket).

Concernant le football, deux compètes sont organisées, la daCosta Cup oppose les écoles rurales, la Manning Cup les urbaines. Si le système existe depuis belle lurette, on remarque cependant que le nombre d’équipes engagées augmente d’année en année. Cette saison, 120 formations joueront ces deux compétitions. Il y a de cela 30 ans, le nombre de participants se chiffrait à une dizaine… Et pour dire que le football devient une histoire sérieuse, ces rencontres sont télévisées, les équipes sponsorisées. Ouais, comme aux US. Même s’il est inutile, évidemment, de comparer les moyens mis en œuvre. En revanche, on peut affirmer que la plupart, si ce n’est la quasi-totalité, de l’effectif jamaïcain a profité de ce système pour s’épanouir et progresser avant de rejoindre un club de l’île ou, justement… le voisin américain (le tiers de l’effectif actuel évolue en MLS). Un passeport qui prouve, quelque part, que le niveau n’est pas dégueu non plus. À titre de comparaison, si l’on se réfère à 98, on remarque au contraire que la totalité de l’effectif était né, avait été formé et vivait sur le sol britannique. À part deux ou trois éléments isolés, ce n’est plus le cas.

Coach porte-bonheur et buteur providentiel

Et si l’on doit faire une revue d’effectif, justement, on doit forcément s’attarder sur le cas du coach, Theodore « Tappa » Whitmore. Une ancienne gloire de la sélection jamaïcaine, surtout connu pour avoir planté le doublé victorieux face au Japon en 98. C’est bien ce que lui reprochent les spécialistes du coin, qui pointent du doigt le piston et son inexpérience (une seule pige de coach avant sa prise de fonction définitive en 2009). Mais au final, et malgré les critiques, Tappa serait bien l’un des meilleurs coachs de l’histoire du pays. En matière d’exploits, du moins, rien à dire. Outre son succès sur les USA, il peut se vanter d’une victoire face au Mexique (1-0 en 2010, où la Jamaïque a bien failli sortir El Tri du Mondial 2010 avant l’heure, dommage pour les Bleus), ainsi que d’une compétition, la Coupe caribéenne des nations en 2010.

L’ancien meilleur buteur de l’histoire de la sélection peut d’ailleurs compter sur son successeur recordman, l’attaquant Luton Shelton, 34 buts en 68 matchs avec les Reggae Boyz. Ou l’auteur du (second) merveilleux coup franc face aux États-Unis. Ou un modeste joueur de club, à Karabükspor en Turquie (où il a planté 6 buts en 31 matchs la saison passée). Autrement, la Jamaïque s’appuie sur la hargne du milieu défensif Rodolph Austin (tiens, l’auteur du premier coup franc contre les USA) ou la technique du plus offensif Dane Richards. En défense, c’est le british Adrian Mariappa (joueur de Reading) qui tient la baraque. Un effectif équilibré, dans la force de l’âge, que Tappa peaufine depuis sa prise de fonction. Aujourd’hui, même s’il est encore trop tôt pour l’affirmer et qu’il faut encore se qualifier pour la dernière phase de qualification (une poule de 6 équipes où on retrouvera probablement le Mexique, le Costa Rica ou le Canada…), la Jamaïque a de réelles chances, avec sa belle génération. Habituée à sortir une surprise à chaque édition, la zone CONCACAF semble, cette fois-ci, désigner la Jamaïque. Et franchement, un air de Bob ou de Jimmy Cliff au Mondial brésilien, ça aurait de la gueule.

Alexandre Pauwels

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