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Qui pour remplacer le tandem Baills / Martini la saison prochaine ?
Après la démission de Rolland Courbis, Louis Nicollin a choisi la solution interne pour remplacer son entraîneur, avec la nomination de Pascal Baills et Bruno Martini qui termineront la saison en cours. Mais le passage du duo à la tête de l’équipe ne devrait être que passager avant la venue d’un nouveau coach l’été prochain. Qui sera l’heureux élu ?
Michel Der Zakarian
Les bruits courent dans les couloirs du FC Nantes : Michel Der Zakarian, à la tête de la Maison jaune depuis 2012, aurait d’ores et déjà signé un contrat secret qui l’envoie dans le Sud de la France au terme de la saison. Et effectivement, l’Arménien démissionne en juin après une nouvelle défaite lors de la dernière journée contre le PSG (5-0), qui clôt une terrible phase retour où les Canaris n’auront connu qu’une seule fois la victoire face à Rennes, les condamnant à une lamentable relégation. Plus surprenant, Der Zak’ a posé une condition incompréhensible pour venir chez Loulou : être accompagné d’Éric Cantona, qui devient donc son adjoint au sein du MHSC. Durant les premiers mois, la doublette inédite fonctionne bien et apporte à l’équipe un état d’esprit digne des Colchoneros. Malgré huit cartons rouges à la trêve, Montpellier pointe à une superbe troisième place. Mais ce qui devait arriver arriva : pendant un match tendu de Coupe de France disputé à Nantes, les deux hommes sont en désaccord sur un point tactique. Mené de deux buts, MDZ prend la responsabilité d’aller à l’encontre de l’avis de son nouveau collègue et de garder en place son 5-4-1. Le sang du King ne fait qu’un tour et le tacle à la gorge survient en deux temps trois mouvements. Der Zakarian termine à l’hôpital et, traumatisé, décide de mettre un terme à sa carrière. Cantona, lui, prendra seulement trois matchs de suspension pour cette agression. Comme un air de déjà vu.
René Girard
Ha René… Comment ne pas être tenté de le retrouver ? On parle quand même d’un type qui a réussi à emmener le MHSC sur le toit de la Ligue 1, au nez et à la barbe des Qataris. Des qataris un poil surpris de voir un petit gueulard leur piquer la place qui leur était pourtant destinée pour la décennie. Sa sortie de route à Lille par la suite ? Courbis en personne l’avait prévue : « Pour un méridional, ce n’est pas évident du tout dans le Nord » parce que les locaux « sont des braves gens, mais avec une certaine solidarité entre eux, et par moment, tu t’aperçois vraiment que tu n’es pas de la région. » Ce qui apporte de l’eau au moulin de Gigi. Parce la théorie du complot, René l’aime bien. Il l’adore même, jusqu’à se sentir persécuté par le corps arbitral et les instances dirigeantes. Mais les supporters héraultais lui pardonnent : pour son retour, René promet de pratiquer du beau jeu et de faire lever les foules ! Celui qui « fait partie de la famille » selon Loulou, perd pourtant la tête face au Pé-Esseux-Gé lors du premier tour de Coupe de France, mais remonte le MHSC dans le top 6. Avec Mapou en charnière qui plus est, qui a lui aussi fait son come-back. Sans la même réussite qu’en 2012, faut pas déconner.
Élie Baup
L’évidence. Évoqué à chaque fois qu’un club français licencie un coach, l’homme à la casquette réapparaît. Car la grande machine à recycler les entraîneurs moyennasses de Ligue 1 tourne saison après saison à la recherche du candidat adéquat (ou pas). Et en septembre, c’est Élie qui est pioché pour Montpellier. Ça tombe bien : celui qui a été nommé aux Trophées UNFP 2013 en tant que meilleur entraîneur de l’année (avec Galtier, Puel et Ancelotti, cherchez l’intrus) se la coule douce sur beIN. Son portable n’a qu’à vibrer pour qu’il ressorte du bois. Quand Loulou l’appelle, l’ancien de l’OM saute de joie. Le technicien français se sent comme à la maison dans le Sud, au soleil. D’ailleurs, quand il joue à l’extérieur, il a même l’impression d’entraîner Bordeaux, avec le maillot au scapulaire de ses hommes. Question tactique, l’homme ne change rien et évolue comme un poisson dans l’eau dans cette Ligue 1 molle du genou, bien planqué derrière ses deux n°6. Mais comme d’habitude, le cycle « première saison potable / deuxième année moisie / licenciement / retour au poste de consultant » reprend ses droits. Et la machine à recyclage se remet en route.
Carlo Ancelotti
Alors que la fin de saison sous Pascal Baills et Bruno Martini s’achemine tranquillement vers le maintien, Louis Nicollin s’active en coulisses et prépare un gros coup. Du haut de ses 72 ans, le passionné de football en a assez des affaires et souhaite se concentrer sur le sport. Avec un projet dantesque : atteindre l’élite européenne. Pour cela, le Prez’ et ses frangins cèdent leur boîte ainsi que le club à un groupe qatari contre une bouchée de pain. En échange, ces derniers promettent d’investir grassement dans le MHSC. Première cible ? Carlo Ancelotti. Le coach italien, qui garde un gros souvenir de Montpellier (il avait terminé dauphin du club lors de sa première saison au PSG), casse son contrat avec Munich contre 30 millions d’euros par an et une prime de signature équivalente. Dotés d’un budget pratiquement illimité, Carlo et Montpellier recrutent d’entrée du gros poisson. Icardi, Kondogbia, De Rossi et Balotelli, entre autres, rejoignent Hilton, toujours pas retraité. Mais le rêve de la Mosson échoue face au Paris de Ronaldo. Une nouvelle fois, Ancelotti doit se contenter de la deuxième marche derrière son ex. Avec un œil toujours plus froncé.
Louis Nicollin
« Un commandant de navire n’abandonne pas son bateau en pleine mer. C’est complètement ridicule. » Quand il a appris les états d’âme de Rolland Courbis il y a quelques semaines, Loulou a clairement montré sa déception. Pour le patron du MHSC, un entraîneur ne quitte pas les siens en pleine saison. Lassé des expériences plus ou moins ratées et des relations souvent conflictuelles avec ses coachs, le président prend une décision radicale : ce sera lui le boss dans les vestiaires et dans les bureaux. Invaincu après dix journées, la double casquette passe carrément au triple lorsque Nicollin devient entraîneur-joueur. Dans les cages, le portier Nicollin s’avère redoutable. Du fait de sa corpulence évidemment, mais aussi grâce à son leadership naturel et ses coups de gueule qui effraient attaquants adverses comme arbitres. Malheureusement, Loulou se pète le bras en essayant de stopper un coup franc d’Ibra. La suite de la saison sera plus morose, avec une 13e place et un Geoffrey Jourdren bien loin du niveau du titulaire habituel. « Trop nul, trop trop nul. »
Par Florian Manceau et Jean-Philippe Cadu