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Red Bull dope-t-il le football autrichien ?

Par Côme Tessier
Red Bull dope-t-il le football autrichien ?

Il y a huit ans, le football autrichien était exsangue, à la ramasse et hésitait presque à prendre part à son Euro à domicile. Aujourd'hui, il se présente en France avec une équipe séduisante – même si le premier match a sérieusement refroidi les ambitions. Au milieu de tout ça, Red Bull joue les chevaux de Troie, pour le meilleur et pour le pire.

Officiellement, parmi les 23 Autrichiens retenus par Marcel Koller, on ne compte pas de joueurs du Red Bull Salzburg. Au dernier moment, et cela était attendu, Lazaro a été poussé vers la sortie de groupe. Tout juste trouve-t-on deux joueurs de Leipzig, la petite sœur allemande qui s’annonce comme la nouvelle tête de file de l’empire RB. Au premier regard, la boisson énergisante ne semble ainsi pas très impliquée dans les progrès effectués par la sélection autrichienne en moins de dix ans et sa qualification obtenue haut la main pour l’Euro 2016. En cherchant de plus près, il n’y a toutefois pas de doute : Red Bull a sa part de marché dans le groupe de l’Autriche. Sur les vingt-trois, près d’un joueur sur trois a eu ses billes chez Red Bull pendant au moins une saison : Özcan, Hinterreger, Klein, Ilsanker, Jantscher, Sabitzer, Janko. Si Das Team veut croire à son renouveau, elle sait qu’elle peut s’appuyer sur sa multinationale à succès.

La formation de l’Empire

Red Bull et le foot, c’est avant tout l’histoire d’une boisson dont la marque de fabrique a été de s’impliquer à grand renfort de biftons dans tous les loisirs pour jeunes branchés : sports frissons, course, musique et désormais football. Dans ce domaine, la marque s’est construit patiemment un empire, qui s’étend de New-York au Brésil, en posant ses bases pour l’Europe à cheval entre l’Autriche et l’Allemagne, sans oublier d’aller voir du côté de l’Afrique pour le vivier footballistique. Ainsi, Salzburg a essuyé les premiers plats avec la création d’un club estampillé Red Bull en 2005. Une révolution qui a voulu effacer l’Austria des tablettes. La stratégie menée alors n’est pas tant dans le « dopage financier » avec des achats ronflants pour s’assurer des titres. Au contraire, en bon sponsor habitué au sport, Red Bull a su être patient, en particulier avec son club-éprouvette.

L’objectif a été d’améliorer efficacement les structures de formation, de développer une idée du football et de faire éclore les meilleurs talents du pays. En septembre 2014, un ensemble de plus de 50 millions d’euros pour former au football et au hockey sur glace était ouvert à Salzbourg. Ici, rien ne manque aux joueurs, ni au club. Chaque entraînement est l’occasion d’amasser des données. Au point de devenir une adresse réputée et une école de foot recherchée par les jeunes talents, et qui se démarque chez les jeunes. Les petits U18 ont remporté cette année le Champions Trophy de Düsseldorf, une compétition de renommée, pour la troisième fois consécutive. Les moyens sont à la hauteur de l’ambition. Les quelques noms connus à chercher sont là, comme Alexander Zickler parmi le staff des jeunes de Salzburg. « Nous avons fait de grands progrès dans notre développement et nous savons que nous sommes sur la bonne voie » , s’en félicitait déjà en 2014 Ralf Rangnick auprès du Welt.

L’Empire contre-attaque

Pour continuer de grandir de façon exponentielle, Red Bull a adopté toutes les stratégies possibles et les contournements nécessaires aux règlements autrichiens. Le vivier doit grandir, s’exporter. Lorsque Marcel Sabitzer, aujourd’hui à l’Euro en France, a une clause de départ valable seulement pour l’étranger, ce n’est pas un souci. Leipzig l’achète et le prête dans la foulée au grand frère. Quand la Fédération autrichienne gêne le développement du club avec son refus d’une équipe B pour ses clubs professionnels, ce n’est pas un souci non plus. Red Bull achète le FC Liefering, qui devient le rejeton pour les jeunes pas encore prêts, mais plus assez jeunes pour être chez les U18. L’ensemble du réseau ne profite pas seulement à l’Autriche. Quelques jeunes Brésiliens viennent tenter leur chance dans le football européen, comme André Ramalho. Mais il est indéniable que la sélection a connu une amélioration de son jeu en s’appuyant sur le savoir-faire de Rangnick et ses acolytes.

Le véritable futur de l’Autriche, si elle le souhaite, pourrait être dans une culture foot offensive et spectaculaire, à l’image de ce que souhaite Dietrich Mateschitz, le patron. À l’époque où Roger Schmidt s’occupait de Salzbourg, il était conscient que « si Red Bull investit dans le football, c’est pour créer de l’exceptionnel » . Cependant, aujourd’hui, le football ne semble toujours pas au cœur du projet marketing de la firme. Le coup de boost donné à la sélection est un (bon) effet collatéral, rien de plus. Les sports à frisson, F1, skate et autres restent en première ligne dans la stratégie. Il n’y a qu’à voir la liste des sportifs affiliés à la boisson sur le site officiel de la marque. Les footballeurs manquent à l’appel, en dehors du seul Neymar. Il manque encore le Baumgartner du football, prêt à faire le grand saut dans le stade pour battre des records qui feront vendre. Si tant est qu’il puisse exister, dans le monde du football. Le problème pour Red Bull et Das Team est là. Le foot n’est pas encore devenu assez individualiste.

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