Real : Mais à quoi sert Zidane ?

À Madrid, Zidane est une idole. Tous les socios se souviennent de la volée de Glasgow la larme à l’oeil. Entre 2001 et 2006, soit en beaucoup moins de temps (et moins de buts) que Raúl, Gento ou Di Stefano, ZZ a réussi à faire partie des bijoux de famille merengue. Ce dont Florentino Perez est le plus fier le jour de sa première démission en 2006 c’est d’ « avoir été le président qui a fait venir Zidane au Real Madrid » .

Zizou ne parle pas beaucoup, il préfère jouer. Alors quand il s’agit d’aider un vieil ami à revenir aux affaires, il prête ce qu’il vend de mieux : son image. Nous sommes le 11 novembre 2008. Zizou et Ronaldo font la promotion depuis le Maroc à la télévision espagnole d’un match organisé “contre la pauvreté”. Après deux ans de disparition médiatique et une élimination ridicule du Real de Calderon en Coupe du Roi, Perez débarque sur le plateau en plein direct, serre la main des deux ex-Galácticos, et glisse, sibyllin : « Aujourd’hui ce sont eux les protagonistes » puis s’en va. Un génie.

Le lendemain, la photo fera la une de la presse sportive. Officiellement, Perez était de passage au Maroc “pour affaires”. Un mois plus tard, Marca révèle des irrégularités durant l’assemblée générale du club et Ramón Calderon démissionne. Le retour de Florentino est plébiscité sans que l’intéressé n’ait encore prononcé un seul mot. Un génie (bis).

Zidane entre en scène

Zidane, au même titre que Jorge Valdano, est rapidement pressenti dans la future équipe Perez. L’un comme “ambassadeur spécial du Président”, l’autre comme directeur général du club. Quand dès le début du mois de mai, l’élection de Perez est acquise –sans être encore officiellement candidat– Zizou sort du bois et prend position en faveur de son ex-Président, offrant ses services au sein de la nouvelle direction. Le 1er juin, faute de combattants, Perez est nommé président. Sans élection donc. Un génie on vous dit.

C’est alors que le taiseux se lâche. En à peine quatre semaines, il fait cinq déclarations en faveur de… Franck Ribéry : « Meilleur que Ronaldo » , « Meilleur du monde » , « Un joueur né pour jouer au Real Madrid » , « Je ferai tout pour qu’il vienne au Real » . Mi-mai, on raconte même qu’il s’est rendu à Munich pour convaincre son pote Francky de le rejoindre à Madrid. Quand en plein mois de juillet, Perez présente ses nouveaux Galactiques dans un Bernabeu aux anges, c’est devant des photos géantes des héros du Real et donc, de Zidane. Sauf que le 14 juillet, soit dix jours à peine après la présentation de CR9, Zidane ose un : « Pour moi Ribéry est meilleur que Ronaldo ou Messi » . Malaise.

Résultat un mois plus tard : le Bayern s’énerve et Ribéry dément. Pire, il y a quelques jours, quand on somme Perez de s’expliquer sur les véritables fonctions de l’idole dans la direction du club, Zizou passe du stade de “Conseiller Spécial” à stagiaire : « Il n’a ni bureau, ni salaire, ni attributions précises » . Il le trouve même « encore jeune » pour être dirigeant. Dans le milieu, on appelle ça une roulette.

Un conseiller très spécial

La dernière fois que Zidane a été vu à Bernabeu, c’était en 2006 et tout le monde pleurait. Ce soir, l’OM visite le Bernabeu et il faut bien dire que la seule chose qui passionnait vraiment les socios, ce n’était pas les retours de Heinze ni de Morientes mais bien celui de l’idole au crâne chauve. Sauf que d’après RMC, aux dernières nouvelles, ZZ pourrait finalement ne pas être là ce soir, contrairement à ce qui avait été annoncé. Tant pis ou dommage – c’est selon -, car si on a bien compris que Valdano était le visage du Real de cette année, on n’a pas encore vu celui de son “Ambassadeur Spécial”. « Et Zidane ? » demandait-on à Tomás Guash, fine plume du journal As le jour de la candidature officielle de Perez. « C’est la Carla Bruni du Président » . Dont acte.